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“Many people praise and acknowledge the healing power of plants, but few people actually take action to prevent their extension by planting and conserving them for future generations.”

Saturday, 14 December 2013


 CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES PLANTES MEDICINALES ET LA MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE NAIROBI 22 - 29 NOVEMBRE 1999.

 

 

 

I  RESUME

 

Pays Soudano-sahélien de 8.500.000 habitants environ, le Sénégal a été durement frappé par la sécheresse des années 1970 ce qui a affecté lourdement le développement socio-économique avec une démographie galopante.

 

La situation sanitaire est très précaire avec une moyenne de un médecin pour 4.372 habitants dans la capitale contre un médecin pour 74.684 habitants dans la région de Kolda en 1993.

 

Au même moment, on estime à 1/1000 le rapport tradipraticien/populations.

 

Ceci justifie l'importance de la médecine traditionnelle dans le pays accentuée ces dernières années par l'inaccessibilité des médicaments à la majorité des populations et la dévaluation du F CFA.

 

Cette situation a favorisé l'émergence des centres expérimentaux de Médecine Traditionnelle dont les plus importants sont :

 

-         le centre expérimental de Médecine Traditionnelle de Fatick (CEMT) dont le promoteur est le médecin Dr. Erick GBODOSSOU (élève du Professeur Henri COLLOMB).

 

-         l'Hôpital expérimental de Keur Massar créé par le Professeur Yvette PARES de l'Université de Dakar.

 

A la base de la création de ces centres se trouvent les instructions du Président de la République du Sénégal Son Excellence Monsieur Abdou DIOUF qui a demandé en 1985 au Ministre de la Recherche d'appuyer le projet de Médecine Traditionnelle initié par le Dr. Erick GBODOSSOU.

 

Parallèlement à ces actions, d'autres  ont été entreprises dans le domaine de la promotion, de la valorisation et de la conservation des plantes médicinales.

 

Des jardins de plantes médicinales ont été développées au niveau des centres précités, au niveau de l'Université de Dakar avec les chercheurs du département de la Faculté de Médecine et de Pharmacie et l'ONG Enda-Tiers-Monde.

 

Cette dernière ONG a appuyé dans la région de Dakar des populations locales dans la création de jardins de plantes médicinales et à Mbour (90 Km de Dakar) également au niveau de l'Institut de Santé et Développement (ISED).

 

Il faut souligner également l'action de valorisation entre Enda et la Faculté de Médecine et Pharmacie qui a permis la mise en sachet de 3 tisanes actuellement commercialisées dans 10 pharmacies de Dakar (Nguertisane : antitussif ; Mbal-tisane : antidiarrhéique et le Laxatisane : laxatif).

 

Toutes ces actions ont abouti à l'élaboration d'un projet de loi sur l'exercice de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle au Sénégal qui vient d'être soumis aux autorités.

 

II INTRODUCTION

 

L'Afrique est réputée pour la richesse de sa flore qui comprend plusieurs dizaines de milliers d'espèces végétales. Ces dernières, sont plus ou moins inventoriées suivant les pays compte tenu de la diversité climatique et écologique. Un nombre" relativement restreint de celles-ci, bien étudié scientifiquement, contient des principes actifs remarquables, d'usage courante, mentionnés dans les pharmacopées des pays industrialisés. La grande majorité des autres plantes renferme d'immenses potentialités thérapeutiques soupçonnées ou non et est utilisée avant tout en médecine traditionnelle utilisée par plus de 85 % des populations africaines. Malgré d'importantes recherches éthno-botaniques, phytochimiques, pharmacologiques, biomédicales et cliniques menées en Afrique par différentes équipes de chercheurs, et d'importantes réunions ou symposium de spécialistes en la matière depuis bientôt trois décennies, force est de constater que la pharmacopée africaine officielle éditée par l'OUA, n'a pas été suffisamment vulgarisée par les Etats membres. Les raisons de cette lacune, qu'elles soient justifiables ou non, nous permettent aujourd'hui de relever un grand défi.

 

De manière générale dans les pays en développement, 1,5 millions d'enfants meurent chaque année de maladies infectieuses ou parasitaires. Fragilisés par la malnutrition, plus de 7 millions d'entre eux sont emportés par des diarrhées et des infections respiratoires.

Aux grandes endémies africaines connues viennent s'ajouter la pandémie SIDA avec les risques connus.

