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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.” (Ernest Rukangira )

Wednesday, 25 December 2013

PHAVA » :Projet d’appui au développement et à la valorisation de la médecine traditionnelle et aux tradipraticiens du Burkina Faso

  • « PHAVA » :Projet d’appui au développement et à la valorisation de la
    médecine traditionnelle
    et aux tradipraticiens du Burkina Faso

    Communication presentée à l'occasion du Colloque Interantional sur les
    Plantes Médicinales, la Médecine Traditionnelle et les Communautes
    Locales en Afrique, Kenya, Nairobi,16-19 mai 2000

    Par:
    OLIVIER M. , THUILLIER F. et TRAORE A.

    Contact: marc olivier <oliviersama@yahoo.fr>

    INTRODUCTION : présentation du projet PHAVA

    Le projet PHAVA (PHArmacopée et VAlorisation) est un projet d’appui
    initié et piloté par le GERES, ONG française, appuyé par Sama
    Bioconsult, bureau de consultant en biologie spécialisé dans le domaine
    des plantes médicinales. Ce projet, soutenu par la Direction des
    Services Pharmaceutiques du Ministère de la Santé au Burkina Faso est
    financé par la Coopération Française et réalisé au niveau local sous la
    coordination de CAA – ABAC - GERES, ONG basée à Ouagadougou.

    Il s’agit d’un projet d’appui au développement et la valorisation de la
    médecine traditionnelle, orienté vers un appui aux tradipraticiens,
    principalement à travers les associations, afin d’améliorer les
    pratiques et de faciliter l’intégration de la médecine traditionnelle
    dans le système de santé officiel et d’améliorer également la couverture
    sanitaire des populations qui y ont recours à travers tout le
    territoire.

    Il s’agit d’un projet pilote, d’une durée de 2 ans et demi environ, en
    deux phases successives :

    - lors de la première phase du projet (1999), nous avons conduit une
    phase d’analyse de 9 mois dans le cadre d’une démarche participative
    avec les acteurs de la médecine et pharmacopée traditionnelle au Burkina
    Faso (associations des tradipraticiens, tradipraticiens indépendants,
    cellules provinciales de pharmacopée traditionnelle (CPPT), boutiques de
    vente de médicaments à base de plantes).
    Cette phase d’analyse a permis de recenser les tradipraticiens de la
    zone d’action du projet PHAVA, de connaître leur activités et
    d’identifier, outre des points positifs, leurs difficultés et leurs
    faiblesses, leurs objectifs et leurs projets grâce à des fiches
    d’enquêtes individuelles (tradipraticiens ou boutiques de vente) ou
    collectives (associations, CPPT).
    Une concertation avec les tradipraticiens et l’analyse des résultats des
    enquêtes ont permis de dégager plusieurs catégories d’action d’appui à
    mener.

    - lors de la deuxième phase (2000-2001), actuellement en cours, nous
    avons mis en place des actions d’appui sur le terrain que nous
    développerons en deuxième partie.


    I – PHASE I : PHASE d’ANALYSE et de DIAGNOSTIC PARTICIPATIF

    I – 1 – Objectifs

    Les objectifs principaux de la phase I étaient:

    1 - Identification et recrutement des acteurs volontaires,
    prioritairement des tradipraticiens (TP), c’est à dire des acteurs au
    niveau local.

    2 - Mise en place d’enquêtes participatives pour relever des
    informations sur l’activité des tradipraticiens et la médecine
    traditionnelle en général dans les zones du projet pour une meilleure
    connaissance de leurs méthodes de travail et dans la perspective de
    connaître leurs expériences, leurs difficultés et leurs projets (étape
    d’analyse et de diagnostic).

    3 - Rédaction de propositions d’actions d’appui, à partir de l’analyse
    des informations précédentes, pour leur mise en place en phase II.


