Expériences dans le domaine
des plantes médicinales et de la médecine traditionnelle au Bénin
1.
INTRODUCTION
Comme il a toujours été et continue de l’être, les
secteurs de développement qui concurrenceraient avec les actions commerciales
du Colonisateur et du Néo-colonisateur sont à priori combattus par les cadres
de l’administration du pouvoir en place.
A propos du palmier à huile par exemple, que le Roi GUEZO
avait fait développer au Bénin et pour lequel il arrivait jusqu’à décapiter les
personnes récidivistes qui procédaient à leur abattage sauvage,
l’administration coloniale, une fois installée, avait permis la chose afin
d’atteindre son objectif qui n’est que celui de détruire le secteur.
Nul n’ignore ici présent, que le palmier à huile local
regorge de potentialités énormes en ce qui concerne les vertus thérapeutiques.
Cette stratégie de domination des peuples orchestrée et
manœuvrée par le pouvoir colonial continue son bon chemin jusqu’à une époque
récente où le Bénin déclencha la Révolution. A partir de ce changement du
système politique, les autorités révolutionnaires ont déclenché un grand
mouvement de la revalorisation des valeurs ancestrales africaines dont fait
partie la réhabilitation de la médecine traditionnelle qui implique entre
autres, la sauvegarde de l’environnement entraînant la protection des plantes
médicinales.
Pour atteindre cet objectif, les autorités politiques ont
entrepris l’alphabétisation systématique des masses populaires dont la
contribution se révèle indispensable pour la réussite du projet.
Mon rêve trouve naissance dans ce créneau. Je me suis
fais alphabétiser et, au lieu d’écrire seulement des Poèmes en langue nationale
Fongbé, j’avais décidé d’écrire en lieu
et place des Poèmes et des contes, des recettes de la pharmacopée
traditionnelle héritées de mes parents.
2.
LE
DEBUT DE L’EXPERIENCE
La parution du premier Tome écrit dans la langue
maternelle Fongbé et intitulé
« AZONGBLEGBLE », avait soulevé des tollés, des haines, des
crispations dans la classe des hommes en robes blanches. Selon eux, une œuvre
qui concernerait la santé des hommes, ne saurait être écrite sans leur
consentement. On m’avait demandé in presto, de retirer tous les stocks de
l’ouvrage déposé dans les librairies et de procéder à leur destruction
systématique.
J’avais pour chance à l’époque le professeur Paulin
HOUNTONDJI qui était Directeur de l’alphabétisation et des équivalences de
diplômes.
Ma vive protestation se résumait comme suit :
l’œuvre est écrite en Fongbé et non en Français – les recettes qui s’y trouvent
proviennent des archives de traitement des maladies de mes parents dont ma
famille, mon entourage et moi avons bénéficié depuis notre naissance donc, je
suis à même de les défendre partout où besoin sera. Cette protestation obligea
les instances concernées à la tenue d’une réunion extraordinaire à l’issue de
laquelle le philosophe HOUNTONDJI disait : laissez le jeune vendre ses
ouvrages.
Ce fut le départ d’une émergence. En un mois, les 500
exemplaires étaient épuisés. Ceux qui en ont bénéficié avaient émis les vœux de
voir rapidement paraître d’autres Tomes. Ce que j’ai fait en écrivant les Tomes
2 et 3 dans un délai de 6 mois.
Toujours émerveillés par le résultat enregistré sur le
progrès de la santé, à partir des essais effectués, ‘’mes cobayes’’, tout
contents, m’ont conseillé d’aller solliciter auprès de l’UNESCO une aide de
publication en nombre important des ouvrages pour favoriser la post
alphabétisation.
Ce que j’ai fait. Mais à l’arrivée de l’aide sollicitée,
il ne m’a été remis qu’une portion incongrue au titre de droit d’auteur, la
direction de l’alphabétisation qui avait déjà un autre homme à sa tête, avait
jugé nécessaire d’éditer elle-même les trois Tomes existant déjà sur le marché.
J’ai dû procéder à l’écriture et à la publication des Tomes 4 et 5 en Fongbé.
3.
