Expériences dans le domaine des plantes
médicinales et de la médecine traditionnelle au Bénin
INTRODUCTION
Comme
il a toujours été et continue de l’être, les secteurs de développement qui
concurrenceraient avec les actions commerciales du Colonisateurs et du
Néocolonisateur sont à priori combattus par les cadres de l’administration du
pouvoir en place.
A
propos du palmier à huile par exemple, que le Roi GUEZO avait fait développer
au Bénin et pour lequel il arrivait jusqu’à décapiter les personnes récidivistes
qui procédaient à leur abattage sauvage, l’administration coloniale, une fois
installée, avait permis la chose afin d’atteindre son objectif qui n’est que
celui de détruire le secteur.
Nul
n’ignore ici présent, que le palmier à huile local regorge de potentialités
énormes en ce qui concerne les vertus thérapeutiques.
Cette
stratégie de domination des peuples orchestrée et manœuvrée par le pouvoir
colonial continue son bon chemin jusqu’à une époque récente où le Bénin
déclencha la Révolution. A partir de ce changement du système politique, les
autorités révolutionnaires ont déclenché un grand mouvement de la
revalorisation des valeurs ancestrales africaines dont fait partie la
réhabilitation de la médecine traditionnelle qui implique entre autres, la
sauvegarde de l’environnement entraînant la protection des plantes médicinales.
Pour
atteindre cet objectif, les autorités politiques ont entrepris
l’alphabétisation systématique des masses populaires dont la contribution se
révèle indispensable pour la réussite du projet.
Mon
rêve trouve naissance dans ce chreno. Je me suis fais alphabétiser et, au lieu
d’écrire seulement des Poèmes en langue nationale Fongbé, j’avais décidé
d’écrire en lieu et place des Poèmes et
des contes, des recettes de la pharmacopée traditionnelle héritées de mes
parents.
LE DEBUT
DE L’EXPERIENCE
La
parution du premier Tome écrit dans la langue maternelle Fongbé et intitulé « AZONGBLEGBLE », avait
soulevé des tollés, des haines, des crispations dans la classe des hommes en
robes blanches. Selon eux, une œuvre qui concernerait la santé des hommes, ne
saurait être écrire sans leur consentement. On m’avait demandé in presto, de
retirer tous les stocks de l’ouvrage déposé dans les librairies et de procéder
à leur destruction systématique.
J’avais
pour chance à l’époque le professeur Paulin HOUNTONDJI qui était Directeur de
l’alphabétisation et des équivalences de diplômes.
Ma
vive protestation se résumait comme suit : l’œuvre est écrite en Fongbé et
non en Français – les recettes qui s’y trouvent proviennent des archives de
traitement des maladies de mes parents dont ma famille, mon entourage et moi
ont bénéficié depuis notre naissance donc, je suis à même de les défendre
partout où besoin sera. Cette protestation obligea les instances concernées à
la tenue d’une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle le philosophe
HOUNTONDJI disait : laissez le jeune vendre ses ouvrages.
Ce
fut le départ d’une émergence. En un mois, les 500 exemplaires étaient épuisés.
Ceux qui en ont bénéficié avaient émis les vœux de voir rapidement paraître
d’autres Tomes. Ce que j’ai fait en écrivant les Tomes 2 et 3 dans un délai de
6 mois.
Toujours
émerveillés par le résultat enregistré sur le progrès de la santé, à partir des
essais effectués, ‘’mes cobayes’’, tous contents, m’ont conseillé d’aller
solliciter auprès de l’UNESCO une aide de publication en nombre important des
ouvrages pour favoriser la post alphabétisation.
Ce
que j’ai fait. Mais à l’arrivée de l’aide sollicitée, il ne m’a été remise
qu’une portion incongrue au titre de droit d’auteur, la direction de
l’alphabétisation qui avait déjà un autre homme à sa tête, avait jugé
nécessaire d’éditer elle-même les trois Tomes existant déjà sur le marché. J’ai
dû procéder à l’écriture et à la publication des Tomes 4 et 5 en Fongbé.
LES ESSAIS DE VULGARISATION DE LA
MEDECINE
TRADITIONNELLE
a) Conscientisation de la Population
Mais
comme l’idée qui m’animait était celle de vulgariser la médecine traditionnelle
afin de la faire accepter même par les médecins, les fonctionnaires n’étant pas
tous alphabétisés, j’ai procédé à la traduction en Français des Tomes
précédents ; c’est-à-dire, 1, 2 et 3 ; ce que j’ai continué et
aujourd’hui je retrouve 10 Tomes à mon actif.