    I – 2 – Méthodologie, Zones d’étude, Calendrier, fiche d’enquête,
    ateliers de concertation


    I - 2 - 1 - Phase de démarrage: Novembre - Décembre 1998

    1 - Mise en place de l’équipe de PHAVA : recrutement des agents de
    terrain, présentation du projet aux membres de l’équipe et attribution
    des rôles : la structure de l’équipe PHAVA a été la suivante :

    - un suivi du projet par le GERES, en France

    - une coordination locale, par CAA – ABAC – GERES à Ouagadougou, au
    Burkina Faso

    - un conseiller technique du projet PHAVA, issu de Sama Bioconsult,
    Docteur es Science, responsable du projet au niveau national disposant
    d’une équipe de 2 cadres techniques de niveau ingénieur et de deux
    animateurs sur le terrain, pour les deux régions principales
    d’intervention du projet PHAVA (zone centre – est, zone sud-ouest)

    2 - Présentation du projet PHAVA aux autorités administratives dans les
    différentes zones concernées: Ministère de la Santé et Haut Commissariat
    en particulier.

    3 - Recherche des contacts dans les différentes zones et identification
    des différents types d’acteurs - cibles du projet PHAVA:

    A l’issue de la phase préparatoire du projet PHAVA, 3 zones
    d’intervention au Burkina Faso ont été retenues :

    - zone est : Fada N Gourma et environnants, régions reconnues pour
    l’expérience de leurs acteurs dans le domaine de la pharmacopée.

    - zone sud – ouest : les régions environnantes autour de Bobo Dioulasso,
    Banfora, Orodara et Sindou seront concernées surtout pour leur richesse
    en plantes médicinales et en expériences.


    - zone centre : la région de Ouagadougou a été choisie en raison du
    caractère urbain de la zone et des caractéristiques qui en découlent :
    urbanisation, monétarisation, disparition des plantes médicinales.

    Différents types d’acteurs de la médecine et pharmacopée traditionnelle
    ont pu être identifiés :

    - les tradipraticiens indépendants

    - les associations de tradipraticiens

    - les Cellules Provinciales de Pharmacopée Traditionnelle (CPPT)

    - les Boutiques de vente de Médicaments Traditionnels

    4 - rencontres avec des personnes travaillant dans le domaine de la
    médecine traditionnelle: professeurs d’université (Pr. GUINKO,
    Botaniste, Pr. NACOULMA, Biochimiste, Mme MILLOGO, Botaniste, M. O.
    BOGNONOU, Ethnobotaniste, etc.).

    5 - identification et information des partenaires potentiels (ONG,
    Consulats, etc.) sur le démarrage du projet.

    6 - rédaction et édition d’une plaquette de présentation du projet
    PHAVA, plaquette distribuée aux acteurs, aux partenaires, aux autorités
    administratives, aux partenaires potentiels.

    II - 2 - Phase d’analyse et de diagnostic (Janvier - Juillet 1999)

    II - 2 - 1 - Enquêtes participatives (Janvier - Mai 1999)

    Les acteurs potentiels ayant été identifiés et ayant accepté de
    travailler avec nous dans le cadre du projet PHAVA, des fiches
    d’enquêtes (fiche individuelle, fiche association, fiche CPPT) ont été
    rédigées et des tournées auprès des acteurs dans les différentes régions
    ont permis de regrouper un ensemble d’informations concernant:

    1 - les individus: état civil, expérience de la médecine traditionnelle,
    données sur les patients, données sur les plantes médicinales et les
    maladies les plus fréquemment rencontrées, pratiques médicales, matériel
    et infrastructures disponibles, besoins et projets.

    2 - les associations: bureau, effectif, mode de fonctionnement,
    réalisations, matériel et infrastructures disponibles, besoins et
    projets.

    3 - les cellules provinciales de pharmacopée traditionnelle: description
    des équipes, du matériel et des infrastructures, mode de fonctionnement
    et relations avec les tradipraticiens de la zone, médicaments produits
    et plantes médicinales utilisées, besoins et projets.

