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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.”

Thursday, 12 December 2013

Contribution au Document de Travail de la Conférence Internationale sur les Plantes Médicinales et la Médecine Traditionnelle en Afrique


Contribution  au  Document  de  Travail  de  la  Conférence  Internationale sur  les  Plantes  Médicinales  et  la  Médecine  Traditionnelle  en  Afrique
PAR LULA – LANDA
Projet Plantes anti-malariennes,
Département de Biologie
Faculté des Sciences
Université de Kinshasa
B.P. 114, Kinshasa XI R.D.C.

PARTIE I : PLANTES MEDICINALES ET MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE

1.                 INTRODUCTION

La santé est l’une des préoccupations de tout être humain riche ou pauvre ; quelles que soient nos conditions de vie, nous voulons avoir une bonne santé afin de vivre le plus longtemps possible. Deux médecines coexistent pour résoudre ces problèmes de santé, la distinction qu’on fait entre elles tend plus à les opposer qu’à les faire collaborer. Ceci est-il à encourager ?
La médecine moderne est géographiquement et économiquement inaccessible à la grande majorité des populations de nos pays : géographiquement du fait que les structures de la médecine moderne se trouvent souvent dans les grands centres urbains. Le développement de ces structures est d’ailleurs de plus en plus entravé par la crise économique. Même celles qui existent ont du mal à fonctionner correctement faute de moyens. Pour des populations de plus en plus démunies, elle apparaît comme une médecine pour riches.
Contrairement à la médecine moderne, la médecine traditionnelle est plus proche des pratiques et du savoir de nos populations, et surtout, elle est plus adaptée à leurs moyens ainsi qu’à leurs problèmes. Elle est l’un des points d’appui pour la réussite des soins de santé primaire. Bien qu'espoir de demain et riche au point de vue connaissances, ses connaissances médico–pharmaceutiques présentent un certain nombre de problèmes liés à l’utilisation de ses médicaments, de ses pratiques psycho-parapsychologiques et à son étude scientifique. Elle est souvent combattue par la médecine moderne. Très peu d’expériences ont permis de vérifier scientifiquement les traitements des Tradipraticiens, car les plantes médicinales leurs servent de matière première pour les médicaments qu’ils utilisent. Ces plantes ont des propriétés thérapeutiques bien connues et beaucoup de médicaments modernes ont été fabriqués grâce à cette connaissance. Il y a un réel problème du statut de la médecine traditionnelle par rapport à la moderne. Il faudrait reconnaître officiellement la valeur de la médecine traditionnelle.
2.               PLANTES MEDICINALES ET MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE
2.1           Médecine Traditionnelle
Elle serait l’ensemble de toutes les connaissances et pratiques explicables ou non pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social, en s’appuyant exclusivement sur l’expérience vécue et l’observation transmise de génération en génération, oralement ou par écrit.
La médecine traditionnelle serait également la rencontre solide d’un savoir-faire médical dynamique et d’une expérience ancestrale. Elle pourrait aussi être considérée comme l’ensemble des pratiques, mesures, ingrédients, interventions de tout genre matérielles ou autres qui ont permis à l’Africain depuis toujours de se prémunir contre la maladie, de soulager ses souffrances et de se guérir (O.M.S., 1978) ;
2.2         Plantes Médicinales
C’est une plante ou un de ses organes qui contient des substances qui peuvent être employées pour des buts thérapeutiques ou qui sont des précurseurs pour la synthèse d’autres drogues utiles et dont les propriétés thérapeutiques sont prouvées scientifiquement ou de manière empirique par l’emploi en médecine traditionnelle.
Cette définition inclut :
1.         Des plantes ou parties de plantes utilisées en thérapeutique sous forme de préparation galénique (ex. décoction, infusion, macération)
2.         Des plantes utilisées pour l’extraction des substances pures employées directement en thérapeutique ou pour l’hémi-synthèse d’autres produits utilisés en médecine (ex. Hémi-synthèse des hormones à partir de la diosgémine).
3.         Des plantes alimentaires, aromatiques ou à parfum employées en médecine ;
4.         Des plantes microscopiques, ex. des champignons actinomycètes utilisés pour l’extraction des drogues spécialement des antibiotiques ;
5.         Des fibres végétales, ex. coton, lin, jute, utilisées en chirurgie.
La médecine traditionnelle a un caractère multidisciplinaire, régional et international. C’est pour cela que son étude est complexe ; on ne sait qui est habilité à l’étudier, par où commencer son étude (les plantes, les recettes ou médicaments traditionnels, les produits actifs isolés des plantes, les rites ou les croyances).
Quatre grandes tendances semblent se cristalliser en définitif :
a)      Elle est comme un « tout », c’est-à-dire une médecine «globalisante ». On ne fait pas de distinction entre la composante « tangible » (emploi des moyens physiques pour diagnostiquer, prévenir et traiter les malades) et celle « non-tangible » (emploi des moyens ésotériques, des rites, des incantations, des croyances, etc. pour diagnostiquer, prévenir et guérir les maladies). Une recette médicamenteuse à base de plantes médicinales devrait être étudiée avec les incantations et les rites qui accompagnent sa préparation ou son administration par exemple. L’argument de base est que la médecine traditionnelle étant globalisante, elle ne peut en aucun cas être réduite à la simple étude des plantes médicinales.
b)      La 2ème tendance consiste à faire une distinction très nette entre les deux composantes qui doivent par conséquent faire l’objet d’études de manière séparée. L’accent est cependant mis sur l’étude des plantes médicinales. L’argument de base de cette approche est la suivante : « il existe dans la nature des plantes renfermant des principes possédant des activités réelles qui ne dépendent nullement des rites, des gestes  ou des incantations que le tradipraticien peut exécuter au cours de la récolte des plantes ou de la préparation des recettes. C’est le cas notamment de la quinine, un antipyrétique et anti-malarien, isolée de quinquina ou de la reserpine, un hypotenseur, extrait des espèces rauwolfia serpentina et vomitaria.
c)      La 3ème tendance veut ignorer totalement les rites, les croyances et les incantations en les considérant comme des comportements primitifs et sauvages ou incompatibles avec les connaissances actuelles de la science. Ici, on ne s’intéresse qu’à l’étude des plantes médicinales.
