CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES PLANTES
MEDICINALES ET LA MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE NAIROBI 22 - 29 NOVEMBRE
1999.
I RESUME
Pays
Soudano-sahélien de 8.500.000 habitants environ, le Sénégal a été durement
frappé par la sécheresse des années 1970 ce qui a affecté lourdement le
développement socio-économique avec une démographie galopante.
La
situation sanitaire est très précaire avec une moyenne de un médecin pour 4.372
habitants dans la capitale contre un médecin pour 74.684 habitants dans la
région de Kolda en 1993.
Au
même moment, on estime à 1/1000 le rapport tradipraticien/populations.
Ceci
justifie l'importance de la médecine traditionnelle dans le pays accentuée ces
dernières années par l'inaccessibilité des médicaments à la majorité des
populations et la dévaluation du F CFA.
Cette
situation a favorisé l'émergence des centres expérimentaux de Médecine
Traditionnelle dont les plus importants sont :
-
le centre
expérimental de Médecine Traditionnelle de Fatick (CEMT) dont le promoteur est
le médecin Dr. Erick GBODOSSOU (élève du Professeur Henri COLLOMB).
-
l'Hôpital
expérimental de Keur Massar créé par le Professeur Yvette PARES de l'Université
de Dakar.
A
la base de la création de ces centres se trouvent les instructions du Président
de la République du Sénégal Son Excellence Monsieur Abdou DIOUF qui a demandé
en 1985 au Ministre de la Recherche d'appuyer le projet de Médecine
Traditionnelle initié par le Dr. Erick GBODOSSOU.
Parallèlement
à ces actions, d'autres ont été
entreprises dans le domaine de la promotion, de la valorisation et de la
conservation des plantes médicinales.
Des
jardins de plantes médicinales ont été développées au niveau des centres
précités, au niveau de l'Université de Dakar avec les chercheurs du département
de la Faculté de Médecine et de Pharmacie et l'ONG Enda-Tiers-Monde.
Cette
dernière ONG a appuyé dans la région de Dakar des populations locales dans la
création de jardins de plantes médicinales et à Mbour (90 Km de Dakar)
également au niveau de l'Institut de Santé et Développement (ISED).
Il
faut souligner également l'action de valorisation entre Enda et la Faculté de
Médecine et Pharmacie qui a permis la mise en sachet de 3 tisanes actuellement
commercialisées dans 10 pharmacies de Dakar (Nguertisane : antitussif ;
Mbal-tisane : antidiarrhéique et le Laxatisane : laxatif).
Toutes
ces actions ont abouti à l'élaboration d'un projet de loi sur l'exercice de la
médecine et de la pharmacopée traditionnelle au Sénégal qui vient d'être soumis
aux autorités.
II INTRODUCTION
L'Afrique
est réputée pour la richesse de sa flore qui comprend plusieurs dizaines de
milliers d'espèces végétales. Ces dernières, sont plus ou moins inventoriées
suivant les pays compte tenu de la diversité climatique et écologique. Un nombre"
relativement restreint de celles-ci, bien étudié scientifiquement, contient des
principes actifs remarquables, d'usage courante, mentionnés dans les
pharmacopées des pays industrialisés. La grande majorité des autres plantes
renferme d'immenses potentialités thérapeutiques soupçonnées ou non et est
utilisée avant tout en médecine traditionnelle utilisée par plus de 85 % des
populations africaines. Malgré d'importantes recherches éthno-botaniques,
phytochimiques, pharmacologiques, biomédicales et cliniques menées en Afrique
par différentes équipes de chercheurs, et d'importantes réunions ou symposium
de spécialistes en la matière depuis bientôt trois décennies, force est de
constater que la pharmacopée africaine officielle éditée par l'OUA, n'a pas été
suffisamment vulgarisée par les Etats membres. Les raisons de cette lacune,
qu'elles soient justifiables ou non, nous permettent aujourd'hui de relever un
grand défi.