    4 - les boutiques de vente de Médicaments Traditionnels: informations
    sur le responsable, description des locaux et du matériel, équipe,
    médicaments vendus, besoins, projets.

    II - 2 - 2 - Ateliers régionaux de concertation (Mars - Mai 1999)

    La fin de la phase d’analyse et de diagnostic a été marquée par
    l’organisation dans les 3 zones d’ateliers régionaux de concertation
    regroupant les acteurs de la zone, des partenaires potentiels (Eaux et
    Forêts, ONG, Agents de la santé) c’est à dire pour la zone de Bobo
    Dioulasso, Sindou, Orodara et Banfora, le 29 Mars 1999; pour la zone de
    Fada N Gourma: 28 Avril 1999, et le 24 Mai 1999 pour la zone de
    Ouagadougou: ces ateliers ont permis la restitution des informations aux
    acteurs, et une discussion sur les actions à entreprendre en phase II de
    manière directe avec les acteurs.

    I – 3 – Résultats

    I – 3 – 1 - Caractéristiques générales des zones d’intervention du
    projet PHAVA

    La zone de Ouagadougou représente effectivement un marché à fort
    potentiel de développement pour les médicaments traditionnels améliorés
    ce qui entrait dans les objectifs du projet PHAVA. La consommation des
    médicaments traditionnels est déjà importante à Ouagadougou en raison du
    coût élevé des médicaments dits modernes.

    Cependant nos enquêtes ont pu montrer que malgré tout, il existe un
    renchérissement des prix et une forte emprise financière sur le domaine
    de la pharmacopée et une forte concurrence entre tradipraticiens ainsi
    que l’apparition de faux tradipraticiens ou charlatans, ce qui a mis en
    évidence la nécessité d’une meilleure organisation des tradipraticiens
    et d’une collaboration avec les services du ministère de la santé
    (décret portant autorisation d’exercice de la médecine traditionnelle).

    La zone de Ouagadougou est également caractérisée par des difficultés
    d’approvisionnement en plantes médicinales du fait de la déforestation
    autour de la capitale et les prix des plantes s’en ressentent.

    La zone de Fada N Gourma dans l’Est du pays est caractérisée par
    l’expérience de ses tradipraticiens qui est reconnue au niveau national,
    par l’existence de difficultés d’approvisionnement en plantes
    médicinales, par une bonne collaboration entre les acteurs
    (tradipraticiens, CPPT).

    La zone de Bobo Dioulasso, située dans le Sud-Ouest du pays est
    caractérisée par la présence de plusieurs ethnies disposant de leur
    propre pharmacopée et par une grande disponibilité de ressources
    végétales en raison de la clémence du climat, de la nature des sols, de
    la présence d’ une grande biodiversité. L’association est très
    dynamique, organisant des réunions régulières (bureau et assemblées
    générales), dispose d’un terrain à aménager pour les plantes médicinales
    et organise des tournées régionales et internationales (en Côte d’Ivoire
    particulièrement) pour la promotion de leurs produits traditionnels.

    La zone de Banfora dispose d’une grande expérience dans le domaine de la
    médecine traditionnelle et regroupe plusieurs types d’acteurs, y compris
    l’association des tradipraticiens. Au niveau historique, c’est dans
    cette zone que le développement des CPPT a été le plus loin il y a
    plusieurs années et cette zone reste une région en avance dans le
    domaine de la pharmacopée.
    Cette zone est caractérisée également par un grand nombre de
    tradipraticiens qui travaillent à partir des nombreuses ressources
    végétales disponibles.

    La zone de Sindou est caractérisée par la difficulté des acteurs pour
    mettre en place un développement en raison des difficultés d’accès, de
    la faiblesse de leurs revenus et leur manque de formation. Malgré cela,
    les acteurs sont très motivés par le projet PHAVA et ont participé de
    manière solidaire aux enquêtes. Collaborant efficacement avec les
    services de santé (échanges de malades) et de l’environnement, ils
    disposent d’un terrain à aménager pour les plantes médicinales.