 

Devant ce constat et cette situation alarmante, nous devons à la vérité de reconnaître que malgré toutes les stratégies modernes pour améliorer les conditions sanitaires, les résultats obtenus n'ont pas été significatifs surtout en Afrique. Ceci est prévisible lorsqu'on sait que ces méthodes utilisent dans la quasi-totalité des cas, des structures modernes insuffisantes et souvent inadaptées aux réalités socioculturelles et économiques des populations.

 

Or les enquêtes montrent que 85 % de la population reconnaissent l'efficacité et l'importance de la médecine moderne. L'étude a montré que 35 % des guérisseurs ont quelques fois adressé un patient à une structure de santé moderne. Un tel cadre nous paraît idéal pour la poursuite de notre marche vers les solutions aux nombreux défis qui nous interpellent.

 

III APERCU ET CONTEXTE DE LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE ET DE LA SANTE PUBLIQUE

 

       III.1 Situation socio-économique

 

Le Sénégal est situé en Afrique subsaharienne. Il est limité à l'Ouest par l'Océan Atlantique, au Nord par la Mauritanie, au Sud par la Guinée Bissau et la Guinée Conakry, à l'Est par le Mali et enclave la Gambie.

 

Sa superficie est de 197.161 Km² pour une population d'environ 8.500.000 habitants dont deux (2) millions se trouvent à Dakar la capitale.

 

La climat est de type sahélien au Nord, soudanien au centre, subcanarien au Nord, subguinéen au Sud (Casamance).

 

L'hydrographie comprend les fleuves Sénégal et Ferlo au Nord, le Saloum et le Sine au Centre, la Casamance et la Gambie au Sud.

 

Les principales religions sont l'Islam (90 % de la population), le catholicisme et l'animisme (10 %).

 

Le pays est subdivisé en dix (10) régions administratives : Dakar, Saint-Louis, Thiès, Diourbel, Ziguinchor, Kolda, Fatick, Kaolack, Louga et Tambacounda.

 

Sur le plan économique, le Sénégal a adopté une politique d'ajustement à moyen terme au début de l'année 1994, ayant pour objectifs de restaurer la viabilité financière, d'améliorer la compétitivité de l'économie et de rétablir une croissance économique durable.

 

Aussi, en 1996 le Sénégal a obtenu une croissance du produit intérieur brut réel de 5,6 %.

 

L'objectif de fléchissement de l'inflation qui avait atteint le 32,1 % en 1994 après la dévaluation du F CFA a été consolidé par un taux de 7,6 % en 1995 et 3 % en 1996.

 

Le secteur industriel reste loin des niveaux de production atteint à la fin des années 80.

 

Les principaux indicateurs socio-économiques sont :

 

-    taux de mortalité : 16/1000 naissances ;

-    taux de mortalité infantile : 68/1000 ;

-    taux de scolarisation brut : 31 %

-    espérance de vie : 50 ans ;

-    taux d'analphabétisation adultes : 35 % ;

-    accès à l'eau potable : 48 % ;

-    accès aux services de santé : 40 %

-    accès à l'assainissement : 55 %

-    PIB 1996 : 2631,3 milliards F CFA ;

-    encours de la dette publique extérieure : 1722,3 milliards F CFA ;

-    taux d'activité brut : 41,8 % de la population totale.

 

III.2 Etat de la Santé Publique au Sénégal

 

Le Sénégal a adopté en 1989 une Politique Nationale de Santé (PNS) basée sur la stratégie de soins de santé primaires. Cette stratégie vise notamment l'amélioration de la couverture sanitaire particulièrement en zone rurale et sururbaine, le développement d'actions préventives et éducatives et la maîtrise de la variable démographique.

 

La couverture sanitaire s'est dégradée pendant la dernière décennie où par exemple on est passé d'un hôpital pour 404.818 habitants en 1988 à un hôpital pour 465.510 en 1993.

 

Les infrastructures et les ressources humaines sont également très mal réparties entre les régions. Si Dakar possède 7 hôpitaux les régions de Fatick et Kolda n'en disposent pas. De même on dénombre un médecin pour 4.372 habitants à Dakar en 1993 tandis qu'à Kolda au même moment ce rapport était un médecin pour 74.684 habitants.

 

Suivant les recommandations de l'OMS le budget consacré à la santé doit représenter pour chaque pays au moins 9 % au début des années 1970 pour décroître un peu plus de 5 % au début des années 1990.

 

Ainsi, les infrastructures et les ressources humaines et financières n'ont pas suivi le rythme de croissance démographique.