LES ESSAIS DE VULGARISATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE
3.1
Conscientisation de la Population
Mais comme l’idée qui m’animait était celle de vulgariser
la médecine traditionnelle afin de la faire accepter même par les médecins, les
fonctionnaires n’étant pas tous alphabétisés, j’ai procédé à la traduction en
Français des Tomes précédents ; c’est-à-dire, 1, 2 et 3 ; ce que j’ai
continué et aujourd’hui je retrouve 10 Tomes à mon actif.
Au départ je venais en aide en donnant des recettes ou
des médicaments déjà préparés à des personnes qui souffraient des affections
bénignes telle que le Paludisme, l’Ictère, la Colique, le Vomissement, la
Fatigue Générale, La Toux, la Diarrhée, l Dysenterie etc.
Je suis devenu guérisseur professionnel à partir d’une
interview que j’avais accordée à l’animateur en langue nationale Goun Monsieur
Esaïe ATEGBO, sur les antennes de la Radio Nationale, après la traduction du
Tome 1 en Français. Au lendemain de cette interview radiodiffusée, des
Drépanocytaires, des Diabétiques, des Hypertensionnaires, des Cancéreux, des
personnes souffrant des MST (Maladies sexuellement Transmissibles), des cas de
stérilité Féminine ou masculine etc. ont commencé par se confier à moi. Cet
état de chose a dû renforcer ma potentialité de recherches en médecine
traditionnelle et en identification des plantes médicinales.
Cela a dû contribuer de beaucoup à l’aboutissement de mes
objectifs qui se résument comme suit : vulgariser et réhabiliter la
médecine traditionnelle qui franchit nécessairement des étapes comme, la
démystification, la désacralisation, la démystification et la Conscientisation
des futurs utilisateurs des produits de cette pratique traditionnelle
déconseillée par la stratégie coloniale.
Cette résolution m’avait entraîné à tenir des conférences
dans les milieux laïques, religieux et animistes. La même démarche m’avait
conduit à solliciter par une lettre écrite au ministre de la Santé Publique
béninoise en 1983, une collaboration entre les deux ordres de médecine – puis
ensuite en octobre de la même année à solliciter et être reçu par le Chef de
l’Etat, le Président Matthieu KEREKOU – audience au cours de laquelle j’avais
insisté sur la guérison probable de la Drépanocytose par la médecine
traditionnelle, je lui ajoutais par surcroît que l’expérience avait commencé
par mon propre garçon aîné.
3.2
Collaboration des Deux Ordres de Médecine au Bénin
Cette initiative figurant déjà dans le programme du Chef
de l’Etat, ce dernier avait seulement ordonné le ministre chargé du secteur de
procéder à l’installation des guérisseurs dans 14 centres de santé les plus
fréquentés du pays à propos du Diabète, de la Drépanocytose et de
l’Hypertension Artérielle.
En ce qui concerne le Centre de Porto-Novo, installation
a été faite le 12-02-1984.
A cette date, les médecins qui faisaient même partie de
la délégation officielle du ministère s’opposèrent au principe sur le terrain.
Il a fallu qu’ils soient d’abord sensibilisés par le Directeur Départemental de
la Santé de l’Ouémé pour les décider à faire le premier pas, c’est alors que
sous l’œil vigilant du Chef de service de la médecine générale, le Docteur
BADAROU les premières expériences ont débuté.
Six mois après, un séminaire d’évaluation au niveau des
Départements de l’Atlantique, du Mono et de l’Ouémé fut organisé à Ouando
(Porto-Novo). De cette évaluation, l’expérience était concluante et bénéfique
pour la population démunie ; parce qu'efficace et ne coûte presque rien.
5.000F CFA pour se traiter. Il était ressorti au même moment que l’expérience a
surtout défavorisé les Centres de Santé qui ont perdu l’affluence d’avant l’expérience.
Une fois guéris, les patients ne reviennent plus s’aligner comme d’habitude
devant le bureau du Docteur.
Cette situation avantageuse à l’un et désavantageuse à
l’autre fut le coup de disgrâce qui entraîna la dislocation entre les deux
structures médicales. Le processus fut interrompu malgré la bonne volonté de
certains médecins et guérisseurs acquis à la cause.