De
manière générale dans les pays en développement, 1,5 millions d'enfants meurent
chaque année de maladies infectieuses ou parasitaires. Fragilisés par la
malnutrition, plus de 7 millions d'entre eux sont emportés par des diarrhées et
des infections respiratoires.
Aux
grandes endémies africaines connues viennent s'ajouter la pandémie SIDA avec
les risques connus.
Devant
ce constat et cette situation alarmante, nous devons à la vérité de reconnaître
que malgré toutes les stratégies modernes pour améliorer les conditions
sanitaires, les résultats obtenus n'ont pas été significatifs surtout en
Afrique. Ceci est prévisible lorsqu'on sait que ces méthodes utilisent dans la
quasi-totalité des cas, des structures modernes insuffisantes et souvent
inadaptées aux réalités socioculturelles et économiques des populations.
Or
les enquêtes montrent que 85 % de la population reconnaissent l'efficacité et
l'importance de la médecine moderne. L'étude a montré que 35 % des guérisseurs
ont quelques fois adressé un patient à une structure de santé moderne. Un tel
cadre nous paraît idéal pour la poursuite de notre marche vers les solutions
aux nombreux défis qui nous interpellent.
III APERCU
ET CONTEXTE DE LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE ET DE LA SANTE PUBLIQUE
III.1 Situation socio-économique
Le
Sénégal est situé en Afrique subsaharienne. Il est limité à l'Ouest par l'Océan
Atlantique, au Nord par la Mauritanie, au Sud par la Guinée Bissau et la Guinée
Conakry, à l'Est par le Mali et enclave la Gambie.
Sa
superficie est de 197.161 Km² pour une population d'environ 8.500.000 habitants
dont deux (2) millions se trouvent à Dakar la capitale.
La
climat est de type sahélien au Nord, soudanien au centre, subcanarien au Nord,
subguinéen au Sud (Casamance).
L'hydrographie
comprend les fleuves Sénégal et Ferlo au Nord, le Saloum et le Sine au Centre,
la Casamance et la Gambie au Sud.
Les
principales religions sont l'Islam (90 % de la population), le catholicisme et
l'animisme (10 %).
Le
pays est subdivisé en dix (10) régions administratives : Dakar,
Saint-Louis, Thiès, Diourbel, Ziguinchor, Kolda, Fatick, Kaolack, Louga et
Tambacounda.
Sur
le plan économique, le Sénégal a adopté une politique d'ajustement à moyen
terme au début de l'année 1994, ayant pour objectifs de restaurer la viabilité
financière, d'améliorer la compétitivité de l'économie et de rétablir une croissance
économique durable.
Aussi,
en 1996 le Sénégal a obtenu une croissance du produit intérieur brut réel de
5,6 %.
L'objectif
de fléchissement de l'inflation qui avait atteint le 32,1 % en 1994 après la
dévaluation du F CFA a été consolidé par un taux de 7,6 % en 1995 et 3 % en
1996.
Le
secteur industriel reste loin des niveaux de production atteint à la fin des
années 80.
Les
principaux indicateurs socio-économiques sont :
-
taux de mortalité :
16/1000 naissances ;
-
taux de mortalité
infantile : 68/1000 ;
-
taux de scolarisation
brut : 31 %
-
espérance de vie : 50
ans ;
-
taux
d'analphabétisation adultes : 35 % ;
-
accès à l'eau potable
: 48 % ;
-
accès aux services de
santé : 40 %
-
accès à
l'assainissement : 55 %
-
PIB 1996 : 2631,3
milliards F CFA ;
-
encours de la dette
publique extérieure : 1722,3 milliards F CFA ;
-
taux d'activité brut
: 41,8 % de la population totale.
III.2
Etat de la Santé Publique au Sénégal
Le
Sénégal a adopté en 1989 une Politique Nationale de Santé (PNS) basée sur la
stratégie de soins de santé primaires. Cette stratégie vise notamment
l'amélioration de la couverture sanitaire particulièrement en zone rurale et
sururbaine, le développement d'actions préventives et éducatives et la maîtrise
de la variable démographique.