Au
départ je venais en aide en donnant des recettes ou des médicaments déjà
préparés à des personnes qui souffraient des affections bénignes telle que le
Paludisme, l’Ictère, la Colique, le Vomissement, la Fatigue Générale, La Toux,
la Diarrhée, l Dysenterie etc.
Je
suis devenu guérisseur professionnel à partir d’une interview que j’avais
accordée à l’animateur en langue nationale Goun Monsieur Esaïe ATEGBO, sur les
antennes de la Radio Nationale, après la traduction du Tome 1 en Français. Au
lendemain de cette interview Radiodiffusée, des Drépanocytaires, des
Diabétiques, des Hypertensionnaires, des Cancereux, des personnes souffrant des
MST (Maladie sexuellement Transmissibles), des cas de stérilités Féminines ou
masculines etc. ont commencé par se confier à moi. Cet état de chose a dû
renforcer ma potentialité de recherches en médecine traditionnelle et en
identification des plantes médicinales.
Cela
a dû contribuer de beaucoup à l’aboutissement de mes objectifs qui se résument
comme suit : vulgariser et réhabiliter la médecine traditionnelle qui
franchit nécessairement des étapes comme, la démystification, la
désacralisation, la démystification et la conscientisation des futurs
utilisateurs des produits de cette pratique traditionnelle déconseillée par la
stratégie coloniale.
Cette résolution m’avait entraîné à tenir des
conférences dans les milieux laïques, religieux et animistes. La même démarche
m’avait conduit à solliciter par une lettre écrite au ministre de la Santé
Publique Béninoise en 1983, une collaboration entre les deux ordres de médecine
– puis ensuite en octobre de la même année à solliciter et être reçu par le
Chef de l’Etat, le Président Matthieu KEREKOU – audience au cours de laquelle
j’avais insisté sur la guérison probable de la Drépanocytose par la médecine
traditionnelle, je lui ajoutais par surcroît que l’expérience avait commencé
par mon propre garçon aîné.
b) Collaboration des deux ordres de
médecine au Bénin
Cette
initiative figurant déjà dans le programme du Chef de l’Etat, ce dernier avait
seulement ordonné le ministre chargé du secteur de procéder à l’installation
des guérisseurs dans 14 centres de santé les plus fréquentés du pays à propos
du Diabète, de la Drépanocytose et de l’Hypertension Artérielle.
En
ce qui concerne le Centre de Porto-Novo, installation a été faite le
12-02-1984.
A
cette date, les médecins qui faisaient même partie de la délégation officielle
du ministère s’opposèrent au principe sur le terrain. Il a fallu qu’ils soient
d’abord sensibilisés par le Directeur Départemental de la Santé de l’Ouémé pour
les décider à faire le premier pas, c’est alors que sous l’œil vigilant du Chef
de service de la médecine générale, le Docteur BADAROU les premières
expériences ont débuté.
Six
mois après, un séminaire d’évaluation au niveau des Départements de
l’Atlantique, du Mono et de l’Ouémé fut organisé à Ouando (Porto-Novo). De
cette évaluation, l’expérience était concluante et bénéfique pour la population
démunie ; parce qu'efficace et ne coûte presque rien. 5.000F CFA pour se
traiter. Il était ressorti au même moment que l’expérience a surtout défavorisé
les Centres de Santé qui ont perdu l’affluence d’avant l’expérience. Une fois
guéris, les patients ne reviennent plus s’aligner comme d’habitude devant le
bureau du Docteur.
Cette
situation avantageuse à l’un et désavantageuse à l’autre fut le coup de
disgrâce qui entraîna la dislocation entre les deux structures médicales. Le
processus fut interrompu malgré la bonne volonté de certains médecins et
guérisseurs acquis à la cause.