 

Le taux de mortalité au Sénégal est de 18 % et en 1993 sur les 15 premières causes de morbidité le paludisme est responsable de 29,5 % des cas, les parasitoses de 9,5 % et les affections respiratoires de 4,7 %.

 

Le programme élargie de vaccination (PEV) n'a encore pas atteint ses objectifs.

 

Le taux de mortalité des enfants demeurent élevés : 68 % (mortalité infantile) et 131,4 % pour la mortalité infantojuvénile.

 

La situation nutritionnelle reste précaire, 22 % souffrant de malnutrition chronique et 8 % de sa forme sévère.

 

La santé maternelle est préoccupante surtout au regard des grossesses rapprochées, précoces, nombreuses et tardives.

 

La maternité est la cause principale de la mortalité maternelle et infantile. Le cancer les MST/SIDA, les infections, le diabète et les maladies cardio-vasculaires font également de nombreuses victimes dans cette catégorie de la population.

 

IV PLANTES MEDICINALES ET LEURS USAGES

 

La flore du Sénégal a été étudiée depuis le milieu du 18e siècle avec Michel ADANSON (1749-1754). La flore illustrée de BERHAUT (1971-1988) est une sorte de synthèse illustrée de nombreux travaux dont un de l'auteur lui-même (BERHAUT, 1967) qui constitue une pièce maîtresse.

 

La flore du Sénégal est dominée par six (6) familles : Graminées, Papilionacées, Cyperacées, Rubiacées, Composées et Euphorbiacées.

 

Les herbacées représentent 50 % de cette flore et sont généralement annuelles, ce qui leur permet de s'adapter aux conditions mésologiqes sans cesse changeantes.

 

La savane et la steppe sont globalement les formations végétales donnantes au Sénégal.

 

Si on dénombre 2500 espèces dans la flore du Sénégal, les espèces médicinales représentent environ 600 (KERHARO, 1971).

 

Avec la péjoration des conditions climatiques beaucoup d'espèces ont disparu ou en voie de disparition. Voici quelques plantes d'usage courante dans la médecine traditionnelle au Sénégal.


LISTE DES PLANTES COURAMMENT UTILISES DANS LA PHARMAMACOPEE TRADITIONNELLE SENEGALAISE

 

 

Nom Scientifique
Famille
Biotype
Nom en Wolof
Usages
 
Acacia nilotica adansonci
 
Mimosaceae
 
Arbuste
 
Néb-néb
Cicatrisant, diabète, dysenterie
** Acacia albida
Mimosaceae
Arbre
Kadd
Fébrifuge
* Acacia macrostachya
Mimosaceae
Arbuste
Sam
Laxatif vulnéraire
Acacia seyal
Mimosaceae
Arbuste
Surur fénex
Dysenterie lèpre
Acacia siebriana
Mimosaceae
Arbuste
Sandandur
Rhume vermifuge
** Afzelia africana
Caesalpiniaceae
Arbuste
Xol, fol, lengé
Fièvre dysenterie
Anacardium occidentale
Anacardiaceae
Arbre
Darkase
Hypertension diabète
** Anogeissus leiocarpus
Combretaceae
Arbuste
Ngejann
Diarrhée, fièvre
Annona senegalensis
Annonaceae
Arbre
Digor, Dugor
Diarrhée, toux
Bauhinia refescens
Caesalpiniaceae
Arbuste
Randa
Diarrhée, fièvre, lèpre
*** Bombax costatum
Bombacaceae
Arbre
Garab lawbe
Fièvre, lactation
*** Borassus flabellifer
Palmeae
Ronier
Ron
Bronchite gorge
Boscia senegalensis
Capparidaceae
Arbuste
Njandam
Colique, jaunisse
Capparis tomentosa
Capparidaceae
Arbuste
Xerew
Laxatif
* Carapa procera
Reliaceae
Arbre
Tulu-Kuna
Toux, constipation
* Cassia siéberiana
Mimosaceae
Arbuste
Senjen Sinjan
Maux de ventre
** Ceiba pentandra
Bombacaceae
Arbre
Betene
Palu, asthme
* Cochlospermum tinctorium
Niokoloaceae
Arbrisseau
Fayaar
Fièvre hémorroïde
* Cobretum aculeatum
Combretaceae
Arbuste
Sawa
Fièvre, lèpre, constipation
* Combretum glutinosum
Combretaceae
Arbre
Ratt
Diarrhéique, fébrifuge
 