d)     La 4ème tendance accepte le caractère globalisant de la médecine traditionnelle. Toutefois, elle met l’accent sur l’étude systématique (chimique, pharmacologique, clinique, etc.) des médicaments de la médecine traditionnelle ; l’étude des plantes médicinales n’est considérée qu’en second lieu pour diverses raisons (standardisation de la matière première, extraction d’un principe actif au cas où l’étude de la recette médicamenteuse a révélé l’existence d’un principe chimique actif et que la préparation traditionnelle ne peut être commercialisée sous sa forme primitive par ex.). Les raisons suivantes militent en faveur de cette approche :
Le tradipraticien constitue en lui-même un « dispensaire » et une « bibliothèque » vivante, fréquentés à longueur de journées par les citoyens de toutes les couches sociales. Il y a beaucoup plus de chances de trouver parmi ses médicaments ceux qui ont des activités thérapeutiques réelles et qui devraient par conséquent être encouragés pour le bien-être de la population tout entière. L’usage de recettes dépourvues d’activités et celles dotées d’une toxicité accrue devrait être découragé.
Ce ne sont pas des plantes ou leurs organes qui constituent des médicaments en médecine traditionnelle. En effet, le tradipraticien ne les utilise que comme des matières premières qui doivent subir diverses opérations.
2.2         LA PLACE ET LE ROLE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE DANS LES SOINS DE SANTE PRIMAIRE
2.2.1    Place
La médecine traditionnelle est mieux acceptée par les malades qui sont dépourvus de moyens et qui sont restés proches de la tradition. Les médicaments « modernes » coûtent cher : ils sont mis au point après de longues années de recherche et souvent, ils sont la propriété de quelques fabricants qui peuvent seuls les produire. Ici le tradipraticien prend le temps de s’intéresser au malade et de soigner son corps et son esprit car, pour la médecine traditionnelle, les deux sont inséparables ; sa tâche est facilitée par le fait que, souvent, il parle la langue du malade. Et même lorsque cela n’est pas le cas, les conditions d’hébergement et le prix des soins sont souvent assez bas pour permettre au malade de se faire accompagner par un traducteur. Il peut même trouver sur place d’autres malades qui l’aident à se faire comprendre.
Par contre, lorsqu’il se rend en ville pour consulter un médecin et que celui-ci ne parle pas sa langue, il a souvent du mal à expliquer vraiment ce qu’il ressent et donc à se faire soigner correctement. Le guérisseur ou la guérisseuse est d’un niveau social proche de celui de ses malades. Il n’apparaît pas comme le médecin qui a des revenus réguliers et beaucoup plus importants que ceux de ses malades paysans par exemple.
De plus, le tradipraticien est souvent plus disponible. Il se consacre plus aux malades surtout lorsqu’ils doivent être suivis de près, alors que les médecins modernes ne peuvent suivre les cas jusqu’à la fin, car il y a toujours des changements de médecins.
L’inexistence en médecine moderne de certaines structures s’occupant de certaines dimensions et aspirations de l’homme, le désir de connaître la cause profonde du mal et le mobile qui l’a favorisé, une impuissance réelle de la médecine moderne dans certains cas, la tendance qu’a l’Africain de vouloir une guérison immédiate qui le conduit souvent à abandonner un traitement en cours, le fait que la médecine moderne ne prenne généralement en considération que la dimension strictement somatique ; poussent l’Africain à recourir à la médecine traditionnelle.
2.2.2   Le Rôle
Quels que soient les écueils, il est logique de croire qu’il faut partir nécessairement des médicaments de la médecine traditionnelle si on veut l’évaluer et la mettre à la disposition de la santé publique en vue d’atteindre en un premier temps l’objectif « santé pour tous d’ici l’an 2000 ». Il faut chercher à rendre plus efficace les actions des guérisseurs et non de la détruire comme au temps colonial. Mais hélas, jusqu'ici il existe peu de collaboration entre les deux médecines, bien qu’il y ait des différences selon les pays. On utilise dans certains hôpitaux modernes les services des tradipraticiens pour traiter les cas de morsure de serpents, le zebola[1] et le lukunga[2]  ; soit des maladies qu’on ne peut guérir en médecine moderne. C’est une collaboration qu’on pourrait appeler « passive » puisqu’il n’y a pas vraiment d’échange des techniques ou de connaissance entre les deux médecines.
D’autres médecins acceptent l’association des deux traitements. Le résultat est parfois bon mais, très peu de médecins et de tradipraticiens connaissent réellement les conséquences de l’association des deux traitements. Selon les tradipraticiens avec qui j’ai discuté, la médecine traditionnelle a pratiquement toujours donné de l’information à la médecine moderne sans rien recevoir en échange.
La médecine traditionnelle connaît très bien les plantes qui guérissent, et beaucoup de médicaments modernes ont été fabriqués grâce à cette connaissance. Pourtant des expériences comme celle de mamans et d’autres tradipraticiens avec qui je discute donnent à réfléchir et posent le problème du statut de la médecine traditionnelle par rapport à la médecine moderne. Il faudrait  reconnaître officiellement la valeur de la médecine traditionnelle. On peut aussi proposer que la collaboration se fasse aux niveaux :
a)      Des programmes de recherche : les pharmaciens alliés naturels des médecins modernes savent fabriquer des médicaments à base de plantes et d’autres matières naturelles. Que les pharmaciens et tradipraticiens collaborent pour produire des médicaments qui seraient un simple conditionnement des plantes et autres matières utiles, ceci sans avoir besoin d’isoler la substance active qui guérit.
b)      Des lieux où l’on peut se faire soigner. Former des infirmiers, des sages femmes ainsi que le personnel des centres de santé. Il serait utile qu’une sorte d’intégration des deux médecines soit faite pour que le malade puisse bénéficier des avantages de l’une et de l’autre. Mais les services officiels sont-ils prêts ?
c)      Du diagnostic : comme la médecine traditionnelle soigne les deux causes, que le tradipraticien soit toujours à côté du médecin quand il écoute le malade car c’est lui (le tradipraticien) qui saura orienter le médecin moderne sur la cause de la maladie. Ceci pourra faciliter beaucoup de choses ;
d)     De l’organisation de la médecine traditionnelle pour éliminer les nombreux blocages dus à la position privilégiée qu’occupent les médecins modernes, mais aussi au fait que les tradipraticiens offrent très peu de garanties quant à leurs compétences.
e)      Signalons aussi que la médecine traditionnelle est pratiquée par tout un chacun sans discrimination de sexe ou d’âge. Au Congo Démocratique même des enfants ont des connaissances dans ce domaine.