La
couverture sanitaire s'est dégradée pendant la dernière décennie où par exemple
on est passé d'un hôpital pour 404.818 habitants en 1988 à un hôpital pour
465.510 en 1993.
Les
infrastructures et les ressources humaines sont également très mal réparties
entre les régions. Si Dakar possède 7 hôpitaux les régions de Fatick et Kolda
n'en disposent pas. De même on dénombre un médecin pour 4.372 habitants à Dakar
en 1993 tandis qu'à Kolda au même moment ce rapport était un médecin pour
74.684 habitants.
Suivant
les recommandations de l'OMS le budget consacré à la santé doit représenter
pour chaque pays au moins 9 % au début des années 1970 pour décroître un peu
plus de 5 % au début des années 1990.
Ainsi,
les infrastructures et les ressources humaines et financières n'ont pas suivi
le rythme de croissance démographique.
Le
taux de mortalité au Sénégal est de 18 % et en 1993 sur les 15 premières causes
de morbidité le paludisme est responsable de 29,5 % des cas, les parasitoses de
9,5 % et les affections respiratoires de 4,7 %.
Le
programme élargie de vaccination (PEV) n'a encore pas atteint ses objectifs.
Le
taux de mortalité des enfants demeurent élevés : 68 % (mortalité infantile) et
131,4 % pour la mortalité infantojuvénile.
La
situation nutritionnelle reste précaire, 22 % souffrant de malnutrition
chronique et 8 % de sa forme sévère.
La
santé maternelle est préoccupante surtout au regard des grossesses rapprochées,
précoces, nombreuses et tardives.
La
maternité est la cause principale de la mortalité maternelle et infantile. Le
cancer les MST/SIDA, les infections, le diabète et les maladies
cardio-vasculaires font également de nombreuses victimes dans cette catégorie
de la population.
IV
PLANTES MEDICINALES ET LEURS USAGES
La
flore du Sénégal a été étudiée depuis le milieu du 18e siècle avec
Michel ADANSON (1749-1754). La flore illustrée de BERHAUT (1971-1988) est une
sorte de synthèse illustrée de nombreux travaux dont un de l'auteur lui-même
(BERHAUT, 1967) qui constitue une pièce maîtresse.
La
flore du Sénégal est dominée par six (6) familles : Graminées, Papilionacées,
Cyperacées, Rubiacées, Composées et Euphorbiacées.
Les
herbacées représentent 50 % de cette flore et sont généralement annuelles, ce
qui leur permet de s'adapter aux conditions mésologiqes sans cesse changeantes.
La
savane et la steppe sont globalement les formations végétales donnantes au
Sénégal.
Si
on dénombre 2500 espèces dans la flore du Sénégal, les espèces médicinales
représentent environ 600 (KERHARO, 1971).
Avec
la péjoration des conditions climatiques beaucoup d'espèces ont disparu ou en
voie de disparition. Voici quelques plantes d'usage courante dans la médecine
traditionnelle au Sénégal.