Combretum micranthum
 
Combretaceae
 
Arbuste
 
Sexew, Kinkeliba
Cicatrisation, boisson diarrhéique
Combretum nigricans
Combretaceae
Arbre
Tap, Jamratt
Rhumes, migraines
*** Cordyla pinnata
Ceasalpininceae
Arbre
Dimb
Conjonchure, diarrhée
Crataeva religiosa
Capparidaceae
Arbuste
Xore-Xurel
Fièvre, jaunisse, stérilité
*** Dalbergia melanoxylon
Fabaceae
Arbuste
Njalamban
Diarrhée, syphilis
*** Daniellia oliveri
Ceasalpiniaceae
Arbre
Santam
Fièvre hémorroïdes
 
Dichrostachys glomerata
 
Mimosaceae
 
Arbuste
 
Sinc
Dysenterie, morsure de serpent
* Entada africana
Mimosaceae
Arbuste
Mbacar
Fortifiant contrepoison
 
* Erythrina senegalensis
 
Fabaceae
 
Arbuste
 
Xunjel
Troubles gastriques, aménorrhée
 
Euphorbia hirta
 
Euphorbiaceae
 
Herbacée
 
Mbal
Antiamébien, diarrhéique, asumatique
*** Fagara Xanthoxyloïdes
Pousset
Arbre
Dengideg
Anti-drepanocytaire
Ficus gnaphalocarpa
Moraceae
Arbre
Gang
Jaunisse
*** Ficus iteophylla
Moraceae
Arbuste
Loro rey don
Tuberculose, neurologie
Ficus capensis
Moraceae
Arbuste
Soto arjana
Aphodisiaque, diarrhéique
* Gardenia erubescens
Rubiaceae
Arbuste
Dibuton bu jigen
Maladies gastriques
* Gardenia triacantha
Rubiaceae
Arbuste
Dibuton bu goor
Maladies gastriques
* Brewia bicolor
Tiliaceae
Arbuste
Kell
Laxatif
* Grewia senegalensis
Combretaceae
Arbuste
Nguer
Antitussif
* Hexalobus monopetatus
Annonnaceae
Arbuste
Xasaw
Diarrhée rhumes
Jotropha chevalieri
Euphorbiaceae
Arbrisseau
Witenibët
Prostate
*** Khaya senegalensis
Melinaceae
Arbre
Xay
Jaunisse, laxatif
* Lannea acida
Anacardiaceae
Arbuste
Soon
Scorbut, dysenterie
Mangifera indica
Anacardiaceae
Arbre
Mango
Scorbut diarrhée, hémorroïdes
Maytenus senegalensis
Celastraceae
Arbuste
Ngengided
Morsures de serpent
*** Mitragyna inermis
Rubiaceae
Arbre
Hos-xos
Constipation jaunisse
* Moghania fagenea
Pousset
Arbrisseau
Samfito
Hypotenseur, hypoglycémiant
* Nauclea latifolia
Pousset
Arbuste-liane
Nandok
Fièvres
** Parkia biglobosa
Misnosaceae
Arbre
Ul, nere, nete
 
Diarrhée coliques
Piliostigma reticulatum
Caesalpiniceae
Arbuste
Ngigis
Rhumes, yeux, toux, diarrhée
*** Prosopis africana
Mimosaceae
Arbre
Yiir
Rages de dent
* Peterocarpus erinaceus
Fabaceae
Arbre
Wen
Fébrifuges
Saba senegalensis
Apocynaceae
Liane ligneuse
Madd
Dysenterie
* Salvadora persica
Salvadoraceae
Arbuste-liane
Ngaw
Maladies du foie, asthme
* Sclerocarya birrea
Anacardiaceae
Arbre
Beer, biir
Maux de dent, laxatif
* Securidaca longepedunculata
Polygalaceae
Arbuste
Fuf
Contrepoison, laxatif
* Securinega virosa
Euphorbiaceae
Arbuste
Keng
Vermifuge, stérilité
* Spondias mombin
Anacardiaceae
Arbre
Soob
Constipation
*** Sterculia setigera
sterculiaceae
Arbuste
Mbep
Diarrhéique, toux
Stereospermum kanthianum
Bignoniaceae
Liane
Feex Yetudë
Toux
Strophanthus sarmentosus
Apocynaceae
Arbuste-liane
Cox
Vomitif, vermifuge
* Strychnos spinosa
Loganiaceae
Arbuste
Tëmb
Morsures de serpent
* Tamarindus indica
Caesalpiniaceae
Arbre
Daxaar
Très varié
 