3.               ASPECTS DE RECHERCHE DANS LES PLANTES MEDICINALES ET LA MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE

3.1           Introduction
Le projet PLAM (Plantes Anti-Malariennes) où je travaille comme enquêteuse et vulgarisatrice des plantes anti-malariennes est un projet du département de Biologie à l’Université de Kinshasa du Congo Démocratique. Il applique les principes de l’écodéveloppement en milieu urbain. Il s’occupe de toute la population périphérique de Kinshasa car celle-ci est incapable de s’acheter des médicaments modernes contre la malaria. Il essaie de vérifier par des essais cliniques l’efficacité des plantes citées par cette population, la toxicité, fixe avec la collaboration des tradipraticiens la dose exacte à prendre et à la fin, vulgarise ces plantes dont l’efficacité anti-paludéen est confirmée auprès de la même population afin d’encourager l’aménagement de jardins de plantes médicinales dans les parcelles à côté des plantes alimentaires.
Le fait que la malaria tue des millions d’individus chaque année, qu’elle soit l’une des causes de la mortalité infantile et des avortements ; sa résistance aux produits modernes ainsi que leurs effets secondaires et indésirables ;nous ont également poussé à faire cette étude, c’est-à-dire à fixer surtout le dosage exact des plantes que la population kinoise utilise sans dosage précis.
Il y a déjà deux enquêtes réalisées par le projet J.E.E.P. (Jardins et Elevages de Parcelle) dans le quartier périphérique de Kinshasa. Ces enquêtes avaient montré que dans les parcelles de certains quartiers périphériques de Kinshasa, il y avait des plantes alimentaires et médicinales. 82% des personnes interrogées recourent à la pharmacopée traditionnelle à cause des prix élevés des produits pharmaceutiques.
Le Prof. Jacques PAULUS, notre directeur de projet avait participé également à un séminaire à Paris du 4 au 9 novembre 1991 organisé par le CREDES (Centre de Recherche pour les Etudes et Développement de la Santé) sur les « Echanges d’expériences et réflexion sur la mise au point des médicaments : étude de l’utilisation rationnelle des pharmacopées traditionnelles », cas des anti-paludiques naturels. Dans ce séminaire, on avait élaboré les stratégies pour les prochaines études d’activités anti-paludiques des plantes.
Dès son retour à Kinshasa, une enquête éthnobotanique sur les plantes anti-paludiques auxquelles les gens ordinaires ont accès avait eu lieu. C’est ainsi que naquit le projet PLAM.
1 -  Activités déjà réalisées
Inventaire des espèces anti-paludéennes utilisées dans les parcelles des zones périphériques de Kinshasa. A ce sujet, à l’aide d’un questionnaire, nous avons inventorié 765 parcelles à Kinshasa, dont 466 parcelles ayant recours aux plantes médicinales soit 61% en cas de crise de malaria. Nous avons dénombré dans ces 466 parcelles, 58 espèces tant curatives que préventives effectivement utilisées lors des crises de malaria.
Détermination de l’efficacité des plantes à l’aide des essais cliniques au Centre de Médecine Mixte et Anémie SS à Yolo. Ce centre dépend du Ministère de la Recherche Scientifique. Une fructueuse collaboration s’est établie entre le projet et les médecins et infirmiers du Centre. L’efficacité des plantes anti-malariennes a été vérifiée à l’aide de l’examen des gouttes épaisses effectué avant et après la prise des médicaments traditionnels.
Six plantes parmi les 58 ont fait jusqu’ici l’objet d’essais cliniques. Il s’agit de Cassia occidentalis, Carica papaya, Cymbopogo citratus, Lantana camara, Morinda morindoides, Vernoia amygdalina.
A part Vernonia amygdalina (curative, qui n’a guéri que 58% des malades), les autres espèces obtiennent toutes de 90 à 95% de guérison ou prévention. Pour les espèces curatives (Cassia occidentalis, Carica papaya, Cymbopogo citratus et Lantana camara) ; 45 malades en moyenne ont été traités par espèce et pour la prévention par le Morinda morindoides, l’expérience a porté sur 400 personnes durant 4 mois.
La non toxicité de substances naturelles a été établie grâce à un jeu de tests hépatiques et uraux. Pendant nos recherches, pour confirmer cette efficacité, une étude d’évaluation de la sensibilité in vitro de l’activité des décoctés aqueux de plantes a été effectuée. L’efficacité réelle de plantes à différents volumes –5 plantes ont été retenues pour vulgarisation comme le montre l’approche méthodologique du projet.