Et comme le Docteur ASSA, Directeur Départemental de la
Santé de l’Ouémé me l’avait laissé entendre pendant les réunions de négociation
et de sensibilisation avec les cadres de l’hôpital : DOSSOU-YOVO, fais ta
preuve et impose-toi par ta compétence ; je me suis remis à la tâche en
prenant des contacts particuliers avec certains médecins qui tombaient d’accord
avec moi sur le traitement des cas qui nécessitent la césarienne,
l’insufflation au niveau des trompes, intervention contre les effets négatifs
de la sorcellerie etc. J’ai été même invité par un docteur gynécologue à
assister à une intervention chirurgicale
de Fibrome.
Un autre cas : le Docteur TOHOUENOU avait
volontairement sollicité notre collaboration. Avec lui, nous avions tenu une
séance de travail pour nous entendre sur le type de collaboration et les
principes de son application. A l’issu de la séance il a été retenu que le
docteur nous invitera après avis favorable des parents, à utiliser nos
médicaments pour délivrer une femme en travail et dont l’accouchement nécessite
une intervention chirurgicale. Aussi le docteur nous laissait entendre qu’il
n’accorde que 30 minutes à nos produits pour obtenir le résultat escompté. Nous
avions acquiescé. Nous prenions 2.000 FCFA des parents pour chaque femme
délivrée. Mais après quelques essais, j’ai été rappelé à l’ordre par les
autorités sanitaires sous prétexte que notre exercice crée un déficit
budgétaire au niveau de la caisse du service de la chirurgie.
A partir de cet instant j’ai réalisé qu’il reviendrait à
l’Etat d’élaborer une politique bien définie de la collaboration entre les deux
ordres de médecine, collaboration qui, malgré le dévouement des deux acteurs,
se trouve handicapée. Toutes ces relations personnelles avec des médecins m’ont
ouvert d’autres pistes de recherches; chose que je réalise passionnément. Nos
activités au niveau de l’hôpital se révèlent très prometteuses.
Dès notre installation, j’ai fait venir les techniciens
du service de l’alphabétisation. Tous les guérisseurs lettrés ou non étaient
alphabétisés. Un diplôme leur a été délivré à la fin de la formation qui a duré
8 mois. Autrefois, soit je reçois le patient avec le diagnostic du médecin
chef, soit je pose le diagnostic de la manière traditionnelle. Ensuite je
confie le patient à un guérisseur qui a pour spécialité le traitement de
l’affection dont souffre le malade. Nous avons conçu une équipe des plus
anciens du groupe.
Cette équipe apprécie chaque médicament avant sa mise en
vente. Les patients sont suivis même après la guérison jusqu’à leur domicile
pour assurer la guérison totale et définitive du mal. Mais comme la
collaboration officielle est ralentie, ‘’les médecins continuent de nous
orienter les malades, seulement sans papier‘’. Avec le consentement du
Directeur du Centre et du Directeur Départemental de la Santé de l’Ouémé, nous
avons installé une pharmacie traditionnelle, à l’instar de ce que je possède à
mon domicile, au sein du centre Hospitalier Départemental. Nous avons mis à
profit le talent de nos guérisseurs alphabétisés. Je leur ai donné une
formation sur le tas, et puis la vente et la gestion de la pharmacie leur sont
confiées.
Ils dressent la comptabilité, identifient avec art les
différents produits en stock ou exposés sur les étalages de la pharmacie. Mais
ils ne maîtrisent aucun mot français. Ils écrivent des lettres, ils procèdent à
des communications, ils rédigent des comptes rendus etc.
En plus de quelques plantes que le G.T.O (Groupement des
Guérisseurs installés au Centre Hospitalier Départemental de l’Ouémé) possède
autour de son bâtiment, le Directeur Départemental de la Santé de l’Ouémé nous
a offerts quelques trois cents mètres carrés (300m²) de terre sur laquelle nous
avons planté des plantes médicinales d’utilité urgente. Le Directeur du Centre
Hospitalier Départemental de l’Ouémé ne nous a jamais marchandé ses services et
se dévoue pleinement pour notre cause.
Et c’est bien cela – ce que nous démontrons jusque là –
la décision de la réhabilitation de la médecine traditionnelle n’éprouve aucune
difficulté au niveau des cadres de l’administration de la santé ; la
résistance se ferait sentir surtout de la part de certains médecins résolus
contre la concurrence.