    La zone d’Orodara est semblable à la zone de Sindou, dans le sens où il
    existe une bonne collaboration entre l’association des tradipraticiens
    et le District Sanitaire et les acteurs sont aussi actifs que les
    responsables de la Santé. Il s’agit d’une zone plutôt riche en plantes,
    où le climat plus humide que dans les autres régions du projet
    occasionne aussi des difficultés de séchage, comme à Sindou, en période
    d’hivernage.

    I – 3 – 2 - les différents types d’acteurs de la MT et PT au Burkina
    Faso

    Les acteurs suivant ont été retenus dans le cadre du projet PHAVA :

    A - les associations de tradipraticiens, à Fada n Gourma (Association
    Laafia, qui signifie « Bonne santé ») l’association des tradipraticiens
    « Wuti were » à Banfora et celles de Sindou et Orodara, l’association
    des tradipraticiens du Houet (Association « Reel wende) à Bobo
    Dioulasso. Au total, nous avons pu recueillir des données auprès de 121
    tradipraticiens appartenant à 5 associations.

    - l’analyse des fiches « indicateurs » (23) montre que sur Fada N
    Gourma la majorité des membres sont d’ethnie Gourmancé et issus de la
    région proche de Fada N Gourma. La moyenne d’âge est plutôt élevée,
    ainsi que le nombre d’années d’expérience mais la nouvelle génération
    est bien présente également. L’origine des connaissances est
    principalement les parents, environ 1/3 des tradipraticiens présentent
    des élèves mais la plupart considèrent l’agriculture comme leur
    principale activité et source de revenus. La plupart ne sont pas
    alphabétisés.

    - l’analyse des fiches « indicateurs » (18) à Bobo Dioulasso montre une
    grande diversité d’origine des tradipraticiens, qui viennent à la fois
    de la zone, mais aussi des régions Mossi, ou Samo. Les tradipraticiens,
    d’âge variable, incluant des jeunes et des femmes ont obtenu leurs
    connaissances surtout par collaboration et par la voie parentale. La
    moitié d’entre eux ont des élèves et la médecine traditionnelle est leur
    activité principale.

    - l’analyse des fiches « indicateurs » (36) montre à Banfora, comme la
    zone de Bobo Dioulasso, une origine diverse des tradipraticiens, même
    si une majorité vient de la zone (10 Sénoufo, 4 Gouin) : là aussi, on
    observe une grande dispersion des âges et la présence de plusieurs
    femmes, spécialisées en pédiatrie. Les connaissances viennent pour la
    plupart d’une transmission par les parents, et une grande majorité des
    tradipraticiens ont des élèves (22 sur 36).

    - l’analyse des fiches « indicateurs » (23) à Sindou montre une grande
    homogénéité de l’origine des tradipraticiens qui sont issus de la région
    proche, et appartiennent plutôt à des classes d’âges élevées. La plupart
    ont acquis leurs connaissances grâce à leurs parents et leur activité
    principale est l’agriculture.

    - l’analyse des fiches « indicateurs » à Orodara (21) montre que le
    recrutement des tradipraticiens s’est effectué surtout dans la zone (10
    tradipraticiens d’ethnie Siamou) : ceux-ci disposent généralement d’une
    grande expérience et tiennent leurs connaissances plutôt de leurs
    parents. Peu d’entre eux ont des élèves, à la différence d’autres zones.
    La médecine traditionnelle représente l’activité principale pour la
    moitié d’entre eux.

    B - les boutiques de vente de Médicaments Traditionnels: la zone de
    Ouagadougou est caractérisée par le développement de nombreuses unités
    de vente de Médicaments Traditionnels à base de plantes, soit importés
    de pays plus avancés dans la présentation, l’emballage (Ghana, Togo,
    Inde, Chine, Europe) , soit produits localement: Sapienta, , Flore
    Santé, Phytosalus.