Pour inciter la population à se prendre en charge et concrétiser sa politique de vulgarisation, le P.L.A.M. a réalisé et diffusé : différents feuillets n°1, 2, 3, 4, 5 et 6 en français et en lingala qui présentent les plantes retenues, leurs modes de préparation, posologie, etc. ; différents articles dans les journaux et publications comme le Soft, Demain le Congo, Rafale, Renaître, Agences de presses Catholiques DIA… Des émissions de sensibilisation pour la promotion des plantes médicinales anti-malariennes : du 18/07 au 22/07/1994, une émission en français et dans les 4 langues nationales à la Voix du peuple ; le 9/09/94 en français sur radio Sango–Malamu et en décembre 1994, une émission intitulée « Pharmacie du Bon Dieu » a été diffusée à la Radio nationale, le 30 juillet 1995 et à la Télévision nationale le 23 septembre 1995. Une brochure (plaquette) sur les 5 plantes anti-malariennes écrite en 4 langues nationales du Congo et en français.
2 -Activités en cours
Dès juillet 95 on avait stoppé les essais cliniques pour cause de manque de fonds.
De juillet 95 à juillet 96 :
Vulgarisation de 5 plantes testées dans 48 aires de Santé de la ville, dans les églises, les écoles et les parcelles. Par après, il y a eu un temps-mort par manque de financement, mais les jardins parcellaires étaient quand même bien entretenus. Le suivi était fait par les vulgarisateurs du projet J.E.E.P.
En 1997, une étude de vérification de l’activité anti-malarienne de ces 5 plantes, financée par la FUCID (Fondation Universitaire pour la Coopération Internationale au Développement), était faite à Namur en Belgique.
Actuellement, nous continuons avec les essais cliniques de certaines plantes anti-malariennes en suivant toujours le Protocole du CREDES. Nous avons déjà essayé l’Ocimum Grattissimmum dont la publication est ci-jointe et actuellement nous procédons aux essais du Phyllanthus Niruri. La première semble avoir également des effets anti-diabétiques. Tout ceci demande des fonds pour vérifier et confirmer cette hypothèse.
3.2         Recherches Ethno-Botaniques
C’est la méthode utilisée dans nos enquêtes au J.E.E.P., de même que pour nos plantes anti-malariennes. Ces enquêtes ont été effectuées dans des quartiers périphériques habitées par des ethnies différentes, mais nous avons trouvé les mêmes pratiques pour chaque espèce médicinale citée.
Cette méthode part d’une connaissance empirique acquise sur base d’observations (méthode des essais et erreurs) et conservée par la mémoire collective du groupe social. Elle nécessite un « corpus » de connaissances d’un caractère beaucoup plus vaste et, surtout, la connaissance de la langue. Il est souhaitable que le chercheur qui veut la mettre en pratique ait une connaissance approfondie du groupe qu’il étudie et soit capable de s’y intégrer dans une certaine mesure.
Le principal inconvénient de cette méthode est sa lenteur. Elle nécessite en effet, une constante adaptation au milieu en étude et ses résultats sont le fruit d’une longue expérience. Son avantage est, par contre, son pouvoir innovateur sans commune mesure avec celui de la méthode chimiotaxonomique. En ce sens, elle est irremplaçable et peut seule éviter la perte d’un acquis culturel unique. D’autre part, l’ethno-botanique est une discipline qui n’exige ni matériel onéreux, ni équipement difficile à acquérir ou à entretenir pour un pays peu industrialisé. Elle exige des qualités humaines et le respect de la civilisation sur laquelle on enquête.
Pour notre part, nous avions recueillis des informations plus facilement des tradipraticiens non professionnels que professionnels. De plus, les femmes se sont montrées plus coopératives. Celles-ci en effet connaissent bien le domaine qu’elles utilisent pour soigner leurs enfants, elles entretiennent toujours des jardins des plantes médicinales et alimentaires près de la parcelle familiale.
Certains tradipraticiens citaient seulement le nom vernaculaire de la plante, d’autres montraient l’échantillon et quelques-uns pouvaient donner et l’échantillon et le nom de la plante.