LISTE
DES PLANTES COURAMMENT UTILISES DANS LA PHARMAMACOPEE TRADITIONNELLE
SENEGALAISE
Nom
Scientifique
|
Famille
|
Biotype
|
Nom
en Wolof
|
Usages
|
Acacia
nilotica adansonci
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Néb-néb
|
Cicatrisant,
diabète, dysenterie
|
**
Acacia albida
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Kadd
|
Fébrifuge
|
*
Acacia macrostachya
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Sam
|
Laxatif
vulnéraire
|
Acacia
seyal
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Surur
fénex
|
Dysenterie
lèpre
|
Acacia
siebriana
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Sandandur
|
Rhume
vermifuge
|
**
Afzelia africana
|
Caesalpiniaceae
|
Arbuste
|
Xol,
fol, lengé
|
Fièvre
dysenterie
|
Anacardium
occidentale
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Darkase
|
Hypertension
diabète
|
**
Anogeissus leiocarpus
|
Combretaceae
|
Arbuste
|
Ngejann
|
Diarrhée,
fièvre
|
Annona
senegalensis
|
Annonaceae
|
Arbre
|
Digor,
Dugor
|
Diarrhée,
toux
|
Bauhinia
refescens
|
Caesalpiniaceae
|
Arbuste
|
Randa
|
Diarrhée,
fièvre, lèpre
|
***
Bombax costatum
|
Bombacaceae
|
Arbre
|
Garab
lawbe
|
Fièvre,
lactation
|
***
Borassus flabellifer
|
Palmeae
|
Ronier
|
Ron
|
Bronchite
gorge
|
Boscia
senegalensis
|
Capparidaceae
|
Arbuste
|
Njandam
|
Colique,
jaunisse
|
Capparis
tomentosa
|
Capparidaceae
|
Arbuste
|
Xerew
|
Laxatif
|
*
Carapa procera
|
Reliaceae
|
Arbre
|
Tulu-Kuna
|
Toux,
constipation
|
*
Cassia siéberiana
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Senjen
Sinjan
|
Maux
de ventre
|
**
Ceiba pentandra
|
Bombacaceae
|
Arbre
|
Betene
|
Palu,
asthme
|
*
Cochlospermum tinctorium
|
Niokoloaceae
|
Arbrisseau
|
Fayaar
|
Fièvre
hémorroïde
|
*
Cobretum aculeatum
|
Combretaceae
|
Arbuste
|
Sawa
|
Fièvre,
lèpre, constipation
|
*
Combretum glutinosum
|
Combretaceae
|
Arbre
|
Ratt
|
Diarrhéique,
fébrifuge
|
Combretum
micranthum
|
Combretaceae
|
Arbuste
|
Sexew,
Kinkeliba
|
Cicatrisation,
boisson diarrhéique
|
Combretum
nigricans
|
Combretaceae
|
Arbre
|
Tap,
Jamratt
|
Rhumes,
migraines
|
***
Cordyla pinnata
|
Ceasalpininceae
|
Arbre
|
Dimb
|
Conjonchure,
diarrhée
|
Crataeva
religiosa
|
Capparidaceae
|
Arbuste
|
Xore-Xurel
|
Fièvre,
jaunisse, stérilité
|
***
Dalbergia melanoxylon
|
Fabaceae
|
Arbuste
|
Njalamban
|
Diarrhée,
syphilis
|
***
Daniellia oliveri
|
Ceasalpiniaceae
|
Arbre
|
Santam
|
Fièvre
hémorroïdes
|
Dichrostachys
glomerata
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Sinc
|
Dysenterie,
morsure de serpent
|
*
Entada africana
|
Mimosaceae
|
Arbuste
|
Mbacar
|
Fortifiant
contrepoison
|
*
Erythrina senegalensis
|
Fabaceae
|
Arbuste
|
Xunjel
|
Troubles
gastriques, aménorrhée
|
Euphorbia
hirta
|
Euphorbiaceae
|
Herbacée
|
Mbal
|
Antiamébien,
diarrhéique, asumatique
|
***
Fagara Xanthoxyloïdes
|
Pousset
|
Arbre
|
Dengideg
|
Anti-drepanocytaire
|
Ficus
gnaphalocarpa
|
Moraceae
|
Arbre
|
Gang
|
Jaunisse
|
***
Ficus iteophylla
|
Moraceae
|
Arbuste
|
Loro
rey don
|
Tuberculose,
neurologie
|
Ficus
capensis
|
Moraceae
|
Arbuste
|
Soto
arjana
|
Aphodisiaque,
diarrhéique
|
*
Gardenia erubescens
