Situation Générale de la République Centrafricaine dans le
Domaine des Plantes Médicinales, Médecine et Pharmacopée Traditionnelles
Mme KOULAYE Marie
RESPONSABLE DE L’ASSOCIATION EDUCATION A
LA MAITRISE DE
LA FECONDITE (EMF)
1.
PRESENTATION
DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
La République Centrafricaine dont la
superficie est de 623.000 km² est un pays enclavé situé au cœur du continent
africain, elle est entourée au Nord du Tchad, à l’Est du Soudan, au Sud du
Congo Démocratique et du Congo Brazzaville, à l’Ouest du Cameroun.
Elle est faiblement peuplée :
3.000.000 d’habitants dont 800.000 à Bangui la capitale. La densité est de 4,7
habitants au km².
2.
SUR
LE PLAN ECOLOGIQUE
La
République Centrafricaine est très diversifiée. Elle est répartie en quatre
grands domaines à savoir :
–
Le domaine
forestier qui englobe la zone équatoriale de forêt dense humide au
sud ;
–
Le domaine
soudanien constitué de forêt sèche et de savane arborée claire ;
–
Le domaine de
la savane herbeuse avec ses petits groupes d’arbres et de forêts sèches ;
–
Le domaine
Soudano–Sahélien : à la savane claire qui constitue une pseudo–steppe.
L’économie
nationale est basée essentiellement sur le secteur agricole qui représente
environ 40% du PIB et emploie 75% de la population active.
La
politique de développement agricole met un accent particulier sur la production
agricole destinée à l’exportation, les principaux produits étant le café, le
coton, le bois et le tabac. Cependant, le secteur agricole est marqué par
l’autosuffisance caractérisée par un système de production de type
traditionnel ; culture itinérante sur brûlis dont l’exploitation demeure
sous équipée, intrants peu utilisés et rendements faibles.
Le
pays renferme des ressources minières dont l’exploitation demeure aujourd’hui
encore artisanale. Le diamant représente une part importante des exportations
nationales.
Les
langues officielles sont le Sangö et le Français.
3.
SUR
LE PLAN SANITAIRE
La République Centrafricaine est
répartie en cinq régions sanitaires. Ci–après quelques indicateurs devant nous
permettre de mieux comprendre le problème des soins vécus par l’ensemble de la
population.
3.1
Indicateurs de
Santé :
3.1.1
Répartition des Agents de Santé* :
–
Médecins
1/15.000 ou 1/20.000 habitants
–
Techniciens
supérieurs de santé 1/22.000 habitants
–
Infirmiers
diplômés d’Etat 1/6.000 habitants
–
Sages-femmes,
infirmiers accoucheurs 1/11.000 habitants
–
Assistantes
accoucheuses 1/13.000 habitants
La répartition des cadres médicaux est
inégale sur le plan national, car 80% des médecins sont basés à Bangui la
capitale dont 16% occupent uniquement des postes administratifs et 62% dans les
hôpitaux centraux, 2% seulement s’intéressent aux plantes médicinales.
Dans le cadre de la politique nationale
de développement sanitaire, la politique nationale d’action environnementale et
la politique pharmaceutique nationale, le Gouvernement s’est engagé à élaborer
des textes de lois portant reconnaissances légales de la pratique de la
médecine et de la pharmacopée traditionnelles (Ordonnance 85.025 du 16 août
1985) et d’un décret portant création d’un comité national chargé de vulgariser,
coordonner et développer la médecine et la pharmacopée traditionnelles (décret
85.250 du 16 août 1985).
4.
SUR
LE PLAN INSTITUTIONNEL
Les volontés politiques nationales ont
entraîné quelques organisations non gouvernementales (ONG) à se concerter puis
à collaborer avec les Tradipraticiens (Education à la Maîtrise de la fécondité
(EMF), DONAVAL, ICARED etc.).
Il a fallu plus de dix ans pour que
quatre ONG œuvrant dans le domaine des plantes médicinales, médecine
traditionnelle et pharmacopée africaine se concertent pour mener une action
commune.