3.3         Production des Phytomédicaments à Partir des Plantes Médicinales
La production des phytomédicaments est le plus souvent à base des substances d’origine végétale, en dehors de certaines préparations qui renferment des matières animales ou minérales ; elles comportent par conséquent des principes actifs chimiques ou biochimiques : alcaloïdes, hétérosides, sels minéraux, vitamines…très divers.
L’expérience montre qu’en matière de médicaments traditionnels, il existe un mélange de plusieurs principes actifs. L’effet final observé dépend du groupe dominant, les autres venant en atténuer ou renforcer l’activité. Les médicaments traditionnels peuvent constituer pour certains, de par leur teneur et leur richesse en protéines, lipides, glucides et vitamines, de simples aliments à effet bénéfique. D’autres à certaines doses, peuvent être de violents poisons, d’autres enfin de véritables médicaments.
Chaque recette est originale par ses propriétés physico-chimiques voire pharmacologiques. Par ailleurs, on ne connaît pas suffisamment la quantité des matières premières, les conditions de préparation : température, pulvérisation, macération, filtration, carbonisation… qui sont déterminantes pour définir la qualité, l’efficacité, la toxicité, la répétition de l’effet et les propriétés physico-chimiques de la recette finale. Ces médicaments sont tantôt simples tantôt complexes. Ils sont simples lorsqu’ils sont composés d’un seul élément et complexes lorsqu’ils sont à base d’un mélange de plusieurs ingrédients.
Les plantes médicinales constituent la matière première de base. Le mode de préparation varie suivant la recette finale à obtenir et le but à atteindre après l’administration de la recette (guérison d’une maladie, exorcisme, protection). Certains médicaments sont préparés après une cérémonie spéciale (prière, incantation, battement de tambours, retrait du tradipraticien dans une chambre secrète…), d’autres par contre, le sont sans rituel.
Voici les modes de préparation de quelques recettes :
-          Les poudres : après broyage et pulvérisation
-          Les pâtes : par broyage des organes frais
-          Le jus
-          Les solutions ou extraits : décoction/macération toujours suivie d’une filtration
C’est cette dernière mode de préparation qui était plus utilisée chez nous pour nos plantes anti-malariennes. D’abord le screening chimique de la plante choisie qui se fait sur le décocté ou sur la poudre des feuilles, tiges-feuilles, racine, etc. Puis, on essaie de fixer avec le tradipraticien, la dose, pour la quantité des feuilles, d’eau et le temps de cuisson. La conservation se fait dans des bouteilles en verre pour la durée d’une semaine. Nos décoctés ne sont pas mis sous forme galénique. Nous vulgarisons les plantes afin que la population puisse avoir des jardins de plantes médicinales pour en faire usage quand elle en a besoin.
Il est intéressant de signaler ici d’autres modes de préparation, notamment la fumigation humide et sèche, la simple carbonisation, l’incinération, le grillage etc. Une même feuille sera ramollie au feu pour donner la cendre ou bouillie pour donner une solution en fonction de la recette finale qu’on veut obtenir. Certaines drogues (morceaux d’écorce, de tige ou de branche…), ne subissent que l’opération de séchage : elles sont prêtes à être portées par l’individu après cette opération etc., d’autres par contre sont simplement mâchées à l’état frais ou à l’état sec surtout pour le traitement de maux de dents, de bouche. L’eau reste le solvant extractif le plus employé sous plusieurs aspects. L’emploi de l’alcool sous forme de boisson alcoolisée (vin de palme…) est également signalé pour l’obtention de certains médicaments. Certaines huiles (huile de palme…) sont également utilisées en médecine traditionnelle comme véhicules.
En ce qui concerne la préparation des médicaments traditionnels composés, on ne procède pas de la même manière qu’en médecine moderne où l’on effectue des mélanges de formes galéniques isolées pour faire un médicament composé (mélange des essences, mélange des extraits de plusieurs plantes, mélange de plusieurs principes actifs) mais plutôt on mélange ensemble les différentes matières premières et on utilise l’eau pour en obtenir par exemple un macéré ou un décocté. C’est donc les plantes servant de matière première qui sont des mélanges et non pas les formes galéniques.
3.4         Etudes Chimiques et Pharmacologiques
3.4.1    La méthode chimique
La méthode chimique que nous utilisons pour nos plantes anti-malariennes consiste à connaître l’identité botanique des plantes et leurs affinités naturelles, à rechercher de proche en proche certains principes actifs, dont l’existence est bien connue dans une espèce prise pour point de départ. A cet effet, à l’aide des réactifs colorés ou d’autres méthodes de reconnaissance sommaire, on sélectionne les espèces qui fournissent les réactions recherchées, tandis qu’on élimine celles qui s’avèrent négatives. Ce choix est désigné par les auteurs anglo-saxons sous le nom de « screening » (to screen = passer au crible).
3.4.2   La méthode pharmacologique
Quelques auteurs préfèrent recourir directement à des tests pharmacologiques en nombre réduit, afin de sélectionner directement les espèces actives, plutôt que de s’intéresser d’abord à leur composition chimique, mais le principe reste sensiblement le même. On part des connaissances scientifiquement établies et on cherche à les étendre à des espèces non encore étudiées, en se basant sur la parenté de ces espèces avec celles qui sont déjà connues. Cette méthode a l’avantage de la rapidité et d’une sûreté relative. Elle permet des études approfondies avec un pourcentage relativement faible de déchets. Elle est donc économiquement rentable et a déjà été mise en pratique avec des succès incontestables dans certains groupes systématiques (exemple : les apocynacées).
Cette étude pose certains problèmes :
1.         Le choix du protocole de travail : « faut-il travailler sur des organes isolés ou sur des animaux entiers ? » « Quels organes et quels animaux faut-il utiliser ? » Une maîtrise des données ethnobotaniques et ethnopharmacognosiques (usage traditionnel de la recette, données précises sur les maladies traitées par la recette, mode de préparation et d’administration de la recette…) peut aider le pharmacologue à faire un choix judicieux de la technique à utiliser.
2.         Le 2ème problème est dû à la complexité de la composition chimique de la recette à étudier. Une même recette peut contenir parfois des groupes chimiques dont les activités, pris isolement, restent antagonistes. C’est le cas notamment d’une recette qui contient des tanins d’une part et des hétérosides anthracéniques d’autre part.
3.         Le 3ème problème rencontré au cours des essais pharmacologiques est celui relatif à la reproductibilité des résultats. Il est connu que la composition chimique d’une plante peut varier en fonction de différents facteurs (âge, habitat, ensoleillement, sol, température, humidité, moment de la récolte, etc.). Ceci vient souvent perturber les essais pharmacologiques en médecine traditionnelle si on n’a pas de données précises sur l’authenticité de la plante, sur la récolte, la préparation et la conservation de la récolte, c’est-à-dire si on ne travaille pas sur des préparations standardisées.
4.         C’est ce qui fait que deux chercheurs peuvent avoir des résultats tout à fait différents sur des essais pharmacologiques ou chimiques effectués sur certaines recettes surtout lorsque le tradipraticien consulté n’a pas été suffisamment honnête pour livrer les informations relatives à ses connaissances médico-pharmaceutiques. C’est pour cela que dans notre projet, on observe avec précaution quand le tradipraticien fait la décoction.
5.         Le 4ème problème est dû aux modes d’administration de la médecine traditionnelle. L’on sait que l’activité d’un médicament peut être attribuée soit au composé chimique primitif, soit à un ou plusieurs de ses métabolites.
6.         Le 5ème problème est dû au fait qu’il est difficile d’établir une correspondance évidente dans la plupart des cas entre le vocabulaire de la pathologie moderne et celui de la médecine traditionnelle étant donné que la présentation du corps humain, la conception et la dénomination des maladies en milieu traditionnel sont généralement différentes de celles de la médecine moderne.
7.         La 6ème difficulté est due au fait que certaines maladies ne peuvent pas se reproduire chez certains animaux d’expérimentation, ce qui entraîne dans ce cas la déficience du protocole de travail.
3.4.3   Les Plantes Médicinales les Plus Communément Utilisées
La liste ci-dessous provient du résultat des enquêtes éthno-botaniques réalisées par le J.E.E.P., le P.L.A.M. ainsi que le projet WED NET (Réseau femme, environnement et développement).
 