Et comme le Docteur ASSA, Directeur
Départemental de la Santé de l’Ouémé me l’avait laissé entendre pendant les
réunions de négociation et de sensibilisation avec les cadres de
l’hôpital : DOSSOU-YOVO, fais ta preuve et impose-toi par ta compétence ;
je me suis remis à la tâche en prenant des contacts particuliers avec certains
médecins qui tombaient d’accord avec moi sur le traitement des cas qui
nécessitent la césarienne, l’insufflation au niveau des trompes, intervention
contre les effets négatifs de la sorcellerie etc. J’ai été même invité par un
docteur gynécologue à assister à une intervention chirurgicale de Fibrome.
Un
autre cas : le docteur TOHOUENOU avait volontairement sollicité notre
collaboration. Avec lui, nous avions tenu une séance de travail pour nous
entendre sur le type de collaboration et les principes de son application. A
l’issu de la séance il a été retenu que le docteur nous invitera après avis
favorable des parents, à utiliser nos médicaments pour délivrer une femme en
travail et dont l’accouchement nécessite une intervention chirurgicale. Aussi
le docteur nous laissait entendre qu’il n’accorde que 30 minutes à nos produits
pour obtenir le résultat escompté. Nous avions acquiescé. Nous prenions 2.000
FCFA des parents pour chaque femme délivrée. Mais après quelques essais, j’ai
été rappelé à l’ordre par les autorités sanitaires sous prétexte que notre
exercice crée un déficit budgétaire au niveau de la caisse du service de la
chirurgie.
A
partir de cet instant j’ai réalisé qu’il reviendrait à l’Etat d’élaborer une
politique bien définie de la collaboration entre les deux ordres de médecine,
collaboration qui, malgré le dévouement des deux acteurs, se trouve handicapée.
Toutes
ces relations personnelles avec des médecins m’ont ouvert d’autres pistes de
recherches ; chose que je réalise passionnément.
Nos
activités au niveau de l’hôpital se révèlent très prometteuses.
Dès
notre installation, j’ai fait venir les techniciens du service de
l’alphabétisation. Tous les guérisseurs lettrés ou non étaient alphabétisés. Un
diplôme leur a été délivré à la fin de la formation qui a duré 8 mois.
Autrefois soit je reçois le patient avec le diagnostic du médecin chef, soit je
pose le diagnostic de la manière traditionnelle. Ensuite je confie le patient à
un guérisseur qui a pour spécialité le traitement de l’affection dont souffre
le malade. Nous avons conçu une équipe des plus anciens du groupe.
Cette
équipe apprécie chaque médicament avant sa mise en vente. Les patients sont
suivis même après la guérison jusqu’à leur domicile pour assurer la guérison
totale et définitive du mal. Mais comme la collaboration officielle est
ralentie, ‘’les médecins continuent de nous orienter les malades, seulement
sans papier. ‘’Avec le consentement du Directeur du Centre et du Directeur
Départemental de la Santé de l’Ouémé, nous avons installé une pharmacie
traditionnelle, à l’instar de ce que je possède à mon domicile, au sein du
centre Hospitalier Départemental. Nous avons mis à profit le talent de nos
guérisseurs alphabétisés. Je leur ai donné une formation sur le tas, et puis la
vente et la gestion de la pharmacie leur sont confiées.
Ils
dressent la comptabilité, identifient avec art les différents produits en stock
ou exposés sur les étalages de la pharmacie. Mais ils ne maîtrisent aucun mot
Français. Ils écrivent des lettres, ils procèdent à des communications, ils
rédigent des comptes rendus etc.
En
plus de quelques plantes que le G.T.O (Groupement des Guérisseurs installés au
Centre Hospitalier Départemental de l’Ouémé) possède autour de son bâtiment, le
Directeur Départemental de la Santé de l’Ouémé nous a offert quelques trois
cents mètres carrés (300 m²) de terre sur laquelle nous avons planté des
plantes médicinales d’utilité urgente. Le Directeur du Centre Hospitalier
Départemental de l’Ouémé ne nous a jamais marchandé ses services et se dévoue
pleinement pour notre cause.
Et
c’est bien cela – ce que nous démontrons jusque là – la décision de la
réhabilitation de la médecine traditionnelle n’éprouve aucune difficulté au
niveau des cadres de l’administration de la santé ; la résistance se
ferait sentir surtout de la part de certains médecins résolus contre la
concurrence.
L’Etat
Béninois a mis tout en branle pour la réussite de cette collaboration. Tous les
responsables des centres de santé sont impliqués dans le processus. Ils
procèdent sur l’ordre du ministre à l’organisation des guérisseurs par secteur
dont ils ont la charge. L’encadrement des Tradipraticiens leur est d’office
dévolu.