|
Rubiaceae
|
Arbuste
|
Dibuton
bu jigen
|
Maladies
gastriques
|
*
Gardenia triacantha
|
Rubiaceae
|
Arbuste
|
Dibuton
bu goor
|
Maladies
gastriques
|
*
Brewia bicolor
|
Tiliaceae
|
Arbuste
|
Kell
|
Laxatif
|
*
Grewia senegalensis
|
Combretaceae
|
Arbuste
|
Nguer
|
Antitussif
|
*
Hexalobus monopetatus
|
Annonnaceae
|
Arbuste
|
Xasaw
|
Diarrhée
rhumes
|
Jotropha
chevalieri
|
Euphorbiaceae
|
Arbrisseau
|
Witenibët
|
Prostate
|
***
Khaya senegalensis
|
Melinaceae
|
Arbre
|
Xay
|
Jaunisse,
laxatif
|
*
Lannea acida
|
Anacardiaceae
|
Arbuste
|
Soon
|
Scorbut,
dysenterie
|
Mangifera
indica
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Mango
|
Scorbut
diarrhée, hémorroïdes
|
Maytenus
senegalensis
|
Celastraceae
|
Arbuste
|
Ngengided
|
Morsures
de serpent
|
***
Mitragyna inermis
|
Rubiaceae
|
Arbre
|
Hos-xos
|
Constipation
jaunisse
|
*
Moghania fagenea
|
Pousset
|
Arbrisseau
|
Samfito
|
Hypotenseur,
hypoglycémiant
|
*
Nauclea latifolia
|
Pousset
|
Arbuste-liane
|
Nandok
|
Fièvres
|
**
Parkia biglobosa
|
Misnosaceae
|
Arbre
|
Ul,
nere, nete
|
Diarrhée
coliques
|
Piliostigma
reticulatum
|
Caesalpiniceae
|
Arbuste
|
Ngigis
|
Rhumes,
yeux, toux, diarrhée
|
***
Prosopis africana
|
Mimosaceae
|
Arbre
|
Yiir
|
Rages
de dent
|
*
Peterocarpus erinaceus
|
Fabaceae
|
Arbre
|
Wen
|
Fébrifuges
|
Saba
senegalensis
|
Apocynaceae
|
Liane
ligneuse
|
Madd
|
Dysenterie
|
*
Salvadora persica
|
Salvadoraceae
|
Arbuste-liane
|
Ngaw
|
Maladies
du foie, asthme
|
*
Sclerocarya birrea
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Beer,
biir
|
Maux
de dent, laxatif
|
*
Securidaca longepedunculata
|
Polygalaceae
|
Arbuste
|
Fuf
|
Contrepoison,
laxatif
|
*
Securinega virosa
|
Euphorbiaceae
|
Arbuste
|
Keng
|
Vermifuge,
stérilité
|
*
Spondias mombin
|
Anacardiaceae
|
Arbre
|
Soob
|
Constipation
|
***
Sterculia setigera
|
sterculiaceae
|
Arbuste
|
Mbep
|
Diarrhéique,
toux
|
Stereospermum
kanthianum
|
Bignoniaceae
|
Liane
|
Feex
Yetudë
|
Toux
|
Strophanthus
sarmentosus
|
Apocynaceae
|
Arbuste-liane
|
Cox
|
Vomitif,
vermifuge
|
*
Strychnos spinosa
|
Loganiaceae
|
Arbuste
|
Tëmb
|
Morsures
de serpent
|
*
Tamarindus indica
|
Caesalpiniaceae
|
Arbre
|
Daxaar
|
Très
varié
|
*
Vitex doniana
|
Verbenaceae
|
Arbre
|
Lëng
|
Favorise
la conception contre la dysenterie, asthme
|
*
Vitex mandiensis
|
Verbenaceae
|
Arbuste
|
Lëng
|
Dermatose,
maux de dent
|
Cassia
italika
|
Caesalpiniaceae
|
Herbacée
|
Laydur
|
Laxative,
purgative, vermifuge
|
*
Zizyphus mucronata
|
Rhamnaceae
|
Arbuste
|
Sedem
|
Incontinence
urinaire
|
*
Zizyphus mauritiana
|
Rhamnaceae
|
Arbuste
|
Sedem
|
Affection
des voies urinaires
|
Cassia
alata
|
Caesalpiniaceae
|
Arbuste
|
Mbata
|
Céphalées
et mycoses
|
Moringa
olerfera
|
Moringaceae
|
Arbre
|
Nébodaï
|
Asthme,
ulcère, fièvre jaune
|
Cymbogon
gigantus
|
poaceae
|
Herbacée
|
Benfala
|
Défatigant,
fébrifuge
|
* Menacés de disparaître 37
** Arbres
protégés
7
*** Protégés
et menacés de disparaître 2
Référence : Direction des
Eaux et Forêts ou CFTC Route des Pères MARISTES HANN
IV.2. PLANTES
UTILISEES PAR LA MAJORITE DES
TRADIPRATICIENS DU SENEGAL
1.