* Vitex doniana
 
Verbenaceae
 
Arbre
 
Lëng
Favorise la conception contre la dysenterie, asthme
* Vitex mandiensis
Verbenaceae
Arbuste
Lëng
Dermatose, maux de dent
 
Cassia italika
 
Caesalpiniaceae
 
Herbacée
 
Laydur
Laxative, purgative, vermifuge
* Zizyphus mucronata
Rhamnaceae
Arbuste
Sedem
Incontinence urinaire
* Zizyphus mauritiana
Rhamnaceae
Arbuste
Sedem
Affection des voies urinaires
Cassia alata
Caesalpiniaceae
Arbuste
Mbata
Céphalées et mycoses
Moringa olerfera
Moringaceae
Arbre
Nébodaï
Asthme, ulcère, fièvre jaune
Cymbogon gigantus
poaceae
Herbacée
Benfala
Défatigant, fébrifuge

 

                        *          Menacés de disparaître                                    37

                       **         Arbres protégés                                                7

                     ***         Protégés et menacés de disparaître       2

 

Référence : Direction des Eaux et Forêts ou CFTC Route des Pères MARISTES HANN


IV.2. PLANTES UTILISEES PAR LA MAJORITE DES

        TRADIPRATICIENS DU SENEGAL

 

1.      Guera Senegalensis : Famille Combretaceae

Noms Vernaculaires :     

 Wolof : Nguer

 Mandingue : Mamacouncoyo

Fréquence au Sénégal : tout le territoire

Utilisation : bouillir les feuilles dans l'eau et boire la solution pour soigner la toux.

 

2.  Cassia alata : Famille Caesalpinaceae

Noms Vernaculaires :      

 Wolof : bantamaré

Mandingue : Kassala

Fréquence :  partout au Sénégal 

 

Utilisation : le jus des feuilles pilées de cet arbuste soigne les affections mycosiques dermiques ; les feuilles fraîches maintenues sur la tête avec un mouchoir calment et guérissent les céphalées.

 

3 : Cassia Italia ; Caesalpinaceae

Wolof : Laydur

Manding :

Fréquence : Nord Sénégal

 

Utilisation : verser de l'eau chaude sur les feuilles; laisser …….et boire : laxatif

 

4 :  Acacia Nilotica ; Mimosaceae

Wolof : nebneb

Manding : bano

Fréquence : Delta, Vallée du fleuve Sénégal

 

Utilisation : Cicatrisant : la poudre de feuilles séchées et pillées ainsi que du fruit est appliquée sur les plaies.

L'acacia nilotica est également utilisé chez les diabétiques

 

5 : Cassia sieberiana ; Caesalpiniaceae

Wolof : Sendien

Manding :  Sindian

Fréquence : Sud du Sénégal

Utilisation : Elle intervient  dans la pharmacopée traditionnelle dans le traitement de plusieurs affections: maux de ventre, lèpre , dermatose, impuissance sexuelle, maladies vénériennes jaunisse etc….. . On  lui reconnaît des propriétés aphrodisiaques , laxatives vermifuges , diarrhéiques et purgatives

 

6 : Piliostigma Réticulatum ; Caesalpiniaceae

Wolof : Nguiguis

Manding : Fara

Fréquence : Vallée  du Fleuve  Sénégal et régions Sud 

 

Utilisation : C'est un grand médicament au Sénégal pour les rhumes, les ophtalmies, la toux, les névralgies dentaires, les céphalées et les oreilles (feuilles)

Les écorces sont utilisées contre la diarrhée , dysenterie, maux de dents, les rhumatismes  et ulcères.

Avec l'essence du tamarin et les gousses de l'acacia nilotica c'est un bon cicatrisant.

Les jeunes feuilles macères donnent  un composé utile pour prévenir le rachitisme, le Kwashiorkor et l'anorexie des bébés.

 

7 : Tamarindus Indica ; Caesalpiniaceae

Wolof : daxar

Manding : timtimb

Fréquence : Zones soudano-sahélien , soudanienne

 

Utilisation : arbre sacré, il est utilisé  au Sénégal dans le traitement de la gonococcie  en association  soit avec le fatrophacurcas ( soit avec le prosopis africana).

L' écorce de tige de tamarinier  associé à celle du pilostigma réticulatum et aux fruits d'Acacia  nilotica constitue un bon mélange hémostatique et cicatrisant.