Au
Bénin les guérisseurs sont organisés à partir de la commune en passant par la
sous-préfecture, la préfecture et le niveau national. L’organisation est
dénommée A.NA.PRA.ME.TRA.B (Association Nationale des Praticiens de la Médecine
Traditionnelle du Bénin).
Elle
est dotée d’un statut particulier. Une carte professionnelle délivrée à chaque
guérisseur et signée par le ministre de la santé publique. Des séminaires sont
souvent organisés à l’intention des Tradipraticiens à propos des affections comme
le Paludisme, le Sida, les MTS (Maladies sexuellement transmissibles), des
épidémies, du choléra – de la varicelle ; des séances de sensibilisation
sur la vaccination des femmes en âge de procréation, des enfants en ce qui
concerne la poliomyélite, le tétanos, la cécité précoce, l’onchocercose, le
kwashiorkor etc.
Je
pense que nous ne pouvons pas demander plus à un Etat. Le soutien moral est
total.
Cependant
ça ne marche pas. Pourquoi cela ?
L’échec
n’incombe pas seulement le secteur de la médecine traditionnelle. Cela dépend
de l’éducation, et de l’instruction que le Colon a inculquée à nos
intellectuels.
Ils
possèdent un esprit de révolte et de contradiction lorsqu’ils sont end dehors
de l’exercice du pouvoir d’Etat. l en est ainsi dans tous les secteurs de
développement. Cela reflète bien la physionomie du développement actuel du
Bénin.
Les
mêmes médecins nommés à des postes politiques et qui se battaient pour la
réussite de la cause, sont aujourd’hui pour la plupart d’entre eux, les torpilleurs
acharnés du processus de réhabilitation de la médecine traditionnelle
africaine, une fois qui se retrouvent à la touche.
Le
12 février 1984, notre installation à l’hôpital a été favorisée par un médecin
occupant un poste politique ; aujourd’hui, malgré qu’on est resté amis, ce
dernier s’oppose catégoriquement à la collaboration et n’entend plus qu’on lui
en parle.
Je
lui trouve cependant raison, puisqu’il s’agit maintenant de son intérêt :
c’est-à-dire que dans l’exercice de son métier, il a peur de la concurrence des
tradithérapeutes.
Nous devons considérer la
réhabilitation de la médecine traditionnelle comme une révolution sociale et
scientifique.
Mais
très confiant de l’aboutissement heureux tôt ou tard du processus, j’ai changé
de stratégie et accéléré les négociations avec les autorités sanitaires
politiques. Stratégie qui a d’ailleurs répondu à mes attentes : l’ouverture d’une pharmacie traditionnelle
au sein du Centre de santé. Cela n’a pas été facile, ni pour moi, ni pour
les autorités. La chose était perçue comme une affaire de DOSSOU-YOVO et non
pour la communauté.
Après
avoir triomphé des coûts bas, j’ai pensé à l’achèvement de mon rêve.
c) Le Centre Privé de Formation en
Médecine Traditionnelle
La
création d’un centre de formation de tradipraticiens que j’avais en tête depuis
1982.
En
effet, j’avais inséré ce plan dans la construction de ma maison à étage.
J’avais
soumis ce programme à des ONG (organisations Non Gouvernementale), à plusieurs
ministères dont celui de la Santé.
Le
ministère de la Santé m’a envoyé vers la Direction de la pharmacie ; ce
qui ne répond pas à mon entendement. Les ONG m’ont fait comprendre que le
financement d’un type de projet de ce genre ne relève pas de leur domaine et
m’ont simplement fait part de leur regret.
Seule
l’ONG CIPCRE-BENIN qui avait trouvé très intéressant ce projet de financement
que j’avais adressé aux ministères et aux ONG. Mais encore, toujours pour
m’encourager, envoie des artistes et artisans désireux d’avoir une connaissance
des plantes médicinales et d’apprendre à soigner les affections bénignes,
suivre pendant 6 mois et à ses frais des cours de formation dans mon Centre que
j’ai ouvert le 15 novembre 1997 à Porto-novo.
Ce
Centre de formation et de recherches en médecine traditionnelle est installé
sur une superficie de près de 2 ha entièrement clôturé et entretenu par mes
maigres moyens.