Ces quatre ONG ont été stimulées par les
collectifs des ONG (CIONGCA) et les préoccupations contenues dans le document
du projet du Centre de Liaison pour l’Environnement International (CLEI) ont
permis d’organiser les Tradipraticiens en Association (créée le 17 octobre
1997).
5.
AU
NIVEAU COMMUNAUTAIRE
Une prise de conscience s’est manifestée
au niveau des différentes communautés locales qui se voient interpellés et
impliqués dans les micro programmes des plantes médicinales, médecines
traditionnelles et pharmacopée.
6.
CONCLUSION
Les plantes médicinales, médecine
traditionnelle et pharmacopée constituent le seul recours pour la population
rurale qui n’a pas accès aux centres de santé urbains.
Les guérisseurs (phytothérapeutes) sont
des botanistes qui connaissent les noms vernaculaires de toutes les plantes
utilisées. En moyenne, un guérisseur connaît une cinquantaine de plantes
médicinales, certains en connaissent jusqu’à une centaine. Tous possèdent un
jardin de plantes médicinales. De quinze (15) à trente (30) plantes
d’utilisation courante y sont cultivées.
Collaboration Entre la Médecine
Traditionnelle et la Médecine Moderne en République Centrafricaine
Certains médecins modernes orientent
leurs patients auprès des guérisseurs après qu’ils se soient trouvés
impuissants à soigner la maladie.
Un guérisseur empruntera la démarche
inverse soit pour se convaincre de l’exactitude de son diagnostic, soit pour
connaître les causes exactes du mal qu’il a guéri, soit parce que le traitement
appliqué n’a pas été efficace.
*Dans
le Domaine de Recherche
Quelques
missionnaires travaillent toujours à faire la promotion de la pharmacopée
traditionnelle auprès des populations (Centre Jean XXIII, Foyer de Charité).
L’université
de Bangui collabore aux programmes de recherche (Seuleiman…1992) conjointement
avec certaines universités en France.
Ces
recherches portent sur le contenu en huiles essentielles (Centre DONAVAL) ou visent à isoler les
principes actifs des plantes reconnues parmi les plus efficaces dans le
traitement des maladies.
En
1977, le Ministère des Eaux et Forêts de l’époque avaient conduit une mission
ethnobotanique pluridisciplinaire comprenant des médecins, des botanistes et
des agents de ce même ministère.
Depuis
1991, l’Association EMF (Education à la Maîtrise de la Fécondité) a diversifié
ses activités en incluant un module d’éducation en santé familiale. Elle vise à
l’amélioration générale de la santé des populations rurales entre autres, par
une utilisation plus judicieuse des plantes.
–
ADERT*
avait rassemblé les tradipraticiens œuvrant dans le domaine des plantes
médicinales et du VHI/SIDA ;
–
Séminaire
atelier de réflexion sur la médecine traditionnelle organisé en septembre 1995
par le Ministère de la Santé sur financement de l’OMS ;
–
Réunion de
concertation des pays d’Afrique Centrale (11 pays) pour la production d’un
manuel d’enseignement sur les plantes médicinales organisée par le CICIBA* ;
–
Recensement
des plantes médicinales organisé dans les pays des éleveurs par le Centre
DONAVAL en 1991 ;
–
Ratification
de la Convention de RIO sur les problèmes environnementaux par le Gouvernement
Centrafricain.
7.
BIBLIOGRAPHIE
1 -
Plan National
de Développement Sanitaire (PNDS), 1996 RCA
2 -
Plan National
d’Action Environnementale (PNAE), 1996 RCA
3 -
Projet
d’Aménagement des Ressources Naturelles (PARN), juin 1995
4 -
Rapport
d’Activité du CIONGCA, 1996 – 1997
5 -
Rapport
d’Activité du Centre DONAVAL, 1996
6 -
Rapport
d’Activité de l’Association Education à la Maîtrise de la Fécondité (EMF),
1995.
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