Guera
Senegalensis : Famille Combretaceae
Noms Vernaculaires
:
Wolof
: Nguer
Mandingue
: Mamacouncoyo
Fréquence au Sénégal
: tout le territoire
Utilisation
: bouillir les feuilles dans l'eau et boire la solution pour soigner la toux.
2. Cassia
alata : Famille Caesalpinaceae
Noms Vernaculaires
:
Wolof
: bantamaré
Mandingue
: Kassala
Fréquence : partout au
Sénégal
Utilisation
: le jus des feuilles pilées de cet arbuste soigne les affections mycosiques
dermiques ; les feuilles fraîches maintenues sur la tête avec un mouchoir
calment et guérissent les céphalées.
3 : Cassia Italia ; Caesalpinaceae
Wolof : Laydur
Manding :
Fréquence
: Nord Sénégal
Utilisation
: verser de l'eau chaude sur les feuilles; laisser …….et boire : laxatif
4 : Acacia Nilotica
; Mimosaceae
Wolof
: nebneb
Manding
: bano
Fréquence
: Delta, Vallée du fleuve Sénégal
Utilisation
: Cicatrisant : la poudre de feuilles séchées et pillées ainsi que du fruit est
appliquée sur les plaies.
L'acacia
nilotica est également utilisé chez les diabétiques
5 : Cassia sieberiana
; Caesalpiniaceae
Wolof
: Sendien
Manding
: Sindian
Fréquence
: Sud du Sénégal
Utilisation
: Elle intervient dans la pharmacopée
traditionnelle dans le traitement de plusieurs affections: maux de ventre,
lèpre , dermatose, impuissance sexuelle, maladies vénériennes jaunisse etc….. .
On lui reconnaît des propriétés
aphrodisiaques , laxatives vermifuges , diarrhéiques et purgatives
6 : Piliostigma
Réticulatum ; Caesalpiniaceae
Wolof
: Nguiguis
Manding
: Fara
Fréquence
: Vallée du Fleuve Sénégal et régions Sud
Utilisation
: C'est un grand médicament au Sénégal pour les rhumes, les ophtalmies, la
toux, les névralgies dentaires, les céphalées et les oreilles (feuilles)
Les
écorces sont utilisées contre la diarrhée , dysenterie, maux de dents, les
rhumatismes et ulcères.
Avec
l'essence du tamarin et les gousses de l'acacia nilotica c'est un bon
cicatrisant.
Les
jeunes feuilles macères donnent un
composé utile pour prévenir le rachitisme, le Kwashiorkor et l'anorexie des
bébés.
7 : Tamarindus Indica
; Caesalpiniaceae
Wolof
: daxar
Manding
: timtimb
Fréquence
: Zones soudano-sahélien , soudanienne
Utilisation
: arbre sacré, il est utilisé au Sénégal
dans le traitement de la gonococcie en
association soit avec le fatrophacurcas
( soit avec le prosopis africana).
L'
écorce de tige de tamarinier associé à
celle du pilostigma réticulatum et aux fruits d'Acacia nilotica constitue un bon mélange
hémostatique et cicatrisant.
Pour
la Constipation : débarrasser le fruit des graines et piler le mélanger la
masse obtenue avec de l'eau et boire en une seule fois le main à jeun.
8 : Psidium guajava
; Myrtaceae
Wolof
: Goyab
Manding
: Goyabo
Fréquence
: tout le pays
Utisation
: diarrhée infantile, dysenterie
9 : Moringa oleifera
; MORINGACEAE
Wolof
: Nébédaï
Manding
: Nébédayo
Fréquence
: villages, Dakar et Casamance
Utilisation
: racine est utilisée contre la fièvre les céphalées, les névralgies,
rhumatismes et les douleurs articulaires.