    C - les Cellules Provinciales de Pharmacopée Traditionnelle à Bobo
    Dioulasso, Fada n Gourma et Banfora, retenues pour leur appui aux
    associations des même villes.

    D- les tradipraticiens indépendants, à Bobo Dioulasso, par exemple.


    I – 3 – 3 – la médecine traditionnelle

    - la fiche de donnée « médecine traditionnelle » à Fada N Gourma montre
    que la majorité des consultations se fait à domicile, sans déplacements
    des tradipraticiens. Le nombre des patients reste très variable, pouvant
    être très important et leur origine principalement des environs pour les
    données obtenues. Les consultations ne sont pas payantes, les
    médicaments sont payables par moyens variables, le plus souvent de
    manière symbolique suivant les possibilités du patient: cet état de fait
    est caractéristique de la zone et le facteur financier n’est souvent pas
    déterminant pour la pratique de la médecine traditionnelle dans la zone.
    C’est une notion à prendre en compte lors de l’attribution de
    propositions d’appui: il faut considérer que les tradipraticiens de la
    zone ne sont pas tous dans une logique commerciale et financière mais
    dans une logique de santé et d’aide à la population en raison de leur
    devoir issu des connaissances acquises ou héritées de leurs parents.
    Ainsi tous les tradipraticiens de la zone ne sont pas intéressés par la
    promotion sur Ouagadougou de leurs produits, préférant en outre un
    contact direct avec le patient (déontologie).Quelques tradipraticiens,
    en particulier des femmes sont spécialisées en pédiatrie.

    - la fiche de donnée « médecine traditionnelle » indique que à Bobo
    Dioulasso, les consultations se font soit au domicile du tradipraticien,
    soit du patient, avec une plus grande mobilité des tradipraticiens. Leur
    patients viennent souvent de l’étranger, en particulier de la Côte
    d’Ivoire proche et du Mali. L’activité est importante puisque de
    nombreux tradipraticiens expliquent qu’ils reçoivent plus de 50 patients
    chaque mois. Le caractère urbain se révèle par le fait que les
    médicaments sont payants, payables essentiellement en argent et que les
    sommes peuvent atteindre des prix relativement importants, sans
    toutefois égaler les pratiques de Ouagadougou.

    - la fiche de donnée « médecine traditionnelle » de Banfora indique que
    les tradipraticiens de la zone préfèrent consulter à leur domicile,
    reçoivent souvent des patients d’origine étrangère (Mali et Côte
    d’Ivoire) ce qui est à mettre en relation avec la proximité des
    frontières, et font preuve d’une très forte activité quant aux nombres
    de patients reçus (parfois jusqu’à 100 à 300 ! patients par mois !). Les
    consultations sont non payantes et le caractère urbain est faible quant
    aux prix et aux modes de règlement des médicaments, le règlement qui
    peut être symbolique est souvent fonction des moyens du malade. Pour
    une grande partie d’entre eux (19) des relations étroites sont tissées
    avec le personnel des structures de santé, en particulier la CPPT.

    - la fiche de données « médecine traditionnelle » à Sindou indique que
    les tradipraticiens reçoivent plutôt à leur domicile des patients issus
    des environs. Comme indiqué plus haut pour ce qui concerne leur activité
    principale, ils ne reçoivent que peu de patients relativement à la zone
    de Banfora par exemple (de 5 à 40 par mois). Les consultations ne sont
    pas payantes et les médicaments ne sont pas forcément payants, et
    lorsque c’est le cas, ils sont souvent payés de manière symbolique ou
    par des cadeaux suivant les possibilités du patient.

    - la fiche « médecine traditionnelle » à Orodara présente des
    similitudes avec la zone de Sindou : beaucoup de médicaments ne sont pas
    payants ou payables symboliquement par exemple. Certains tradipraticiens
    reçoivent cependant beaucoup plus de patients, ce qui peut s’expliquer,
    par rapport à Sindou par l’existence d’une route bitumée, et certains
    patients viennent du Mali tout proche.


