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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.”

Thursday, 12 December 2013

TRAMIL OCEAN INDIEN


TRAMIL  OCEAN  INDIEN

par

Pynee A. CHELLAPERMAL

CEDREFI

République de Maurice

1.                 INTRODUCTION


TRAMIL Océan Indien qui est un programme de recherche-action sur les plantes médicinales couvre les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles). TRAMIL signifie Traditional Medicine of Islands, lequel programme a connu un succès retentissant dans les Caraïbes. Il a été mis en route par des chercheurs de différentes disciplines – anthropologie, botanique, pharmacologie et médecine – qui ont entrepris de collaborer avec la population en Haïti et en République Dominicaine.

Ce programme a été introduit dans les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien en 1993 à travers un atelier de travail d’initiation à la méthodologie TRAMIL  sur la base de l’expérience d’ENDA-CARIBE. TRAMIL Océan Indien est axé sur les pratiques de santé familiale courantes à base de plantes, et implique les communautés de base et les chercheurs dans une appréhension commune des problèmes de santé communs des populations en milieu défavorisé.

2.               METHODOLOGIE


Les participants engagés dans TRAMIL réunissent de l’information sur les plantes habituellement utilisées comme remèdes familiaux en procédant à une série d’enquêtes en milieu rural et urbain. Plus spécifiquement, la démarche méthodologique est la suivante :

2.1              Les différentes équipes de recherche ont eu recours à une méthodologie commune et propre au programme TRAMIL ;

2.2              Une équipe pluridisciplinaire constituée de médecins, botanistes, statisticiens, infirmiers/infirmières, agents de développement, sociologues, mères de famille et de représentants des ONG etc. a été mise en place dans chaque île.

2.3              Cette équipe a eu comme responsabilité de déterminer les dix problèmes de santé pour son île et finaliser le questionnaire ;

2.4              Les enquêteurs commencent l’entretien en demandant qu’on leur énumère les maladies courantes dans la région. Ils demandent ensuite si celles-ci sont traitées par les médecins ou guérisseurs locaux ou par des membres de la famille utilisant des remèdes populaires. Les maladies complexes traitées par les médecins ou les guérisseurs sont exclues du reste de l’enquête, qui porte uniquement sur les plantes médicinales utilisées par l’ensemble de la population pour soigner les infections bénignes.

2.5              Une enquête a été organisée au niveau de chaque île partie prenante à ce projet afin de recueillir des informations sur les usages populaires des plantes ;

2.6              Les usages des plantes ayant eu 20% des personnes enquêtées qui utilisent des plantes pour ce problème de santé sont considérés comme significatifs et sont retenus dans le cadre du programme.

2.7              Les usages des plantes moins significatifs c.-à-d. ayant eu entre 10% et 19,99% sont aussi retenus pour être présentés à l’atelier de travail.


2.8              Des recherches bibliographiques sont entreprises sur les plantes sélectionnées en interrogeant des bases de données informatisées et en consultant des articles scientifiques pour s’y procurer des renseignements sur la composition chimique, la toxicité potentielle et l’intérêt thérapeutique de chacune des espèces sélectionnées.

2.9              Réaliser le dessin de chaque plante ayant eu 20%.

2.10          Des échantillons de chaque plante significative sont préparés pour constituer l’herbier TRAMIL.

2.11          Les résultats des enquêtes sont présentés à un atelier de travail regroupant des scientifiques. En tenant compte, d’une part, des renseignements apportés par les enquêtes ethnopharmacologiques relatives à l’usage d’espèces médicinales pour les besoins de santé particuliers dans l’Océan Indien, d’autre part, de l’état des connaissances scientifiques concernant ces plantes, connaissances qui ont fait l’objet de communications, publications ou d’ouvrages parfaitement identifiés, les usages des (parties) des plantes de l’étude ont été classés comme suit :

Catégorie « TOX »

Plante (ou partie de plante) signalée comme toxique ou appartenant à des genres ou familles réputées pour leur toxicité, dont il convient de déconseiller l’usage traditionnel.