Dans
les crises d'épilepsie, d'hysenterie et des douleurs abdominales on utilise une décoction sucrée de racines,
écorces fleurs et feuilles.
10 : Carapa Procera
Manding et Wolof
: Touloucouna
Fréquence
: Sud du Sénégal
Utilisation
: C'est l'un des arbres les plus utilisés dans la médecine locale (fièvre,
toux, crises d'asthme, affections des voies respiratoires, épilepsie maux de
ventre, constipation, hémorroïdes fortifiant, syphilis , hernie).
Il
possède des propriétés aphrodisiaques , vermifuges et purgatives
Ces
plantes bien qu'utilisées par la majorité des tradipraticiens du pays ne
poussent pas toutes sur toute l'étendue du territoire.
V : LA MEDECINE ET LA PHARMACOPEE TRADITIONNELLE
Etat actuel et perspective
Le recensement national de ces tradipraticiens
a débuté en 1997 et n'est pas encore achevé.
Néanmoins
quelques résultats fiables au niveau de deux régions existant : Région
de Fatick : selon les statiques obtenus au niveau du centre Expérimental de
Médecine Traditionnelle de Fatick
(CEMT) le département de Fatick compterait environ 500 guérisseurs contre 307
dans celui de Thiès.
Une estimation à raison de 850 guérisseurs par
région donnerait 8500 tradipraticiens pour l'ensemble du pays soit 1 guérisseur
par 1000 ce qui , comparé aux statistiques officielles de 1993 relatives au
taux de médecins par rapport à la population nationale, nous permet de dire que
les tradipraticiens peuvent apporter leur contribution à l'alimentation de la
santé publique.
En effet le taux national de médecins à Dakar
en 1993 est de 1/4372 contre 1/74684 habitants à Kolda.
Cette comparaison nous permet de confirmer les
statistiques de l'OMS qui disent que 80% de la population africaine fait appel à la médecine traditionnelle et aux
soins de santé primaires.
V.I. CADRE INSTITUTIONNEL ET
LEGISLATIVE DE L’EXERCICE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE ET DE L’UTILISATION DES
PLANTES MEDICINALES
La loi 66-069 du 4 Juillet 1966 relative à
l'exercice de la médecine "moderne et à la médecine traditionnelle, c'est
pourquoi nous disons que la médecine traditionnelle est tolérée au Sénégal .
La cherté des médicaments pharmaceutiques, le
faible pouvoir d'achat des populations aggravé par la dévaluation du FCA, les
résultats positifs aux quels sont parvenus les centres expérimentaux de recherche en Médecine Traditionnelle, le
taux de fréquentation très élevé des structures traditionnelles (plus de 85% de
la population), les critères d'accessibilité et de disponibilité ( 1
tradipraticien pour 1000 habitants, les nouvelles orientations de la politique de santé et d'action sociale
en cours et qui prône la réhabilitation de la médecine et de la
pharmacopée traditionnelle, ont amené
les pouvoirs publics à mettre en place
en 1996 un comité chargé de promouvoir
la médecine et la pharmacopée traditionnelle. Ce comité a permis la tenue en décembre 1998 d'un forum national chargé
de réfléchir sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles. Un projet de
loi sur l'exercice de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle a été
élaboré et soumis aux autorités pour adoption.
Dans ce projet de loi l'accent a été mis sur la
collaboration nécessaire entre les deux
médecines et la promotion des plantes médicinales.
Il faut souligner la création depuis 1996 au
niveau de la Direction de santé et de l’Hygiène, d’une division de la Médecine
et de la Pharmacopée Traditionnelles
Cette division est chargée de la coordination nationale
des activités de Médecine et de Pharmacopée Traditionnelle en relation avec les
Ministères chargés de la Recherche, de l’Environnement, des ONG et des
partenaires au développement.
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