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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.”

Thursday, 12 December 2013


PHARMACOPEE  ET PROTECTION  DE  LA NATURE  AU  BURKINA  FASO
« Sauvez des vies en sauvant des plantes »
Déclaration OMS  de Chang Mai  1988  (Thaïlande)
QUELQUES ELEMENTS DE REFLEXION
NATURAMA – Fondation des Amis de la Nature, lors du Premier Congrès de la Nature organisé conjointement avec divers mouvements écologistes à Ouagadougou les 21, 22 et 23 décembre 1995 avait, pour la circonstance, publié un journal appelé Chlorophylle.
Dans ce journal, le Président de NATURAMA (ZEBA Souleymane), en justifiant la pertinence du thème du Congrès « Convergence pour la Nature et le bien-être social » s’exprimait en ces termes : « Dans nos pays soumis à la désertification et à des aléas multiples, on achève de comprendre que la nature est pour le bien-être social ce que la maman est pour son enfant. Oui la nature est précieuse pour le bien-être car elle est la clef de la productivité : la fertilité des sols, l’eau qui peut être prélevée des puits et des rivières, la végétation qui nourrit les troupeaux, les forêts qui fournissent le bois et le gibier, la pharmacopée, l’habitat, etc. ».
Dans ce numéro de Chlorophylle, NATURAMA a développé (dans le cadre de l’information – sensibilisation du public) une réflexion sur la pharmacopée et la protection de la nature (Cf. Boonounou 1995).
L’importance de la pharmacopée est considérable en zone rurale et cela pour des raisons culturelles, économiques et d’accessibilité. Elle constitue bien souvent le premier recours, même si les populations ne dédaignent pas les médicaments de la médecine en pharmacopée moderne malheureusement très onéreux et même dans certains cas (………., troubles psychiques divers) d’efficacité limitée.
Une étude du FAO…….


ALTERNATIVE  DANS LA PRISE  EN CHARGE  DE  PATHOLOGIES PRIORITAIRES  AU  BURKINA FASO :

Exploitation par des Techniques Scientifiques Modernes  des Données  de  la  Médecine  et Pharmacopée Traditionnelle  en vue  d’une  Amélioration  de  la  Couverture  Sanitaire en Médicaments  Anti-Microbiens

Atelier d’ONG et de chercheurs africains sur les plantes médicinales et la médecine traditionnelle en Afrique

CONAKRY 15 – 22 novembre 1997

Professeur Innocent Pierre GUISSOU

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, SUPERIEUR ET

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

(C.N.R.S.T.)

INSTITUT DE RECHERCHE EN SCIENCES DE LA SANTE (I.R.S.S)

Ière PARTIE : DESCRIPTION DU PROJET


1.                 INTRODUCTION


Les pays africains subsahariens sont des pays en voie de développement qui connaissent d’énormes problèmes de santé. Les maladies sévissent de manière endémo-épidémique, frappant dans la majorité des cas les populations infantiles. La mortalité infantile y est très élevée. Les maladies incriminées sont les maladies infectieuses (bactériennes et parasitaires) et la malnutrition.

La tranche jeune et active de la population n’est pas épargnée par les maladies parasitaires ; de plus elle est sujette à des pathologies liées à la race telle la Drépanocytose et à des maladies redoutables par l’absence de traitements spécifiques modernes comme les hépatites et bien entendu le SIDA avec tout son cortège de psychose. C’est pourquoi ces pathologies sont classées parmi les priorités de santé publique dans ces pays. Les structures modernes de santé s’avèrent incapables, à elles seules aujourd’hui, à prendre en charge la santé des populations.

Les médicaments disponibles dans les structures de distribution pour le traitement de la plupart de ces maladies sont importés, rendant leurs prix de vente aux consommateurs très élevés. Aujourd’hui l’espoir de médicaments essentiels génériques s’évanouit avec la récupération des firmes pharmaceutiques internationales. Aussi, ces populations délaissent les structures sanitaires modernes, car leurs revenus pour la majorité (environ 90%) ne suffisent même pas à assurer le minimum quotidien tel un repas par jour. Elles se tournent vers les thérapeutiques traditionnelles qui disposent de recettes efficaces qui font leurs preuves quotidiennes, mais qui avaient été bannies au profit de la thérapeutique moderne.

Les autorités politiques du Burkina, à l’instar des autres pays, devant cette situation, ont adopté la stratégie des soins de santé primaire (SSP) insufflée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avec comme objectif, la santé pour tous. D’importants efforts ont été déployés, tels les constructions d’infrastructures sanitaires, la formation du personnel, une politique pharmaceutique qui intègre la pharmacopée traditionnelle, le rapprochement entre les deux types de pratique médicale et enfin le renforcement des SSP par la politique de l’Initiative de Bamako (IB). L’O.M.S. aujourd’hui suggère la recherche sur les plantes stimulantes des défenses de l’organisme en relation avec la question du VIH – SIDA.