Catégorie « INV »

Plante (ou partie de la plante) dont l’usage est un indice d’efficacité, mais pour laquelle les informations scientifiques sont soit inexistantes, soit insuffisantes, voire contradictoires. Pour ces espèces, il sera procédé à une hiérarchisation des priorités concernant les recherches complémentaires nécessaires, en fonction des usages décrits et des éléments d’appréciations relevés dans la littérature scientifique.

Catégorie « REC » (C)

Nous recommandons certains usages de plantes (ou partie de plante) très fréquemment utilisées dans les cas d’affections précises par les populations des communautés enquêtées et pour lesquelles les mêmes indications d’utilisations sont signalées dans d’autres pays de l’Océan Indien ou dans d’autres régions tropicales, et qui ont fait l’objet de travaux de validation d’ordre phytochimique, pharmacologique et/ou toxicologique.

La catégorie C englobe également les plantes bien connues pour leur innocuité, dont l’activité biologique dans l’indication citée reste à démontrer, mais qui peuvent être recommandées comme placebo.

Dans cette dernière catégorie figurent également de nouvelles indications de « plantes TRAMIL » que les participants aux séminaires TRAMIL ont jugé utile de proposer pour être recommandées et leur usage encouragé au vu de l’information scientifique sur ces espèces.

3.               SITUATION ACTUELLE DE TRAMIL OCEAN INDIEN


        Des enquêtes TRAMIL ont eu lieu durant l’année 94-95 dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Réunion et Maurice).

        Les résultats des enquêtes ont été présentés à l’atelier TRAMIL II qui avait eu lieu à l’île Maurice en 1995. TRAMIL II a permis d’arrêter une liste de 34 plantes et de recommander la diffusion de 6 plantes notamment le Capsicum frutescens (le petit Piment), le Cymbopogon citratus (la citronnelle), le Mentha x piperita (la menthe), le Ricinus communis (Palma christie ou ricin), le Psidium guajava (la Goyave) et la Musa (Gingeli) auprès de la population à Maurice.

        Le premier volume vers une pharmacopée de l’Océan Indien sera publié en 1998.

        Aussi un atelier TRADIF axé sur les supports à développer pour la diffusion et l’éducation populaire sur les plantes sélectionnées aura lieu en 1998 et sera suivi de la publication de certains matériels pédagogiques sur les mêmes plantes.

4.               REMARQUES


        La démarche TRAMIL est valide pour les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien et cette méthode qui a fait ses preuves dans les Caraïbes n’avait jamais été utilisée dans cette zone. Le projet TRAMIL s’insère dans la vie communautaire des îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien en prenant comme base la cellule familiale.

        Aussi, le délai entre l’enquête et la restitution des résultats aux populations est parfois très long.

        La méthodologie TRAMIL est caractérisée par sa démarche participative, la restitution des résultats aux groupes cibles ainsi que l’approche multidisciplinaire du problème. D’où l’implication des médecins, chercheurs, ethnologues, botanistes, chimistes, sociologues, agents de développement et de santé dans le programme.

        Cependant, il est parfois difficile de trouver des compétences disponibles dans la zone où certains chercheurs ne voient pas d’un bon œil l’implication des ONG dans les domaines des plantes médicinales. Nous espérons que ce séminaire va pouvoir permettre d’identifier des compétences disponibles en matière de plantes médicinales en Afrique à qui les ONG puissent faire appel en cas de besoin.

        Aussi, il est souvent difficile de trouver dans la zone des laboratoires disposés à entreprendre des tests pour les ONG.

Par conséquent, nous proposons la mise sur pied d’une banque de données sur les compétences disponibles en Afrique sur les plantes médicinales et les laboratoires qui peuvent entreprendre des tests sur les plantes médicinales pour le compte des ONG et des communautés de base.

5.                CONCLUSION


Le programme TRAMIL OCEAN INDIEN s’inscrit dans une démarche régionale qui permet de renforcer les échanges d’expériences à la base sur l’usage des plantes médicinales courantes ainsi qu’entre les différentes organisations/institutions et les scientifiques engagés dans la recherche-action dans la perspective TRAMIL. D’où l’importance d’associer l’ensemble des îles de l’Océan Indien à ce processus.

 

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