Plus
de 1.000 échantillons de plantes médicinales y sont plantées et entretenues.
La
formation dans le centre connaît trois étapes : l’étape élémentaire couvre
un délai de 6 mois – les amateurs sont formés pendant trois ans et les
étudiants professionnels étudient sur une durée de cinq ans.
Le
centre est dénommé : Centre
International de Recherches, d’Apprentissage et de Perfectionnement de la
Médecine traditionnelle Démythifiée (C.I.R.A.PE.ME.TRA.D.).
On
y dispense cinq rubriques d’enseignement :
1-
La pharmacopée Populaire.
2-
La médecine populaire.
3- La pharmacopée scientifique.
4-
La médecine scientifique traditionnelle.
5-
Le traitement scientifique traditionnel.
PERSPECTIVES
Il
est vrai, au Bénin, la masse populaire s’attache beaucoup au traitement par les
plantes.
Nut
été la mystification organisée et manipulée par les animistes dont dépendent
surtout les recettes, nous pouvons sans nous tromper dire que tous les béninois
adhèrent à cette pratique traditionnelle de traitement des maladies.
Il
est sûr et encore moins cher. Seul ce qui le différencie du traitement de la
médecine moderne est sa lenteur.
Je
peux le dire sans courir le risque de me tromper que la médecine moderne survit
grâce à la promotion que lui font l’Etat Béninois et les structures instaurées
par les systèmes coloniaux à savoir, les religions importées, les sectes et les
experts étrangers.
C’est
souvent sur l’insistance et sous la menace du gouvernement que les villageois
se rendent dans les centres de santé, et encore surtout pour les cas déjà
désespérés. L’affluence dans les Centres de Santé s’observe surtout du côté des
Agents de l’Etat et des services afférents grâce aux avantages qui leurs sont
accordés.
C’est
d’ailleurs l’idée qui m’a poussé à œuvrer pour la collaboration étant donné que
l’expérience vécue par moi-même était édifiante. Toutes les fins de chaque
mois, mon salaire était d’abord emputé à la pharmacie pour y avoir acheté des
médicaments à crédit. Geste que je n’ai plus répété depuis 1975.
Et
si cela devait se réaliser par d’autres citoyens, la médecine occidentale dont
dépendent souvent les Etats Africains finira par perdre encore le peu
d’affluence qu’elle connaît maintenant.
C’est
à partir de ce raisonnement que j’avais entrepris des démarches auprès des
Autorités de mon pays. J’ai aussi sensibilisé deux garçons parmi les miens à
devenir médecin moderne afin de pouvoir universaliser les médicaments efficaces
des ancêtres pour le progrès de l’humanité.
A
l’avenir, nous souhaiterions :
-
l’installation de
laboratoires modernes pour la fabrication des phytomédicaments ;
-
la formation des médecins modernes dans des structures
de recherche en médecine et plantes traditionnelles ;
-
la mise en place de parcelles (compartimentées par
variétés) pour le développement de la
culture des plantes médicinales au BENIN ;
-
l’instauration d’un environnement législatif et
réglementaire propice à la promotion de la médecine traditionnelle et ses
praticiens ;
-
l’information et la sensibilisation des populations
sur les énormes possibilités des phytomédicaments.
Porto-Novo, le 14 juillet
1999.
Philibert Cossi DOSSOU-YOVO
ANNEXE :
Notes sur l’auteur
Monsieur Philibert Cossi DOSSOU-YOVO
dit : ‘’ La feuille et non le fétiche’’ est né le 14 juillet 1944 à
Ouidah au BENIN.
Ancien enseignant, poète et écrivain, il est devenu tradipraticien
professionnel en 1975 à la faveur de la découverte d’un remède traditionnel contre la
drépanocytose.
Auteur de plusieurs ouvrages sur la pharmacopée traditionnelle
béninoise, il est responsable depuis 15 ans des tradipraticiens qui travaillent
en collaboration avec les médecins modernes au Centre Hospitalier dépârtemental
de l’Ouémé à Porto-novo (Capitale de la République du BENIN).
Tradithérapeute privé, il est aujourd’hui Directeur-Fondateur du Centre
International de Recherches, d’Apprentissage et de Perfectionnement de la
Médecine Traditionnelle Démythifiée (CIRAPEMETRAD).
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