Nom scientifique
Nom vernaculaire
Usage
1.      Allium Sativum
2.      Brillant aizia patula
3.      Capsicum fructesceus
4.      Carica papaya
5.      Cassia occidentalis
6.      Chenopodium ambrosoides
7.      Citrus lemon
8.      Costus afer
9.      Croton mubango
10.  Cybopogon citratus
11.  Elaeis guineensis
12.  Euphorbia hirta
13.  Ficus thoningü
14.  Garcina kola
15.  Hibiscus Sp.
16.  Ipomea Sp.
17.  Kalanchae crenata
18.  Mangifera indica
19.  Mani hot esculenta
20.  Morinda Morindoides
21.  Nauclea latifolia
22.  Ocimum gratissimum
23.  Ocimum americanum
24.  Tithonia diversifolia
25.  Vernonia amygdalina
26.  Zea Mays
Ayi (Lingala)
Lemba-lemba (Lingala-Kikongo)
Pili-pili (Lingala)
Payi-payi (Lingala)
Matsamba-tsamba (Kisuku)
Maniaka-nioka (Lingala)
Nzete ya lilala (Lingala)
Ziangua (Lingala)
Saku (Kiyaka)
Sinda (Kisuku)
Nzete ya mbila (Lingala)
Mogbomiangi (Ngbaka)
Musanda (Kisuku)
Ngadiadia (Lingala)
Ngaï-Ngaï (Lingala)
Matembele (Lingala)
Keke (Lingala)
Manga (Lingala)
Manioko (Lingala)
Kongo-bololo (Lingala)
Kilolo ki-kwango (Kisuku)
Lumba-Lumba (Lingala)
Mazulu-zulu (Lingala)
Mukadi-kadi (Kisuku)
Mukadi-kadi (Kisuku)
Masango (Lingala)
Toux, Lukunga
Zona
Pota ya libumu
Malaria
Malaria, Stérilité
Vermifuge
Grippe, Toux
Epilepsie
Epilepsie
Malaria
Insecticide
Amibiase
Amibiase
Malaria
Abcès
Abcès
Douleurs auriculaires
Diarrhées
Varicelle
Malaria
Douleurs lombaires
Diabète, Malaria
Toux
Douleurs lombaires
Gales
Rhumatisme
 
3.4.4   Plantes Medicinales Utilisees par la Majorite des Tradipraticiens et Frequement Utilisees par la Majorite de la Population.
 
01.              Allium sativum
02.              Cassia occidentalis
03.              Cybopogon citratus
04.              Euphorbia hirta
05.              Garcina kola
06.              Mangifera indica
07.              Mani hot esculenta
08.              Morinda-morindoides
09.              Nauclea Latifolia
10.              Ocimum gratissimum


3.4.5   Liste des Tradipraticiens du Congo

3.4.5.1.      Dans la cité

Notons que dans chaque famille au Congo Démocratique, on trouve 3 personnes sur 5 qui ont des connaissances sur les plantes médicinales, ceci est justifié surtout par la présence d’un jardin de plantes médicinales dans la parcelle familiale. Ce sont ces personnes que nous avons appelées tradipraticiens non professionnels auxquels nous nous sommes adressés lors de nos enquêtes ethno-botaniques ; et c’est à elles que nous devons beaucoup d’informations par rapport aux tradipraticiens professionnels qui gardent toujours leurs connaissances secrètes. C’est pour cela qu’on n’en fera pas une liste.

Chez le tradipraticien professionnel, la transmission est faite à un membre de la famille qu'il choisi lui-même. C’est ainsi que certains déclarent avoir acquis leurs connaissances médico-pharmaceutiques traditionnelles grâce aux contacts qu’ils ont avec leurs ancêtres ou parents défunts d’une manière invisible. C’est pour cela qu’il est difficile de donner approximativement le nombre de tradipraticiens de notre pays.

Le nombre de tradipraticiens dans mon pays dépasse de loin le nombre de médecins. Signalons que dans certains coins du pays, surtout dans des provinces, nous avons un seul médecin pour tous les services de l’hôpital. Tandis qu’en médecine traditionnelle, on trouve un tradipraticien dans chaque famille.