    I – 3 – 3 – les besoins des acteurs

    Les difficultés et donc les attentes des vendeurs de médicaments à base
    de plantes médicinales à Ouagadougou se situent au niveau de
    l’approvisionnement (transport, douane pour l’importation), du manque de
    données et de produits locaux à base de plantes, du conditionnement et
    du stockage (problèmes d’emballage et d’étiquetage), de la
    commercialisation (coût de revient des médicaments traditionnels
    améliorés, promotion), de la formation technique (connaissance des
    plantes et des maladies) et commerciale (gestion), rapports difficiles
    avec les structures officielles de santé.

    Au niveau des associations et des tradipraticiens indépendants, les
    besoins sont similaires et nous pouvons citer :

    - le problème de l’approvisionnement en plantes médicinales, en
    particulier dans les zones de Fada N Gourma et Ouagadougou.
    - les problèmes de séchage des plantes médicinales après récolte, en
    particulier en saison des pluies et dans les zones de Sindou et Orodara,
    qui sont les plus humides.
    - le broyage des plantes récoltées (en particulier les écorces et les
    racines).
    - le conditionnement et le stockage des médicaments (matériel de pesée
    et d’emballage).
    - le souhait de disposer d’un local servant de lieu de réunion,
    d’accueil et de rencontre avec les patients, de stockage et de vente de
    médicaments traditionnels est souvent revenu dans les discussions.
    - l’appui à l ‘aménagement des bosquets de plantes médicinales

    I – 4 - Conclusion de la phase d’analyse et de diagnostic participatif :
    propositions d’appui

    Les travaux de la phase I ont permis de mettre en place des propositions
    d’appui.

    I – 4 – 1 – Critères de formulation des propositions

    - répondre à des besoins réellement exprimés par les acteurs lors des
    enquêtes de la phase d’analyse.

    - mettre en place des propositions dont l’action sera durable grâce à
    l’implication des tradipraticiens dans la mise en place des propositions
    : démarche participative lors de l’élaboration et la mise en place des
    propositions, participation indispensable, financière ou autre suivant
    les possibilités.

    - répondre à l’objectif global du projet PHAVA d’amélioration des
    pratiques en matière de médecine et pharmacopée traditionnel et
    intégration au système de santé officiel au Burkina Faso et donc
    amélioration des méthodes, de la qualité des médicaments et formation
    des tradipraticiens dans différents domaines.

    - Ajouter des actions non identifiées par les tradipraticiens mais dont
    la nécessité a été mise en évidence par le projet PHAVA comme par
    exemple la formation en gestion et organisation des associations.

    - Intégrer les notions de gestion durable des ressources naturelles.

    I – 4 – 2 – Types de propositions

    Nous avons distingué dans un premier temps :

    - des appuis matériels :

    - documentation sur les plantes médicinales
    - matériel de jardinage pour l’entretien des bosquets de plantes
    médicinales
    - séchoir de plantes médicinales
    - matériel de conditionnement et de présentation des médicaments
    - matériel de préparation des étiquettes
    - local des tradipraticiens

    - des appuis techniques :


    - aménagement et valorisation de bosquets des tradipraticiens

    - des formations et des ateliers :


    - organisation et gestion des associations, pour un meilleur
    fonctionnement des associations
    - formation sur les plantes médicinales (bonnes pratiques de récolte,
    identification botanique, gestion in situ et ex situ, propriétés
    médicinales et toxicité, etc.)
    - atelier national sur l’amélioration du conditionnement et de la
    présentation des produits (étiquetage)
    - atelier national et formation / sensibilisation à la législation sur
    la médecine traditionnelle en collaboration avec les services du
    Ministère de la Santé

    - l’ accompagnement des acteurs / la mise en place de contacts:


    - Incitation au développement des relations entre CPPT, CPPT et
    Associations de tradipraticiens, entre Associations de Tradipraticiens,
    entre Tradipraticiens et gestionnaires de boutiques
    - Mise en contact et accompagnement des acteurs auprès des associations
    et des ONG, des bailleurs de fonds, des partenaires (Eaux et Forêts,
    etc.)