Pour la Constipation : débarrasser le fruit des graines et piler le mélanger la masse obtenue avec de l'eau et boire en une seule fois le main à jeun.

 

8 :  Psidium guajava ; Myrtaceae

Wolof : Goyab

Manding : Goyabo

Fréquence : tout le pays

Utisation :  diarrhée infantile, dysenterie

 

9 : Moringa oleifera ; MORINGACEAE

Wolof : Nébédaï

Manding : Nébédayo

Fréquence : villages, Dakar et Casamance

Utilisation : racine est utilisée contre la fièvre les céphalées, les névralgies, rhumatismes et les douleurs articulaires.

Dans les crises d'épilepsie, d'hysenterie et des douleurs abdominales  on utilise une décoction sucrée de racines, écorces fleurs et feuilles.

 

10 : Carapa Procera

Manding et Wolof : Touloucouna

Fréquence : Sud du Sénégal

Utilisation : C'est l'un des arbres les plus utilisés dans la médecine locale (fièvre, toux, crises d'asthme, affections des voies respiratoires, épilepsie maux de ventre, constipation, hémorroïdes fortifiant, syphilis , hernie).

 

Il possède des propriétés aphrodisiaques , vermifuges et purgatives 

 

Ces plantes bien qu'utilisées par la majorité des tradipraticiens du pays ne poussent pas toutes sur toute l'étendue du territoire.

 

V : LA MEDECINE ET LA PHARMACOPEE TRADITIONNELLE


Etat actuel et perspective


 

Le recensement national de ces tradipraticiens a débuté en 1997 et n'est pas encore achevé.

 

Néanmoins  quelques résultats fiables au niveau de deux régions existant : Région de Fatick : selon les statiques obtenus au niveau du centre Expérimental de Médecine   Traditionnelle de Fatick (CEMT) le département de Fatick compterait environ 500 guérisseurs contre 307 dans celui de Thiès.

 

Une estimation à raison de 850 guérisseurs par région donnerait 8500 tradipraticiens pour l'ensemble du pays soit 1 guérisseur par 1000 ce qui , comparé aux statistiques officielles de 1993 relatives au taux de médecins par rapport à la population nationale, nous permet de dire que les tradipraticiens peuvent apporter leur contribution à l'alimentation de la santé publique.

 

En effet le taux national de médecins à Dakar en 1993 est de 1/4372 contre 1/74684 habitants à Kolda.

 

Cette comparaison nous permet de confirmer les statistiques de l'OMS qui disent que 80% de la population africaine fait  appel à la médecine traditionnelle et aux soins de santé primaires.

 

V.I. CADRE INSTITUTIONNEL ET LEGISLATIVE DE L’EXERCICE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE ET DE L’UTILISATION DES PLANTES MEDICINALES

 

La loi 66-069 du 4 Juillet 1966 relative à l'exercice de la médecine "moderne et à la médecine traditionnelle, c'est pourquoi nous disons que la médecine traditionnelle est tolérée au Sénégal .

 

La cherté des médicaments pharmaceutiques, le faible pouvoir d'achat des populations aggravé par la dévaluation du FCA, les résultats positifs aux quels sont parvenus les centres expérimentaux  de recherche en Médecine Traditionnelle, le taux de fréquentation très élevé des structures traditionnelles (plus de 85% de la population), les critères d'accessibilité et de disponibilité ( 1 tradipraticien pour 1000 habitants, les nouvelles orientations  de la politique de santé et d'action sociale en cours et qui prône la réhabilitation de la médecine et de la pharmacopée  traditionnelle, ont amené les pouvoirs publics à mettre  en place en 1996 un comité  chargé de promouvoir la médecine et la pharmacopée traditionnelle. Ce comité a permis la tenue  en décembre 1998 d'un forum national chargé de réfléchir sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles. Un projet de loi sur l'exercice de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle a été élaboré et soumis aux autorités pour adoption.

 

Dans ce projet de loi l'accent a été mis sur la collaboration nécessaire  entre les deux médecines et la promotion des plantes médicinales.

 

Il faut souligner la création depuis 1996 au niveau de la Direction de santé et de l’Hygiène, d’une division de la Médecine et de la Pharmacopée Traditionnelles

 

Cette division est chargée de la coordination nationale des activités de Médecine et de Pharmacopée Traditionnelle en relation avec les Ministères chargés de la Recherche, de l’Environnement, des ONG et des partenaires au développement.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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