Jusqu’ici, aucune action ou stratégie pour promouvoir la médecine traditionnelle et les plantes médicinales n’est envisagée. La médecine traditionnelle est toujours battue en brèche. Nous qui travaillons sur les plantes anti-malariennes, faisons toujours face à l’opposition de l’ordre des médecins, et des pharmaciens. Même les médecins du Centre de Médecine Mixte de l’Institut de Recherche en Sciences de Santé (IRSS) préfèrent orienter les malades vers le traitement moderne car ainsi ils touchent des honoraires. Nos détracteurs n’hésitent même pas à utiliser la télévision.

Cependant, en juillet 1995, quand nous avons organisé une conférence sur les cinq plantes anti-malariennes expérimentées, le représentant de l’ordre des pharmaciens était présent. Quand nous avons présenté nos résultats, il croyait que les tests de toxicité n’étaient pas faits, mais tout était en ordre. A Kinshasa, il y a également beaucoup de tradipraticiens professionnels qui travaillent chacun individuellement. Il n’y a pas d’échanges de connaissances ou d’expériences entre eux, ils n’ont même pas de plate-forme.

Citons :-    Kahungu : généraliste

-          Père Mabaka : généraliste

-          Ngunza : généraliste

-          Mgr Ludiongo : plantes anti-helminthiques et anti-amibiennes

Le premier est un généraliste. Il soigne plusieurs maladies. Le second ainsi que les troisièmes travaillent avec nous au Centre de la Recherche Scientifique. Le second est spécialisé dans le traitement du diabète et des plaies des enfants anémiques SS et le troisième soigne le volume abdominal des enfants anémiques.

Ce sont les médecins qui leur envoient des malades après consultation et diagnostic. Les malades ne vont jamais directement chez eux, ils passent toujours préalablement par les médecins modernes. Ces tradipraticiens ont des difficultés à avoir leur propre matériel, laboratoire, dispensaire ainsi que des appareils pour la fabrication de produits pharmaceutiques.

Mais on trouve aussi d’autres tradipraticiens qui ont mis leurs produits sous forme galéniques. On peut donner l’exemple du Manadiar[3] et Meyamicin[4] [5]qui sont aussi vendus dans des pharmacies. Ce sont deux produits contre l’amibiase qui n’ont pas d’effets secondaires comme le flagyl. Malheureusement ces produits sont rarement prescrits aux malades.

Il existe des tradipraticiens professionnels et non professionnels, mais il n’y a ni activité et cadre institutionnels, ni associations de tradipraticiens. En matière d’agence publique, nous avons ce Centre de médecine mixte qui dépend de la recherche scientifique ; mais qui ne s’occupe pas tellement de la médecine traditionnelle. Or s’il pouvait relancer ou bien encadrer le Père Mabaka par exemple, ceci pourrait beaucoup aider les diabétiques et anémiques. Mais les responsables de la recherche scientifique préfèrent soigner avec le traitement moderne considéré comme étant plus rentable.

3.4.5.2.      A l’Université

A l’Université de Kinshasa, on trouve aussi des professeurs qui travaillent sur les plantes médicinales. Ils ne collaborent pas avec l’Etat, surtout que celui-ci ne met pas l’accent sur ce domaine. Je dirais que les tradipraticiens sont abandonnés au Congo. Voici leur liste :

Faculté des Sciences :

1.      TABA K. M. : - plantes anti-malariennes

w  Plantes anti-trypanosomiases

w  Plante pour la désinfection de l’eau

2.      Jacques PAULUS : - Plantes anti-malariennes

w  Plantes insecticides

3.      MUSIBONO : - Plantes insecticides

w  Plantes absorbant les métaux lourds

4.      KAYEMBE S. : - Plantes anti-malariennes

5.      KASONGO L. : - Plantes anti-trypanosomiques

6.      KABALE M. : - Plantes anti-gastrites

w  Hypertension

w  Carie dentaire

7.      BABADY : - Isolation des saponins et alcaloïdes des plantes

8.      NTELA B. : - Plantes anti-malariennes

9.      MUKANA : - Plantes anti-malariennes

10.  MANSIANGI P. : Enquêtes ethnobotaniques

Faculté de Pharmacie

1.      TONA L. : - Plantes anti-malariennes

w  Plantes anti-amibiennes

2.      BAKANA : - Cicatrisation des plaies

3.      TAMBA V. : - Anti-toux

4.      KABALA D. : - Plantes à effet apéritif

5.      KAMBU : - Systématique, pharmacopée

6.      MOSWA : - Plantes anti-diabétiques

7.      MPENGE : - Plantes anti-diarrhéiques – anti- Sida.

Faculté de Médecine

1.      NGIMBI : - Plantes anti-malariennes

2.      ODIO : - plantes anti-malariennes

3.      BUNGA : - Plantes anti-malariennes

4.      MAMPUNZA : - Plantes anti-trypanosomiases

 

Indépendants (Ville de Kinshasa)

1.      TONDELO D. : - Plantes anti-amibiennes et anti-diarrhéiques (médicament vendu : Meyamicine)

w  Stimulant sexuel : Diazostimul

w  Manadiar

3.4.5.3.      Dans la province

Monsieur Mukoko Matondo qui a créé l’Institut Technique d’Enseignement Nutritionnel Alimentaire et Chimique qu’il dirige jusqu’aujourd’hui a écrit un livre sur « les plantes médicales ». Lui-même est tradipraticien, il soigne des malades à partir de ses connaissances. Il dit même dans son introduction : « La section Utilisation est adressée à tout le monde de façon que même ceux qui se disent profanes puissent user de ces informations ».

3.4.6   Conclusion

Bien qu’il existe des maladies qui ne peuvent être guéries que par la médecine traditionnelle, la  médecine moderne ayant totalement échoué, aucun effort n’est fait pour intégrer la première dans les services publics de santé. Le médecin moderne constitue lui-même un obstacle pour la médecine traditionnelle. Il accorde difficilement les autorisations nécessaires aux tradipraticiens pour travailler.