    - la promotion de la médecine et pharmacopée traditionnelle :


    - appui à l’organisation de journées de la médecine traditionnelle
    (foire)



    II – PHASE II : MISE EN PLACE DES ACTIONS D’APPUI

    En fonction des résultats des analyses des enquêtes, suivant les
    régions, différentes actions regroupant des appuis matériel, des
    formations, des appuis techniques ont été décidées pour constituer des
    actions nationales (l’ensemble des associations sont concernées) ou
    spécifiques (seule une association, parfois deux, est concernée).

    II – 1 – Actions nationales (actions transversales)

    II – 1 – 1 - Actions réalisées :

    A – Formation sur l’organisation et la gestion des associations

    Un séminaire de formation d’une semaine a été organisée en Janvier 2000
    et a regroupé à Bobo Dioulasso 25 tradipraticiens issus des différentes
    zones du projet PHAVA. La formation, dispensée par un bureau spécialisé
    a porté sur les notions de base en comptabilité simplifiée et sur
    l’organisation et la gestion des associations, en particulier la
    définition du rôle et des tâches des différents membres du bureau et la
    vie des associations.

    B – Formation et sensibilisation en matière de politique nationale et
    législation de la Médecine et Pharmacopée Traditionnelle

    Une journée d’échange et de réflexion a été organisée par le projet
    PHAVA en Mars 2000 à Ouagadougou avec la participation de 21
    tradipraticiens et les vendeurs de médicaments à base de plantes des
    différentes zones du projet PHAVA. Une collaboration avec les services
    de la Direction des Services Pharmaceutiques (Directeur de Médecine
    Traditionnelle et Enregistrement des Médicaments) a permis la
    présentation de conférences sur la politique nationale en matière de
    médecine traditionnelle et sur le dossier d’enregistrement des
    médicaments traditionnels améliorés (autorisation de mise sur le marché
    « allégée ») qui ont ensuite fait l’objet de nombreux débats.

    C– Formation sur l’emballage, le conditionnement et l’étiquetage des MTA

    Deux jours de sensibilisation et de formation sur l’emballage, le
    conditionnement et l’étiquetage des médicaments traditionnels ont réuni
    les mêmes 21 tradipraticiens en Mars 2000. Ces journées ont permis de
    sensibiliser les tradipraticiens sur l’intérêt et la nécessité
    d’améliorer leurs pratiques en matière d’emballage et de conditionnement
    des médicaments traditionnels (critères de qualité, conservation,
    information du patient).

    Dans le cadre de cette action d’appui, le projet PHAVA a prévu la
    distribution dans chaque zone de matériel d’emballage (balances, soude -
    sacs, sachets de conditionnement, flacons) avec la mise en place d’un
    comité de gestion des stocks dans chaque association.

    D – Accompagnement des acteurs / mise en place de contacts

    Lors des ateliers de Ouagadougou, des tables - rondes ont été organisées
    entre les associations et les vendeurs de médicaments à base de plantes
    pour permettre des échanges et une meilleure collaboration.

    Par ailleurs, tout au long du projet PHAVA, ce type d’action (mise en
    contact, échanges d’informations, etc.) est réalisé quotidiennement.

    II – 1 – 2 - Actions en cours de réalisation :

    A – Foire nationale de promotion de la MT et des MTA

    A l’issue du projet PHAVA (fin 2000 ou début 2000), nous avons prévu
    d’organiser des journées de promotion de la médecine et pharmacopée
    traditionnelle afin de présenter les réalisations du projet PHAVA et en
    particulier les médicaments traditionnels améliorées (emballage,
    étiquettage).

