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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.”

Thursday, 12 December 2013

PLANTES MEDICINALES, MEDECINE TRADITIONNELLE ET PHARMACOPEE,


PLANTES  MEDICINALES,  MEDECINE TRADITIONNELLE  ET  PHARMACOPEE,
LE  CAS  DU  TOGO
par
AHYI AYITE
Association Togolaise  pour la Promotion  du Développement  rural   (SOTOPRODER)

1.                 INTRODUCTION

Ces dernières années, les plantes médicinales, la médecine traditionnelle et la pharmacopée sont l’objet d’une attention toute particulière de la part de la communauté mondiale en général et de l’OMS en particulier. Ainsi, une pléthore de personnalités scientifiques d’horizons divers a commencé à se soucier des connaissances et du savoir-faire de leurs pays respectifs. Quand on sait qu’il y a de cela quelques décennies le tradipraticien était traqué par le pouvoir colonial, arrêté et jeté en prison pour pratique illégale de la médecine, il est facile de comprendre pourquoi pendant longtemps la médecine traditionnelle et la pharmacopée avaient été reléguées aux oubliettes. Notre communication se propose de fournir aux participants à ce séminaire–atelier des informations sur la situation du Togo dans les domaines des plantes médicinales, de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée. En d’autres termes, il s’agit des activités réalisées, projets et programmes, politiques nationales, etc.

2.               LES ACTIVITES REALISEES

Au Togo, les actions menées paraissent insignifiantes au regard du peu de publicité dont elles ont été entourées. Cependant, l’honnêteté oblige à reconnaître que les Ministères de Recherche Scientifique et de la Santé Publique s’occupent du problème de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles. Le problème de la reconnaissance officielle et/ou d’une intégration quelconque reste tributaire d’une bonne connaissance des paramètres et des solutions possibles à court, moyen et long termes avec toute la prudence requise pour les perspectives.
Il faut préciser qu’en 1979, un Comité Interministériel de recherche pluridisciplinaire sur les technologies appropriées, a été créé et placé sous le patronage commun du Ministère du Plan et de la Réforme Administrative et du Ministère de la recherche Scientifique. Ce Comité Interministériel était composé de plusieurs commissions dont celle de Santé–Pharmacopée, chargée de l’étude exhaustive de la situation de la médecine traditionnelle et des approches scientifiques de sa rénovation en vue de sa réhabilitation.
Ce rapport a cerné en son temps tous les paramètres du problème compte tenu des actions précédemment menées tant sur le terrain qu’au laboratoire de Togopharma, dans le cadre d’un recensement des thérapeutes traditionnels assorti d’un inventaire des recettes et techniques de traitement des matières médicales utilisées et de la connaissance des divers milieux.
La commission Santé–Pharmacopée est composée d’une équipe pluridisciplinaire qui s’est penchée dans son rapport sur l’étude du contenu de la médecine traditionnelle. Elle a présenté à la lumière de ses travaux la méthodologie d’une nouvelle approche scientifique de cette médecine au Togo en vue de sa rénovation et de sa réhabilitation. La commission Santé-Pharmacopée a défini les conditions et moyens d’action avec des objectifs immédiats, des objectifs à court et moyen termes, et des objectifs à long terme. Les thèmes de recherche n’ont pas été perdus de vue. Ils ont été classés par priorité.
Cette commission a poursuivi ses travaux après l’élaboration de son premier rapport. Elle a joui d’un appui particulièrement bénéfique dans l’exécution d’une mission ethnobotanique organisée au Togo en juillet–août 1984, conjointement par l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et le Gouvernement Togolais (Ministère de la recherche Scientifique), pour l’étude de la flore en général avec un accent particulier sur les plantes médicinales et leurs divers usages thérapeutiques. A cette occasion, vingt-trois (23) chercheurs de toutes les disciplines concernées venus des pays de l’ACCT, y compris le TOGO ont sillonné tout le territoire national togolais pendant cinq semaines pour inventorier la flore, recueillir des informations utiles sur les vertus thérapeutiques des plantes et des matières médicales d’origine animale.