Les deux médecines pourraient pourtant apprendre l’une de l’autre et s’enrichir mutuellement. Jusqu’à présent, la médecine traditionnelle a pratiquement toujours donné de l’information à la médecine moderne sans rien recevoir en échange. Les tradipraticiens doivent exercer leur art librement et de façon authentique afin qu’ils puissent offrir des soins de qualité aux malades.

La médecine traditionnelle doit s’insérer dans le système sanitaire de chaque pays. La médecine moderne doit proposer des solutions pour son épanouissement au Ministère de la Santé pour chaque pays. Ce problème ne concerne pas les autorités politiques, il revient aux médecins de proposer un protocole de travail aux tradipraticiens.

3.4.7    Recommandations

1°)               Chaque pays devrait entreprendre beaucoup d’efforts dans ce domaine ;

2°)               Elaborer dans le contexte de leurs systèmes de santé nationaux des politiques et une législation appropriée pour faciliter le développement des activités nationales de médecine traditionnelle ;

3°)               Mobiliser activement les fonds nécessaires à la promotion de la médecine traditionnelle ;

4°)               Désigner un responsable des activités nationales de médecine traditionnelle dans le cadre du programme national de soins de santé primaire ;

5°)               Prendre les mesures appropriées pour mettre sur pied des études thématiques concernant la médecine traditionnelle ;

6°)               Renforcer la coopération et les échanges d’expérience en vue de l’élaboration et de l’application de la stratégie d’utilisation des plantes médicinales ;

7°)               Collaboration entre les deux médecines ;

8°)               Créer un réseau et une plate-forme en médecine traditionnelle.

 



PARTIE II : EVENEMENTS CLES


Rares sont organisés des conférences, séminaires ou ateliers en Afrique ou ailleurs sur les plantes médicinales et la médecine traditionnelle. Autant dire qu’on empêche toujours cette 2ème médecine d’évoluer. Nous pouvons citer quelques événements qui ont déjà eu lieu.

1°)   EN AFRIQUE

w  Tenue à Niamey (Niger) du 13 au 16 février 1989  de la Première réunion des Centres collaborateurs O.M.S. pour la médecine traditionnelle dans la région africaine.

w  Tenue à Arusha (Tanzanie) du 19 au 23 février 1990 de la Conférence internationale des experts des pays en développement sur les plantes médicinales (O.M.S.).

w  Tenue à Kinshasa (Congo) de la Conférence sur 5 plantes congolaises efficaces contre la malaria le 6 juillet 1995, organisée par le projet P.L.A.M. (Plantes anti-malariennes) du département de Biologie à l’Université de Kinshasa en collaboration avec le Centre Wallonie Bruxelles.

w  Tenue à Kinshasa d’un Forum des mamans sur les connaissances traditionnelles et la protection des plantes médicinales le 6 février 1992, organisé par le projet ZEDNET ZAIRE, un projet du CLEI (Centre de Liaison pour l’Environnement International), Département de Biologie, Unikin (Congo).

w  Atelier d’Abidjan (Côte d’Ivoire) du 23 au 26 avril 1996 (CLEI – CRDI Ottawa – Canada).

w  Atelier de Conakry (Guinée) du 17 au 22 novembre 1987 (CLEI – Nairobi, Kenya).

w  Atelier du Cap (Afrique du Sud) en avril 1998 (CLEI – Nairobi, Kenya).

2°)   EN EUROPE

Séminaire du 4 au 9 novembre 1991, Université Paris XI (France) sur « les échanges d’expériences et réflexions sur la mise au point de médicaments : étude de l’utilisation rationnelle des pharmacopées traditionnelles ». Application :les anti-paludiques naturels, organisé par le CREDES (Centre de Recherches et d’Etudes pour le Développement de la Santé), (14, Passage Dubail, 75010, Paris/France).

Je signale aussi une formation sur l’ethnopharmacologie appliquée : pharmacopées traditionnelles et plantes médicinales, qui aura lieu du 20 au 25 septembre 1999 à Metz (France). Pour renseignements : Madame Judith Jeammaire, Société Française d’Ethnopharmacologie ; 1,+ Rue des Récollets – 5700 Metz (France).

Tél./Fax : (33) 387748889



[1] Maladie connue seulement en milieu traditionnel et soignée traditionnellement. Ce sont surtout les femmes qui en souffrent. La thérapie se caractérise par des danses.
[2] Maladie qui attaque surtout les nourrissons. Se caractérise par la diarrhée, l’amaigrissement, des vomissement intenses et beaucoup de pleurs du bébé. Inconnue en médecine moderne, elle est uniquement soignée traditionnellement. L’ail est la matière première pour la fabrication de son médicament qui est une poudre mélangée avec de l’huile de palme.
[3] Médicament fabriqué à base des plantes naturelles et non à base du principe actif. Soigne les coliques, douleurs abdominales, amibiases, diarrhée aiguës. Rarement prescrit aux malades.
[4] Médicament fabriqué à base de plantes naturelles et non à base du principe actif. Il soigne la diarrhée, les amibes. C’est un anti poison. Vendu dans toutes les pharmacies mais rarement prescrit aux malades. Sans effets secondaires.
[5][5] Dynama : Epine qu’on place sur le cheveux du bébé juste au niveau de la fontanelle pour éviter une maladie  qui attaque la fontanelle ainsi que la gorge du bébé.  C’est une maladie mortelle, dont une des caractéristiques est une forte diarrhée. Les médecins des hôpitaux envoient les mamans avec leurs bébés aux tradipraticien.

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