    B - Rédaction d’un livret pédagogique

    Ce livret, regroupant l’ensemble des activités évoquées au cours du
    projet PHAVA est prévu, avec illustrations et traductions en langues
    nationales. Ce document sera réalisé en fin de projet afin de tenir
    compte de l’ensemble des résultats et expériences acquis au cours du
    projet PHAVA.

    II – 2 – Actions locales (actions spécifiques)

    II – 2 – 1 - Actions réalisées :

    A – Formation sur les plantes médicinales

    En collaboration avec les services de l’environnement (Eaux et Forêts),
    une formation sur les plantes médicinales a été délivrée en Mars 2000 à
    Fada N Gourma (où la nécessité d’une bonne gestion des ressources
    naturelles est importante) et est programmée dans la zone de Bobo
    Dioulasso.

    La formation a porté sur différents thèmes, notamment :

    - l’identification botanique des plantes médicinales et la réalisation
    d’un herbier
    - les bonnes pratiques en matière de récolte des plantes,
    - le séchage des plantes médicinales
    - la gestion et la protection des plantes in situ
    - des notions sur les techniques de culture des plantes médicinales
    - une approche des propriétés médicinales et de la toxicité des espèces
    locales

    La formation théorique a été suivi de sorties sur le terrain et de mise
    en pratique des notions acquises en matière de récolte et
    d’identification botanique.

    B – Appui à l’aménagement et au développement d’un bosquet de Plantes
    médicinales

    Cette action, située dans la zone de Bobo Dioulasso a débuté en Janvier
    2000 et comprend plusieurs thèmes, dont certains sont réalisés, à savoir
    :

    - délimitation et bornage du site (11 ha)
    - réalisation de pare - feux, haies - vives et chemins de parcours
    - étude botanique des espèces présentes
    - choix participatif des espèces pour l’enrichissement du site et
    commande des plantules aux services de l’environnement, dans l’attente
    de disposer d’une pépinière.

    II – 2 – 2 - Actions en cours de réalisation :

    A – Etude et installation d’un séchoir de plantes médicinales

    Cette action est programmée dans les zones les plus humides du pays,
    afin de mettre au point un séchoir adapté techniquement et
    financièrement aux besoins des tradipraticiens de ces zones.

    B – Construction et aménagement d’un bâtiment des tradipraticiens

    Cette action est programmée dans deux zones qui ne disposent pas
    actuellement de bâtiment en propre ce qui occasionne des difficultés de
    fonctionnement.

    III – CONCLUSION

    Au cours du projet PHAVA, grâce à la mise en place d’une démarche
    participative, nous avons pu initier une bonne collaboration avec les
    principaux acteurs de la médecine et pharmacopée traditionnelle au
    Burkina Faso, en particulier les associations de tradipraticiens.

    Pendant les enquêtes de la phase d’analyse et de diagnostic, la
    motivation et la bonne participation des tradipraticiens nous ont permis
    de disposer de nombreuses informations sur les zones d’intervention du
    projet dans les différents domaines de la médecine et pharmacopée
    traditionnelle : caractéristiques des zones, connaissances sur les
    acteurs, leurs pratiques (médecine traditionnelle), leurs difficultés et
    leurs besoins.

    L’analyse et la concertation au cours d’ateliers régionaux nous ont
    permis de définir des actions prioritaires pertinentes pour répondre à
    l’objectif du projet PHAVA, à savoir l’amélioration des pratiques pour
    une meilleure intégration de la médecine traditionnelle dans le système
    de santé.

    Les actions d’appui, comprenant plusieurs niveaux d’intervention
    (nationaux ou régionaux) qui ont débuté depuis Janvier 2000 montrent une
    forte participation des tradipraticiens concernés et nous ont conduits à
    des résultats très positifs, ce qui laisse augurer d’une suite
    favorable.

    Nous pensons que le projet PHAVA, projet pilote au Burkina Faso, peut
    servir d’exemple pour d’autres actions de plus grande ampleur, sachant
    qu’en matière de santé, il est toujours possible, et surtout nécessaire
    de faire mieux et de progresser.
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