L'Etat béninois a mis tout en branle pour la réussite de
cette collaboration. Tous les responsables des centres de santé sont impliqués
dans le processus. Ils procèdent sur l’ordre du ministre à l’organisation des
guérisseurs par secteur dont ils ont la charge. L’encadrement des
Tradipraticiens leur est d’office dévolu.
Au Bénin les guérisseurs sont organisés à partir de la
commune en passant par la sous-préfecture, la préfecture et le niveau national.
L’organisation est dénommée A.NA.PRA.ME.TRA.B (Association Nationale des
Praticiens de la Médecine Traditionnelle du Bénin).
Elle est dotée d’un statut particulier. Une carte
professionnelle délivrée à chaque guérisseur et signée par le ministre de la
santé publique. Des séminaires sont souvent organisés à l’intention des
Tradipraticiens à propos des affections comme le Paludisme, le Sida, les MTS
(Maladies sexuellement transmissibles), des épidémies, du choléra – de la
varicelle ; des séances de sensibilisation sur la vaccination des femmes en
âge de procréation, des enfants en ce qui concerne la poliomyélite, le tétanos,
la cécité précoce, l’onchocercose, le kwashiorkor etc.
Je pense que nous ne pouvons pas demander plus à un Etat.
Le soutien moral est total. Cependant ça ne marche pas. Pourquoi cela? L’échec
n’incombe pas seulement le secteur de la médecine traditionnelle. Cela dépend
de l’éducation, et de l’instruction que le Colon a inculquée à nos
intellectuels.
Ils possèdent un esprit de révolte et de contradiction
lorsqu’ils sont en dehors de l’exercice du pouvoir d’Etat. Il en est ainsi dans
tous les secteurs de développement. Cela reflète bien la physionomie du
développement actuel du Bénin. Les mêmes médecins nommés à des postes
politiques et qui se battaient pour la réussite de la cause, sont aujourd’hui
pour la plupart d’entre eux, les torpilleurs acharnés du processus de
réhabilitation de la médecine traditionnelle africaine, une fois qui se
retrouvent à la touche. Le 12 février 1984, notre installation à l’hôpital a
été favorisée par un médecin occupant un poste politique ; aujourd’hui,
malgré qu’on soit resté ami, ce dernier s’oppose catégoriquement à la
collaboration et n’entend plus qu’on lui en parle. Je lui donne cependant
raison, puisqu’il s’agit maintenant de son intérêt : c’est-à-dire que dans
l’exercice de son métier, il a peur de la concurrence des tradithérapeutes.
Nous devons
considérer la réhabilitation de la médecine traditionnelle comme une révolution
sociale et scientifique. Mais très confiant de l’aboutissement heureux tôt ou
tard du processus, j’ai changé de stratégie et accéléré les négociations avec
les autorités sanitaires politiques. Stratégie qui a d’ailleurs répondu à mes
attentes : l’ouverture d’une pharmacie traditionnelle au sein du Centre de
santé. Cela n’a pas été facile, ni pour moi, ni pour les autorités. La chose
était perçue comme une affaire de DOSSOU-YOVO et non pour la communauté.
Après avoir triomphé des coûts bas, j’ai pensé à
l’achèvement de mon rêve.
3.3
Le Centre Privé de Formation en Médecine Traditionnelle
La création d’un centre de formation de tradipraticiens
que j’avais en tête depuis 1982.
En effet, j’avais inséré ce plan dans la construction de
ma maison à étage.
J’avais soumis ce programme à des ONG (Organisations Non
Gouvernementales), à plusieurs ministères dont celui de la Santé.
Le ministère de la Santé m’a envoyé vers la Direction de
la pharmacie ; ce qui ne répond pas à mon entendement. Les ONG m’ont fait
comprendre que le financement d’un type de projet de ce genre ne relève pas de
leur domaine et m’ont simplement fait part de leur regret.
Seule l’ONG CIPCRE-BENIN qui avait trouvé très
intéressant ce projet de financement que j’avais adressé aux ministères et aux
ONG. Mais encore, toujours pour m’encourager, envoie des artistes et artisans
désireux d’avoir une connaissance des plantes médicinales et d’apprendre à
soigner les affections bénignes, suivre pendant 6 mois et à ses frais des cours
de formation dans mon Centre que j’ai ouvert le 15 novembre 1997 à Porto-Novo.
Ce Centre de formation et de recherches en médecine
traditionnelle est installé sur une superficie de près de 2 ha entièrement
clôturés et entretenus par mes maigres moyens.