L’exploitation rationnelle des données de la pharmacopée traditionnelle est incontournable dans ce cadre . C’est pourquoi l’Institut de recherche en Sciences de la Santé (I.R.S.S.) du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (C.N.R.S.T.) a été créé avec des objectifs bien précis. Son Département Médecine et Pharmacopée Traditionnelles mène depuis 1978 un important programme de recherche sur les plantes médicinales de la pharmacopée traditionnelle du Burkina Faso ayant abouti à des essais de formulation médicamenteuse.

Cette structure nationale avec l’aide de la coopération internationale et en partenariat avec des Universités ou Centres de Recherche appropriés (ULB en Belgique) a acquis une expertise en matière de production médicamenteuse à partir de plantes médicinales. Elle est également un terrain de formation pour étudiants en pharmacie et en médecine.

L’infrastructure de l’IRSS comporte toute la chaîne d’exploitation de plantes médicinales. Mais ses moyens limités ne lui permettent pas d’optimiser sa recherche et les fruits de celle-ci. Le but de la recherche dans le cadre de ce projet est d’optimiser la promotion et la valorisation de la médecine et pharmacopée traditionnelles au Burkina Faso dans le cadre de la prise en charge des maladies microbiennes.

2.               OBJECTIFS DE LA RECHERCHE


2.1           Objectif Général

Contribuer à l’amélioration de la couverture sanitaire du Burkina en médicaments antimicrobiens par la valorisation des données de la médecine et pharmacopée traditionnelles.

2.2         Objectifs Spécifiques

2.2.1        Choisir des recettes après enquêtes auprès de tradithérapeutes spécialisés dans le traitement des maladies microbiennes et/ou à partir des banques de données des structures nationales.

2.2.2        Identifier la composition de ces recettes en vue de retenir des plantes médicinales.

2.2.3        Mener des études sur cinq plantes de ces recettes : phytochimie – pharmacotoxicologie – galénique et chimie.

2.2.4        Constituer un herbier-droguier à partir des éléments des recettes choisies.

2.2.5        Réaliser des essais de culture des plantes médicinales étudiées.

2.2.6        Organiser la rétro information des tradithérapeutes.

2.2.7        Réunir les prérequis à la mise en forme de phytomédicaments.

3.               METHODOLOGIE DE RECHERCHE


3.1           Cadre d’Etude

3.1.1      Le District Sanitaire de Yako 

Situé à 150 km de Ouagadougou, l’IRSS a déjà des activités de médecine et Pharmacopée Traditionnelles dans ce district à travers un groupement de femmes dont des tradithérapeutes, les agents de santé et la cellule pharmacopée.

Dans ce district l’institut a fait produire des matières premières végétales (Datura et Séné) en 1993 (600 kg) et 1994 (1 tonne).

Ces productions ont pu être réalisées à partir des protocoles mis au point par l’institut sur ses parcelles expérimentales de Farako-Bâ (Bobo-Dioulasso) et transférées au groupement des femmes.

3.1.2    Le District Sanitaire de Dano

Le district de Dano est un Centre Médical à Antenne chirurgicale. Il est situé à 270 km de Ouagadougou et à 180 km de Bobo-Dioulasso.

L’association des tradithérapeutes (plus de 200 membres) est très active suite aux interventions de l’institut dans la zone.

Plusieurs types d’activités notamment de production de plantes médicinales sont en cours d’élaboration par les tradithérapeutes et un groupement féminin.

N.B. : Les districts sanitaires sont des structures décentralisées de santé gérées par une équipe dite cadre de district et dont l’organisation fonctionnelle est axée autour des centres de santé et des communautés villageoises.

3.1.3    L’IRSS

A travers son département Médecine-Pharmacopée Traditionnelles/Pharmacie, riche d’une expérience en matière de MPT depuis 1978, cet institut dispose d’une équipe et d’infrastructures de recherche efficientes pluridisciplinaires. Il sera discuté les intérêts de chaque partie au projet.

4.               POPULATION D’ETUDE

        Tradithérapeutes des groupements communautaires des deux districts.

        Membres des cellules pharmacopées.

        Membres de l’équipe cadre des districts de santé retenus.

5.                MATERIEL D’ETUDE

a)      Rapports d’activités des structures de santé et des cellules pharmacopées

b)      Registres des consultations dans les districts

c)      Fiches d’enquêtes

d)     Recettes utilisées

e)      Matériel d’analyse et d’étude de plantes médicinales

6.               METHODES D’ETUDES

L’étude a une durée de trois ans reconductibles pour correspondre aux programmes triennaux de l’IRSS.

Les enquêtes seront effectuées par les équipes de l’IRSS au niveau des deux districts retenus.

6.1           Au Niveau des Districts

Seront identifiés les thérapeutes spécialisés dans la prise en charge des maladies microbiennes et qui feront l’objet de l’enquête. Une part privilégiée sera faite aux femmes en raison des cibles concernées par ces maladies (femmes enceintes–enfants).