3.               PROJETS ET PROGRAMMES : LES ACQUIS

En ce qui concerne les projets et programmes, il y a lieu de noter :
        la création d’une commission d’étude des modalités d’organisation et de revalorisation de la médecine traditionnelle par le Ministère de la Santé Publique et de la Population;
        la création en perspective d’une Division de la Médecine Traditionnelle au sein du même ministère;
        la mise en place d’un programme de développement de la culture des plantes médicinales couramment utilisées et celle des espèces médicinales en voie de disparition;
        la lutte contre la destruction des écosystèmes naturels et la dégradation de certains écosystèmes forestiers, notamment dans la région montagneuse du Sud–Ouest;
        la mise en place d’un Centre de Recherche et de Formation sur les Plantes Médicinales;
        l’élaboration d’un programme de recherche dont l’objectif est la rédaction d’un guide de phytochimie dont une partie relative aux alcaloïdes est déjà achevée;
        la création au sein de l’Université nationale d’un Centre de Phytothérapie, Sensibilisation et Assistance aux Malades (CPHYSAM).

4.           LES PERSPECTIVES

Les perspectives de développement de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée pour un mieux être des populations requière des objectifs bien précis et la poursuite de onze (11) actions à savoir :
1.                 l’inventaire exhaustif de la flore.
2.               l’étude des plantes médicinales en vue de leur connaissance systématique, biologique, pharmacologique et pharmacodynamique approfondie à partir des usages thérapeutiques en vogue au niveau de chaque ethnie (ethnopharmacognosie) ;
3.               l’étude des thérapeutiques naturelles en vue d’engager une meilleure approche scientifique pour une médecine traditionnelle rénovée et réhabilitée ;
4.               la contribution à l’étude des modalités pratiques d’une collaboration synergique étroite des deux systèmes de soins (médecine moderne et médecine traditionnelle rénovée) en présence ;
5.                la contribution à l’étude des traitements des maladies préoccupantes ou rebelles aux soins de la médecine moderne officielle ;
6.               l’étude des possibilités de production de phytomédicaments à moindres frais, notamment pour les malades les plus démunis et les populations rurales ;
7.                la contribution à l’étude de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée africaines entreprise par les pays francophones et anglophones membres de l’OUA et d’autres organisations internationales ;
8.               l’étude des effets indésirables et/ou iatrogéniques des médicaments traditionnels originaux et ceux des études et expérimentations en vue de la rénovation et de la réhabilitation du système traditionnel ;
9.               la contribution à la protection des ressources naturelles de la médecine traditionnelle et de ses pharmacopées (matières premières des trois (3) règnes dans les différents écosystèmes) ;
10.          contribution au recensement des thérapeutes traditionnels en vue de les aider à s’identifier, à se connaître mieux entre eux pour s’informer, sortir de l’ombre, se perfectionner davantage, structurer leur association nationale pour répondre valablement aux exigences d’une collaboration fructueuse nationale et internationale ;
11.            la contribution au recensement des chercheurs et spécialistes de tous ordres concernés par le domaine en vue d’une action concertée nationale, régionale et internationale.

5.                CONCLUSION

La médecine traditionnelle et la pharmacopée constituent en Afrique en général et dans chaque pays en particulier un patrimoine culturel, scientifique et économique dont l’importance et l’impact ne portent plus l’ombre d’aucun doute. Il est indéniable que cette médecine qui fait ses preuves a un fondement solide. L’utilisation appropriée de sa quintessence ouvrira une voie salutaire pour la réalisation de l’objectif santé pour tous en l’an 2000 prévu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La réhabilitation tant souhaitée de cette médecine et de cette pharmacopée, depuis plusieurs décennies, aux fins d’une harmonisation et d’une collaboration fructueuse avec la médecine classique, doit être une option politique et juridique assortie de toutes les précautions.
La création d’instituts pluridisciplinaires basés sur un système suffisamment souple pour sécuriser l’accès du thérapeute traditionnel aux services de santé publique, codifier l’exercice de sa profession sans qu’il y ait aliénation d’aucune sorte, introduire dans la pratique courante les médicaments traditionnels d’efficacité prouvée, développer l’enrichissement scientifique et culturel réciproque, ce sont là des aspects à étudier minutieusement en vue d’élaborer avec les moyens requis des mécanismes réalistes dans l’intérêt de la santé publique en Afrique.

6.               REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AHYI AMR :             Médecine traditionnelle, Pharmacopées Africaines et développement durable.
HODOUTO K. ET SONGOI A.S. : Nouvelle approche expérimentale de l’étude chimique des phytomédicaments.
ADJANOHOUN, EJ ; ADJAKIDJE V. ; AHYI AMR et coll. (1989) : Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Togo.
AHYI AMR : Processus de développement de la médecine traditionnelle et des soins de santé primaires.
AKPANGANA K. ET BOUCHET P. : Les espèces végétales et leur utilisation en thérapeutique.

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