Plus de 1.000 échantillons de plantes médicinales y sont
plantées et entretenues.
La formation dans le centre connaît trois étapes :
l’étape élémentaire couvre un délai de 6 mois – les amateurs sont formés
pendant trois ans et les étudiants professionnels étudient sur une durée de
cinq ans.
Le centre est dénommé Centre International de
Recherches, d’Apprentissage et de Perfectionnement de la Médecine
traditionnelle Démythifiée (C.I.R.A.PE.ME.TRA.D.).
On y dispense cinq rubriques d’enseignement :
1- La pharmacopée Populaire.
2- La médecine populaire.
3- La pharmacopée scientifique.
4- La médecine scientifique traditionnelle.
5- Le traitement scientifique traditionnel.
4.
PERSPECTIVES
Il est vrai, au Bénin, la masse populaire s’attache
beaucoup au traitement par les plantes. N'eut été la mystification organisée et
manipulée par les animistes dont dépendent surtout les recettes, nous pouvons
sans nous tromper dire que tous les Béninois adhèrent à cette pratique
traditionnelle de traitement des maladies. Il est sûr et encore moins cher.
Seul ce qui le différencie du traitement de la médecine moderne est sa lenteur.
Je peux le dire sans courir le risque de me tromper que
la médecine moderne survit grâce à la promotion que lui font l’Etat béninois et
les structures instaurées par les systèmes coloniaux à savoir, les religions
importées, les sectes et les experts étrangers.
C’est souvent sur l’insistance et sous la menace du
gouvernement que les villageois se rendent dans les centres de santé, et encore
surtout pour les cas déjà désespérés. L’affluence dans les Centres de Santé
s’observe surtout du côté des Agents de l’Etat et des services afférents grâce
aux avantages qui leurs sont accordés.
C’est d’ailleurs l’idée qui m’a poussé à œuvrer pour la
collaboration étant donné que l’expérience vécue par moi-même était édifiante.
Toutes les fins de chaque mois, mon salaire était d’abord amputé à la pharmacie
pour y avoir acheté des médicaments à crédit. Geste que je n’ai plus répété
depuis 1975.
Et si cela devait se réaliser par d’autres citoyens, la
médecine occidentale dont dépendent souvent les Etats africains finira par perdre
encore le peu d’affluence qu’elle connaît maintenant.
C’est à partir de ce raisonnement que j’avais entrepris
des démarches auprès des Autorités de mon pays. J’ai aussi sensibilisé deux
garçons parmi les miens à devenir médecin moderne afin de pouvoir universaliser
les médicaments efficaces des ancêtres pour le progrès de l’humanité.
A l’avenir, nous souhaiterions :
–
l’installation de laboratoires
modernes pour la fabrication des phytomédicaments ;
–
la formation des médecins modernes dans des structures de recherche en
médecine et plantes traditionnelles ;
–
la mise en place de parcelles (compartimentées par variétés) pour le développement de la culture des
plantes médicinales au BENIN ;
–
l’instauration d’un environnement législatif et réglementaire propice à la
promotion de la médecine traditionnelle et ses praticiens ;
–
l’information et la sensibilisation des populations sur les énormes
possibilités des phytomédicaments.
Porto-Novo, le 14 juillet 1999.
Philibert Cossi DOSSOU-YOVO
5.
NOTES SUR L’AUTEUR
Monsieur Philibert Cossi DOSSOU-YOVO dit "La feuille et non le fétiche"
est né le 14 juillet 1944 à Ouidah au BENIN.
Ancien enseignant, poète et écrivain, il est devenu
tradipraticien professionnel en 1975 à la faveur de la découverte d’un remède traditionnel contre la
drépanocytose.
Auteur de plusieurs ouvrages sur la pharmacopée
traditionnelle béninoise, il est responsable depuis 15 ans des tradipraticiens
qui travaillent en collaboration avec les médecins modernes au Centre
Hospitalier départemental de l’Ouémé à Porto-Novo (Capitale de la République du
BENIN).
Tradithérapeute privé, il est aujourd’hui
Directeur-Fondateur du Centre International de Recherches, d’Apprentissage et
de Perfectionnement de la Médecine Traditionnelle Démythifiée (CIRAPEMETRAD).
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