Les plantes médicinales utilisées, la fréquence d’utilisation, la facilité de repérage géographique et la pathologie concernée seront des critères de choix fondamentaux de cinq plantes.

L’enquête s’intéressera également à la perception de la maladie microbienne par les tradithérapeutes, l’impact de la collaboration entre les deux systèmes de santé, les méthodes de récolte des planes et de préparation des recettes, les frais de traitement et les résultats acquis.

Les plantes feront l’objet d’une identification botanique pour leur reconnaissance, classification et la revue de la littérature existante. Les études à entreprendre se feront à partir de protocoles précis de recherche en relation avec le type d’étude pour validation des recettes et évolution vers le médicament de type moderne.


6.2         Au Niveau Laboratoire de Recherche

A partir des plantes identifiées, seront entreprises :

        Des études phytochimiques par screening classique à partir des extractions selon la forme d’utilisation des tradithérapeutes ; chimie analytique pour le contrôle des matières premières ; les produits semi-finis et finis (libération – conservation), de fractionnements.

        Les études pharmacotoxicologiques seront basées sur l’utilisation de tests appropriés et faciles de réalisation qui s’exécutent à l’IRSS : tests bactériologiques, parasitologiques, tests biologiques (immunohématologie) et biochimie hépatique.

Ces tests permettront de mettre en évidence l’infirmation ou la confirmation de l’usage tradithérapeutique, les risques liés à l’administration non rationalisée, les doses d’utilisation et doses toxiques (animaux de laboratoire : souris, rats et lapins).

Des formulations et présentations thérapeutiques seront réalisées sous forme de prototypes médicamenteux.

6.3         Essais Cliniques

Ils se feront en relation étroite avec l’équipe médicale des districts sur un suivi des traitements du tradithérapeute, l’utilisation des prototypes avec des contre références au niveau du CHN de Ouagadougou (Faculté des Sciences de la Santé) en respectant les règles d’éthiques et déontologiques.

6.4         Productions de Matières Premières Végétales

Des essais de culture des cinq plantes dans les stations expérimentales de l’IRSS seront entrepris pour la connaissance du développement, des conditions de récolte sans traumatisme préjudiciable et permettant une régénérescence aisée des parties récoltées. Les conditions de culture mises en évidence seront transmises aux groupements communautaires en particulier féminins pour la production en vue de la vente, la protection de l’environnement et des espèces végétales.

Un herbier droguier sera constitué et servira de support à la formation et reconnaissance des plantes médicinales.

6.5          Formation des Tradithérapeutes

Des rencontres régulières seront organisées pour rétro information devant permettre aux tradithérapeutes une meilleure connaissance de leurs produits, et une amélioration dans la pratique : notion de formulation améliorée, d’hygiène des médicaments et des limites de la pratique en fonction des pathologies.

7.                RESULTATS ATTENDUS

7.1           Au Plan Sanitaire

Recensement des tradithérapeutes en particulier féminins spécialisés dans la prise en charge des pathologies microbiennes dans les deux districts.

        Mise au point de phytomédicaments pour le traitement des maladies parasitaires, infectieuses et connaissance des recettes utilisées pour les maladies opportunistes du SIDA/VIH ;

        Prise en compte de ces médicaments dans la liste des médicaments essentiels du Burkina ;

        Amélioration voire renforcement de la collaboration entre les deux systèmes de santé.

7.2          Au Plan Ecologique

Contribution à la sauvegarde du paysage naturel par :

        La culture des plantes sélectionnées et des méthodes rationalisées de cueillette ;

        La sensibilisation des populations des deux sites d’étude aux notions de biodiversité et de gestion intégrée (maintien et régénération) des ressources naturelles.


7.3          Au Plan Socio-Economique

        Mise à la disposition des populations de phytomédicaments efficients;

        Amélioration financière dans les structures par la vente des médicaments;

        Création d’activités rémunératrices pour les femmes;

        Renforcement de l’expertise locale en matière de promotion de médecine et pharmacopée traditionnelles.

7.4          Au Plan Scientifique

        Renforcement de l’expertise et des capacités de l’IRSS;

        Diffusion des résultats de recherche;

        Formation de chercheurs, médecins, pharmaciens et biologistes.

8.               PARTENAIRES AU PROJET

        Université Libre de Bruxelles (ULB)= Partenaire scientifique de l’IRSS pour les études fines complémentaires ;

        Institut de l’Environnement et des Recherches Agricoles (INERA) : Botanique-Agronomie ;

        Institut des Sciences des Sociétés (INSS) : Socio-économie et sociologie ;

        Faculté des Sciences de la Santé (FSS) : Médecine-Pharmacie ;

        Centre Hospitalier National – Yalgado OUEDRAOGO (CHN – YO) : Essais cliniques.

 

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